Pétrole : l'Iran annonce des contrats à 13 milliards de dollars pour doper sa production

Le gouvernement iranien a passé de nouveaux contrats pour augmenter sa production pétrolière. Le pays, membre de l'Opep, détient les troisièmes réserves pétrolières au monde, mais sa production a lourdement été pénalisée par les sanctions américaines depuis 2018.
Le gouvernement iranien a annoncé ce dimanche une série de contrats d'une valeur de 13 milliards de dollars pour accroître sa production de pétrole (photo d'illustration).
Le gouvernement iranien a annoncé ce dimanche une série de contrats d'une valeur de 13 milliards de dollars pour accroître sa production de pétrole (photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

13 milliards de dollars. C'est la valeur des nouveaux contrats annoncés par le gouvernement iranien ce dimanche pour accroître sa production de pétrole. L'ambition de ces projets, qui concernent six gisements dans le sud et le sud-ouest du pays, est d'augmenter la production pétrolière « de près de 400.000 barils » par jour, a déclaré le ministre chargé du pétrole, Javad Owji. Ce dernier a récemment fixé à quatre millions de barils/jour la production du pays en mars 2025, terme de la prochaine année du calendrier persan, le calendrier solaire utilisé notamment en Iran et en Afghanistan.

Le ministère a précisé que ces contrats étaient « les plus importants depuis une décennie », une période durant laquelle le secteur a souffert de sous-investissements. Ce programme devrait ainsi augmenter les revenus pétroliers de « 15 milliards de dollars par an », a-t-il ajouté au cours de la cérémonie de signature organisée à Téhéran, le jour du 73e anniversaire de la nationalisation de l'industrie pétrolière en 1951.

D'autant que de nombreuses inconnues planent sur l'évolution de l'économie qui, malgré les énormes réserves en pétrole et gaz du pays, reste fragilisée par les sévères sanctions imposées par les Etats-Unis. Qui plus est, les tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ont ajouté aux incertitudes, notamment sur le cours de la monnaie nationale, le rial, sous pression ces dernières semaines.

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Gros gisements pétroliers

Pour mettre en œuvre ces contrats, l'Iran ne compte « pas sur des entreprises ou des financements étrangers », selon Javad Owji. L'un des principaux contrats signés dimanche concerne le champ d'Azadegan, dans la province du Khouzistan (sud-ouest), où se trouvent les principaux gisements du pays. Le gouvernement iranien a récemment dévoilé un programme d'un total de 20 milliards de dollars pour le développement, par quatre entreprises nationales, du plus grand gisement de gaz naturel au monde, South Pars, situé dans le Golfe Persique et à cheval sur les eaux territoriales de l'Iran et du Qatar.

Pour rappel, l'Iran, membre de l'OPEP, détient les troisièmes réserves de pétrole et les deuxièmes de gaz, selon les statistiques de l'agence américaine de l'énergie. Malgré cette abondance, sa production de brut est tombée en 2020 à son plus bas niveau depuis trois décennies en raison des sévères sanctions internationales imposées à la suite du retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire, conclu trois ans auparavant et prévoyant des limitations au programme nucléaire iranien. Des sanctions qui avaient notamment mis en place un embargo sur les produits pétroliers. Les multinationales étrangères avaient alors quitté l'Iran.

Mais récemment la production de pétrole brut est repartie à la hausse ces derniers mois, portée par les exportations vers la Chine.

Nouvelles sanctions économiques

De son côté, le gouvernement américain a pris début février de nouvelles sanctions économiques et judiciaires contre l'Iran.

Dans le détail, le ministre de la Justice Merrik Garland et le procureur fédéral pour la juridiction de Manhattan à New York, Damian Williams, avaient annoncé des poursuites pour « terrorisme, contournement de sanctions, fraudes et blanchiment d'argent contre sept personnalités d'un réseau de blanchiment du pétrole et orchestré par le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, organisation étrangère terroriste, et sa Force Qods », son unité d'élite.

Pour rappel, les Gardiens de la Révolution constituent l'armée idéologique du régime de Téhéran.

La justice américaine a notamment accusé dans un communiqué des responsables officiels iraniens et des cadres turcs d'un groupe énergétique d'Ankara de « blanchir et de vendre du pétrole iranien à des acheteurs liés à la Chine, la Russie et la Syrie pour financer la Force Qods, soutien du terrorisme de l'Iran ». Le parquet fédéral de Manhattan a annoncé en outre la « saisie de 108 millions de dollars que des sociétés des Gardiens de la Révolution tentaient de blanchir sur des comptes d'institutions financières américaines ».

« L'Iran se sert des canaux de ventes de pétrole sur son marché noir pour financer ses activités criminelles, telles que son soutien aux Gardiens de la Révolution, au Hamas, au Hezbollah et à d'autres groupes terroristes affiliés », avait déclaré le ministre Garland dans le communiqué.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 17/03/2024 à 22:56
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Depuis Erdogan La Turquie toujours dans les bons coups .. de trafic et de blanchiment . .

à écrit le 17/03/2024 à 22:56
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Depuis Erdogan La Turquie toujours dans les bons coups .. de trafic et de blanchiment . .

à écrit le 17/03/2024 à 20:08
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Le Maire demande si l'Iran est à genoux?

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