Sénégal : après des semaines de chaos, Bassirou Diomaye Faye, le candidat antisystème est reconnu président

Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été reconnu gagnant de l'élection présidentielle par son opposant Amadou Ba. Le nouveau président, candidat antisystème, a été élu dès le premier tour après plusieurs semaines de crise politique due au report de l'élection voulue par l'ancien président.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été reconnu comme vainqueur de l'élection présidentielle par son opposant, le candidat du pouvoir gouvernement en place.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été reconnu comme vainqueur de l'élection présidentielle par son opposant, le candidat du pouvoir gouvernement en place. (Crédits : Abdou Karim Ndoye)

Vers la fin de la crise politique au Sénégal ? Ce lundi, le candidat du gouvernement en place à la présidentielle Amadou Ba, a reconnu la « victoire » de son opposant antisystème Bassirou Diomaye Diakhar Faye au premier tour de l'élection qui a eu lieu dimanche.

« Au regard des tendances des résultats de l'élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour », a dit Amadou Ba dans un communiqué. « Je prie le Tout-Puissant de lui accorder l'énergie et la force nécessaires pour assumer cette haute fonction à la tête de notre pays », a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a indiqué de son côté que Amadou Ba avait appelé son adversaire pour le féliciter.

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La publication officielle des résultats devrait prendre encore quelques jours mais les résultats provisoires publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux plaçaient le candidat Bassirou Diomaye Faye nettement devant celui du pouvoir et très loin devant les autres. Au moins dix des 17 candidats l'ont d'ailleurs déjà félicité. Sa victoire « est presque acquise parce que d'après ce qu'on voit, d'après les chiffres qui viennent de tomber là, je vous dis qu'il n'y aura pas de deuxième tour », se réjouissait par avance Serigne Aïssanine, coordinateur jeunesse de la coalition Diomaye Président.

Un candidat antisystème au pouvoir

Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 44 ans, jamais porté à une fonction élective nationale auparavant, devrait donc devenir le cinquième président de ce pays ouest-africain de 18 millions d'habitants, et le plus jeune de son histoire. Surtout, bénéficiant d'une loi d'amnistie, le quasi président est sorti de onze mois d'emprisonnement dix jours avant l'élection, en même temps que son guide et chef de leur parti dissous Ousmane Sonko.

En avril 2023, Bassirou Diomaye Faye avait été inculpé et écroué pour outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique, selon un de ses avocats, après la diffusion d'un message critique contre la justice dans les affaires Sonko. En juillet, Ousmane Sonko le rejoint, accusé notamment d'« appel à l'insurrection ».

Ce dernier s'est défini comme le « candidat du changement de système » et d'un « panafricanisme de gauche ». Son programme insiste sur le rétablissement de la « souveraineté » nationale, bradée selon lui à l'étranger. Il a promis de combattre la corruption et mieux répartir les richesses, et dit ne pas avoir peur de sortir du franc CFA, y compris en allant jusqu'à la création d'une nouvelle monnaie nationale, une mesure que son adversaire Amadou Ba a dénoncé comme un « non-sens » économique. Il s'est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères étant donné que le Sénégal pourrait commencer à produire du gaz et du pétrole en 2024.

Vers la fin d'une crise politique?

L'élection présidentielle marque donc une pause dans les tensions qui frappent le pays depuis plus d'un mois.

Pour rappel, le Sénégal, réputé pour sa stabilité dans une région secouée par les coups d'Etat, traverse l'une des pires crises politiques de son histoire post-indépendance depuis l'annonce le 3 février par le président Sall du report de facto de la présidentielle, prévue à l'origine le 25 février, justifiant sa décision par la crainte d'une contestation du scrutin susceptible de provoquer de nouveaux accès de violence après ceux de 2021 et 2023. L'Assemblée nationale a ensuite repoussé le scrutin au 15 décembre après avoir fait évacuer l'opposition de force et prolongé le mandat du chef de l'Etat jusqu'à l'installation de son successeur.

Une décision très mal reçue par l'opposition et la société civile qui ont crié au « coup d'Etat constitutionnel », accusant le camp présidentiel de vouloir éviter la défaite de son candidat Amadou Ba, et suspectant l'ancien président Macky Sall de vouloir se maintenir au pouvoir. Dans la foulée, de violents heurts ont fait trois morts lors de manifestations réprimées, ayant aussi donné lieu à des dizaines d'interpellations.

Finalement, le 16 février, le Conseil constitutionnel a invalidé la décision du chef de l'Etat, Macky Sall, de reporter l'élection présidentielle prévue à l'origine fin février.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 26/03/2024 à 8:03
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On jugera sur pièces....les actes de ce jeune président. Le mieux qu'il puisse faire est de se concentrer sur la corruption existante et de libéraliser l'économie et en même temps de convaincre la population qu'avoir 2 enfants maximum c'est mieux que...

à écrit le 26/03/2024 à 7:39
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Apres ke Mali, le Burkina, le Niger, voilà le Sénégal.... la Russie et la Chine sont contents !!!!! Bien évidemment ils iront demander l'aide au développement là bas, et c'est également la bas qu'ils enverront leurs millions de migrants et pas d...

le 26/03/2024 à 9:02
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De grâce laissez les africains choisir librement leur dirigeants!!!! Qu'est ce que cela à voir avec la Chine ou la Russie??? Je sais que vous préferez des Laquais à la solde de la France, des beni-oui oui à l'image de Macky Sall. Non, les temps ont ...

le 26/03/2024 à 13:13
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ah mais je les laisse choisir leurs dirigeants, bonne chance a eux ,je veux juste qu'ils prennent leurs responsabilites a 100%, au lieu de se vendre aux ci nommes, puis, le jour venu du chaos, viennent mendier chez les gens qu'ils ont mis dehors ( et...

à écrit le 25/03/2024 à 19:53
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Bonjour, ils est si simple de voir les échecs de développement de sont pays et de faire porter le responsable a l'ancienne puissance coloniale.... Ils me tarde de voir se que ce candidat anti système vas effectivement faire... La principale problè...

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