Taux : la Fed devrait encore opter pour le statu quo

La Banque centrale américaine (Fed) a entamé ce mardi sa réunion de deux jours au cours de laquelle elle devra décider des suites à donner à sa politique de resserrement monétaire. Le choix devrait se porter sur un maintien des taux dans leur fourchette actuelle, la plus élevée depuis plus de 20 ans. Son président, Jerome Powell, juge néanmoins l'inflation toujours « trop élevée » et n'exclut pas une nouvelle hausse des taux.
Lors de sa dernière réunion en septembre, la Fed avait maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.
Lors de sa dernière réunion en septembre, la Fed avait maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. (Crédits : Jason Reed)

La réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) a débuté ce mardi 31 octobre. « À 10h00 (14h00 GMT) comme prévu », a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'institution. Elle s'achèvera mercredi à la mi-journée avec la traditionnelle conférence de presse de son président Jerome Powell.

Au cœur des discussions de ces deux jours : la suite à donner à la politique de resserrement monétaire destinée à calmer l'inflation. Pour rappel, lors de sa dernière réunion en septembre, la Fed avait maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, son plus haut niveau depuis 2001.

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Vers une troisième pause en quatre réunions ?

La quasi totalité des acteurs du marché prévoit d'ailleurs que la Fed va de nouveau opter pour la pause dans les hausse de taux. Si tel était le cas, ce serait la troisième en quatre réunions.

Depuis mars 2022, la Banque centrale américaine a néanmoins procédé à onze hausses. Ce rythme très rapide de renchérissement du crédit est justifié par la volonté d'empêcher l'inflation de s'ancrer dans les anticipations du marché et des consommateurs. Celle-ci a fortement ralenti depuis son plus haut, atteint en juillet 2022 à +9,5%. Mais elle se situait encore à +3,4% sur un an en septembre, stable depuis trois mois, selon l'indice PCE, qui est privilégié par la Fed. C'est néanmoins encore bien au-dessus de l'objectif fixé par l'institution à +2%.

Il reste donc du chemin à faire, comme le rappelait Jerome Powell mi-octobre. « Quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu'il faudra pour être certains que l'inflation baisse durablement », avait-il déclaré. Et d'ajouter : « Le chemin risque d'être semé d'embûches et de prendre du temps ». Les dirigeants de l'institution ont d'ailleurs toujours déclaré qu'une nouvelle hausse des taux pourrait arriver. « Le taux directeur pourrait devoir augmenter encore et rester restrictif pendant un certain temps », avertissait ainsi Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed, le 11 octobre dernier.

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Le statu quo a en tout cas été l'option choisie par la Banque centrale européenne lors de sa réunion de la semaine dernière. Pour la première fois depuis le début de sa politique de hausse des taux commencée en juillet 2022, la BCE a marqué une pause marque une pause en maintenant sa fourchette de taux d'intérêt directeurs entre 4% et 4,75%, leur niveau le plus élevé depuis la création de l'euro en 1999, après les avoir augmenté à dix reprises.

« Plus haut, plus longtemps »

La position que la Réserve américaine doit adopter pour lutter contre l'inflation suscite en tout cas constamment le débat entre les « faucons », adeptes d'une politique monétaire restrictive, et les « colombes », prônant une approche plus souple. Le mantra répété par la majorité des membres de la Fed est désormais « plus haut, plus longtemps » mais certains analystes craignent que des taux maintenus à un niveau élevé trop longtemps ne finissent par avoir un impact sérieux sur l'économie américaine.

Pour le moment, celle-ci s'est montrée particulièrement résiliante. La croissance du PIB a ainsi plus que doublé au troisième trimestre, à 4,9% en rythme annualisé, et le taux de chômage reste obstinément bas, à 3,8%. Mais les rendements des bons du Trésor à 10 ans, qui servent de référence, ont flambé en septembre et octobre et restent très élevés, à 4,81%. Or cette hausse des rendements représente un risque pour les marchés financiers et alourdit le coût des crédits, notamment les prêts immobiliers. Les prêts à 30 ans, les plus répandus aux États-Unis, atteignaient le 26 octobre 7,79%, selon les données du groupe de refinancement immobilier Freddie Mae, au plus haut depuis septembre 2000.

(Avec AFP)

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