Les Russes ont gagné du terrain dimanche dans quatre zones de la ligne de front dans l'est d'après Kiev. L'Ukraine assure en revanche que ses troupes progressent dans le sud après environ un mois de contre-offensive. « L'ennemi concentre ses efforts dans les secteurs de Lyman, Bakhmout, Avdiivka et Mariinka, des combats intenses sont en cours », a confirmé lundi l'état-major ukrainien dans son compte-rendu régulier.
« Il y a partout des combats acharnés (...) la situation est assez difficile », a admis dimanche la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, sur Telegram. L'armée ukrainienne « travaille en permanence et sans relâche à créer les conditions d'une avance aussi rapide que possible », a-t-elle ajouté.
Moscou pilonne
De son côté, Moscou poursuite le pilonnage du territoire ukrainien. Dans la nuit de dimanche à lundi, Moscou a ciblé l'Ukraine au moyen de missiles et de drones iraniens Shahed, selon la vice-ministre, sans donner davantage de précisions sur d'éventuels dégâts ou victimes. Mardi dernier, une frappe russe contre un restaurant de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, avait grièvement blessé une soixantaine de personnes. L'écrivaine Victoria Amelina, victime du bombardement, a succombé à ses blessures, ce qui porte à 13 morts le bilan du bombardement.
Face aux frappes russes, l'Ukraine dit continuer sa contre-offensive menée depuis un mois, sans avancée décisive pour l'instant. Comme le fait Volodymyr Zelensky depuis plusieurs mois, Kiev exhorte ses alliés occidentaux à fournir plus d'armes, à l'approche d'un sommet de l'Otan à Vilnius.
Zelensky s'agace des retards
Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il en a profité pour critiquer les lenteurs de ses partenaires occidentaux sur la fourniture et la formation aux avions de chasses F-16 au pilotage de ces avions. « Il n'y a pas de calendrier des missions d'entraînement. Je pense que certains partenaires traînent des pieds. Pourquoi le font-ils ? Je ne le sais pas », a-t-il déploré, alors que ses pilotes ne savent utiliser que des MiG et Sukhoï de fabrication soviétique.
En réponse, le chef d'état-major américain Mark Milley a rétorqué depuis Washington que les Américains et leurs alliés faisaient leur possible pour envoyer ce dont l'Ukraine a besoin.
Ebranlée par la mutinerie des mercenaires de Wagner, la Russie a elle écarté lundi toute nouvelle mobilisation pour grossir ses troupes. « Le président de la Fédération de Russie (Vladimir Poutine) a clairement, de manière compréhensible et spécifique, dit qu'il n'y aurait pas de nouvelle mobilisation », a expliqué lundi à l'agence d'Etat TASS Andreï Kartapolov, à la tête du Comité de Défense de la Douma, la chambre basse du Parlement russe.
« Il n'y a aucun besoin de mobilisation aujourd'hui et dans un avenir proche », a-t-il ajouté, affirmant « il n'y a pas du tout de menace de diminution du potentiel de combat » à terme, et que Moscou dispose d'effectifs suffisants au sein des forces armées russes pour les remplacer. Ces propos font écho à ceux tenus le 13 juin par Vladimir Poutine, qui avait lui aussi écarté la possibilité d'une nouvelle levée d'hommes. Mais c'était avant le coup de force du chef de Wagner et de ses hommes.
(Avec AFP)