Aide à l'Ukraine : en Allemagne, Emmanuel Macron rencontre ses homologues allemand et polonais pour apaiser les tensions

Emmanuel Macron, Olaf Scholz, le chancelier allemand et le Premier ministre polonais, Donald Tusk, se retrouvent ce vendredi à Berlin, pour une réunion sur l'aide à l'Ukraine placée sous le signe de l'apaisement. Cette rencontre intervient après les propos polémiques du chef de l'Etat français qui avait dit fin février « ne pas exclure l'envoi de troupes au sol ».
Emmanuel Macron se rend à Berlin pour rencontrer Olaf Scholz et Donald Tusk.
Emmanuel Macron se rend à Berlin pour rencontrer Olaf Scholz et Donald Tusk. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Emmanuel Macron est arrivé à Berlin ce vendredi 15 mars. Le chef de l'Etat y rencontre Olaf Scholz pour apaiser les tensions en Europe. Après leurs échanges acerbes qui ont suivi la conférence de soutien à l'Ukraine organisée à l'Elysée le 26 février, les dirigeants français et allemand s'accordent un « long entretien qui, espérons-le, clarifiera les choses », souligne l'influent magazine Der Spiegel vendredi. Et ce, juste avant de retrouver le président polonais Donald Tusk pour une réunion à trois.

Jeudi, le président français a une nouvelle fois été accusé jeudi de « souffler sur les braises » de la guerre par les oppositions de droite comme de gauche, à l'issue de son interview télévisée sur TF1 et France 2. Le chef de l'Etat a affirmé que les Européens devaient être prêts à « répondre » à une « escalade » de la Russie, jugeant qu'elle ne « s'arrêtera pas là » si elle gagne la guerre en Ukraine, mais a assuré que jamais ils ne prendraient « l'initiative » de l'engagement militaire face à cette puissance nucléaire.

« Veut-il faire la guerre à la Russie ou occuper l'espace politique en pleine campagne des européennes », s'est interrogé sur X le patron des Républicains Eric Ciotti. Ajoutant, à trois mois du scrutin : « Soutenir l'Ukraine, oui. Souffler sur les braises d'un potentiel conflit mondial à des fins électorales, non ». De son côté, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a mis en garde : « Si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix, préparent la paix. Lui non ». « Macron n'a pas rassuré. En réalité, la France est isolée diplomatiquement », a abondé la cheffe des Écologistes Marine Tondelier.

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L'entretien avec Olaf Scholz intervient avant un important sommet européen à Bruxelles les 21 et 22 mars. Il sera suivi d'un réunion avec le Premier ministre polonais Donald Tusk. L'entremise de Varsovie est bienvenue, souligne l'expert Nico Lange, chercheur associé à la Conférence de Munich sur la sécurité. Ancien président du Conseil européen, il a « l'habitude de conjuguer des intérêts contradictoires. Il est capable d'apaiser les différends », estime l'expert. Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski s'est, en effet, dit confiant : «  Les pressions internes à la coalition (allemande, ndlr) et les pressions internationales sur le chancelier Scholz incitent à plus d'actions », a-t-il estimé dans une interview publiée jeudi par le quotidien Ouest-France.

Le dirigeant allemand, qui craint l'escalade du conflit, est, en effet, critiqué par plusieurs de ses alliés et au sein même de sa majorité pour son refus de livrer des missiles longue portée Taurus, car leur réglage nécessiterait, selon lui, l'intervention de militaires allemands. « Cela ne doit pas se produire avec des soldats allemands - en tant que chancelier, j'ai la responsabilité d'empêcher que l'Allemagne ne participe à cette guerre » a-t-il réaffirmé mercredi devant le Bundestag. « La prudence ne doit pas être qualifiée de faiblesse, comme certains le font », a ajouté le chancelier. Olaf Scholz ne cesse de répéter que l'Allemagne est le plus grand contributeur européen en valeur absolue d'aides financières et militaires à Kiev, loin devant la France.

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Un nouveau sacre pour Vladimir Poutine

L'approche des élections européennes interfère dans la stratégie des dirigeants allemands et français, attentifs à leurs opinions publiques. Olaf Scholz, en chute libre dans les sondages, est « sous pression » de son parti social-démocrate, estime Nico Lange. Une majorité d'Allemands, selon un récent sondage, est opposée à la livraison de missiles Taurus. Le camp d'Emmanuel Macron axe, de son côté, sa campagne pour les européennes sur le soutien à l'Ukraine, accusant l'extrême droite, favorite du scrutin, de positions pro-Kremlin.

Ces divergences interviennent au moment où les forces russes progressent dans l'est de l'Ukraine, en raison notamment de l'essoufflement de l'aide occidentale. Le président russe Vladimir Poutine se dirige lui vers un nouveau sacre, assuré de remporter un mandat supplémentaire de six ans lors de l'élection présidentielle sans opposition qui se déroule jusqu'au 17 mars. L'Ukraine a ainsi appelé jeudi la communauté internationale à rejeter le résultat, qualifiant de « farce » le scrutin.

Commentaires 9
à écrit le 17/03/2024 à 20:18
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bonjour ils nous agacent ces va t'en pas en guerre ces z'allemands! z'etaient plus dynamiques quand ma maman sillonnait en vélo les côtes de Vendée pour le renseignement . Notre bonheur c'est notre failli président. cerventes est revenu et son hero...

à écrit le 16/03/2024 à 18:06
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Bonjour, avant toute chose, ils me semblent importants de concevoir une alliance militaire défensive entre les nations européennes... Celle-ci pourrait être une intervention automatique du pays limitrophes en cas de perte de 50 % de sont territoires....

à écrit le 16/03/2024 à 12:31
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Macron poursuit son exercice de théâtre. Il se prend pour Malraux quand il fait entrer Manouchian au Panthéon. Il se prend pour Simone Veil quand il inscrit l'IVG dans la constitution. Maintenant il se prend pour de Gaulle ! Malheureusement, il n...

à écrit le 15/03/2024 à 9:14
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Comme l'UE est le paradis sur terre, on a tout intérêt à être inquiet ! ;-)

le 15/03/2024 à 10:41
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@Non mais - Le Paradis est dans la Russie de Poutine...ou dans la Chine de Xi Jin Ping...ou la Corée du Nord de Kim Jong Un...ou dans l'Iran des mollahs....ou l'Israel de Netanyahou...ou dans quasiment tous les pays d'Afrique...d'Amérique centrale.....

le 15/03/2024 à 13:40
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Bref ! C'est tellement vrai que l'on veut les envahir !

à écrit le 15/03/2024 à 9:10
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Rencontrer ses homologues veut tout dire... qui se ressemblent, s'assemblent ! On n'est pas sorti de l'auberge !

à écrit le 15/03/2024 à 8:41
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Il va falloir prendre position pour faire constater que les citoyens européens ne voient pas leurs intérêts dans l’interventionnisme dans des conflits hors zone UE, et ne veulent pas de dépenses pour des zones hors zones UE. Et c’est également de plu...

à écrit le 15/03/2024 à 8:39
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Bref il va éteindre un feu qu'il a allumé lui-même tout seul comem d'habitude. A quoi nous servent nos dirigeants ? A nous créer des problèmes.

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