Munitions pour l'Ukraine : la France participera à l'initiative de la République tchèque

La France soutient et participera à l'initiative de Prague, qui consiste à aller chercher des munitions partout où elles sont disponibles et compatibles avec les équipements déjà livrés. L'Ukraine est actuellement confrontée à une pénurie de munitions.
Michel Cabirol
« Il faut aller chercher vers des pays tiers non-européens des capacités (de munitions, ndlr) restantes pour faire face aux besoins de court terme en termes de munitions à l'Ukraine », a précisé Emmanuel Macron reçu à Prague par le président tchèque Petr Pavel.
« Il faut aller chercher vers des pays tiers non-européens des capacités (de munitions, ndlr) restantes pour faire face aux besoins de court terme en termes de munitions à l'Ukraine », a précisé Emmanuel Macron reçu à Prague par le président tchèque Petr Pavel. (Crédits : Eva Korinkova)

Finalement, la France participera à l'initiative de la République tchèque, qui entend jouer les intermédiaires pour des pays européens qui souhaitent acquérir des obus produits hors d'Europe, puis les fournir à l'Ukraine. « L'initiative prise par la République tchèque en matière de munitions est un complément important auquel nous adhérons et donc nous allons travailler ensemble, a annoncé mardi Emmanuel Macron lors de sa visite à Prague. (...) C'est l'illustration d'un volontarisme et d'un pragmatisme ». En dépit des  doutes sur les quantités d'obus identifiées par la République tchèque et la volonté du chef de l'État français de privilégier la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE), le pragmatisme l'a finalement emporté pour aider à tout prix l'Ukraine, dans une période difficile, à résister à l'agression russe.

« L'initiative tchèque est extrêmement utile, nous la soutenons, nous y participerons. Elle consiste à aller chercher des munitions partout où elles sont disponibles, compatibles avec les équipements que nous avons livrés », a expliqué Emmanuel Macron.

Lire aussiMunitions pour l'Ukraine : pourquoi la France a des doutes sur l'initiative de la République tchèque

5.000 obus par jour

Les ministres de la défense vont poursuivre les travaux pour trouver des solutions très rapidement et coordonner toutes les initiatives similaires lancées par plusieurs pays européens. « Nous avons commencé des travaux qui étaient jusqu'alors conduits séparément, et là c'est un travail de mutualisation de plus grande efficacité », a expliqué mardi Emmanuel Macron. Pourquoi ce pragmatisme ? « Les besoins de l'Ukraine sont d'un tel niveau qu'il faut aller chercher maintenant au-delà de ce que nous pouvons produire et de ce que nous avons en stock, c'est le sens de cette initiative. Il faut aussi aller chercher vers des pays tiers non-européens des capacités restantes pour faire face aux besoins de court terme en termes de munitions à l'Ukraine », a précisé le président français. Car les forces ukrainiennes consomment 5.000 obus environ par jour.

En dépit de l'accélération et de l'augmentation des productions en Europe ainsi que de la livraison des stocks d'obus disponibles, les pays européens sont très loin de pouvoir satisfaire les demandes des Ukrainiens, confrontés à une guerre de haute intensité très consommatrice en munitions. Par exemple, la France devrait produire 4 à 5.000 obus par mois d'ici à la fin de l'année (contre 2.000 au début de la guerre). Trop peu pour tenir les positions face aux Russes. D'autant que la France souhaite garder une partie de cette production pour ses propres forces. « Nous devons garder des capacités pour nous défendre nous-mêmes », a averti Emmanuel Macron.

Avec quels financements ?

« Les ministres vont nous proposer les voies et moyens de le faire et je pense que, dans ce cadre, cela peut être une mobilisation bilatérale, ça peut être des coopérations avec ces tierces parties, des financements bilatéraux comme des financements européens, ceux de la Facilité européenne de paix qui peuvent être mobilisés pour partie au service de cette initiative », a souligné Emmanuel Macron. Pourtant, la France avait été très claire sur le financement de cette initiative. C'est « une initiative extra-européenne, en tout cas hors des mécanismes financiers de l'Union européenne et hors des discussions que nous avons en ce moment sur la Facilité européenne de paix », précisait pourtant la présidence de la République en fin de semaine.

Le président a exclu de financer ces achats de munitions avec les avoirs russes gelés pour des raisons de légalité. En revanche, il a expliqué que « la position de la France est simple : nous sommes tout à fait favorables à la proposition de taxer les revenus des avoirs qui sont identifiés et dont le cadre légal a été précisé sur Euroclear, ce qui représente 3 à 5 milliards par an ». Il est également favorable à financer cet effort, « y compris avec des financements européens plus innovants, comme l'a proposé, par exemple, la Première ministre (estonienne, ndlr) Kaja Kallas, consistant à apporter des garanties budgétaires nationales pour émettre sur le marché de la dette commune afin de financer notre effort industriel et de guerre ». Cela fait partie des options que la France soutient.

Michel Cabirol

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Commentaires 10
à écrit le 06/03/2024 à 20:21
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la parfaite mauvaise stratégie , une guerre par procuration qui va nous affaiblir.Si l’Ukraine gagne la Russie deviendra un ennemie éternel pour l'europe, je ne vois pas comment construire sans eux. Si l'Ukraine perd , l'Europe perdra sa crédibilité...

à écrit le 06/03/2024 à 11:43
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L' argent déposé sur les livrets " A" ne sera plus dirigé vers le logement , lequel on le sait n' est pas en crise, mais vers l' industrie de l' armement pour un conflit qui ne nous concerne directement pas VOTEZ SÉRIEUSEMENT AUX ÉLECTIONS EUROPÉE...

à écrit le 06/03/2024 à 11:36
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L'Europe est actuellement incapable de produire suffisamment de munitions pour ses propres armées et pour répondre aux besoins de l'Ukraine. La volonté d’augmenter la production est louable, mais sa mise en œuvre prend du temps. Mais l'Ukraine n'a pa...

à écrit le 06/03/2024 à 10:56
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non a la guerre

à écrit le 06/03/2024 à 6:39
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Bonjour, au lieux d'acheter des munition a l'étranger ( forcément plus chere ) , nous devons utiliser cette argent pour développer nos propre usine d'armement et de poudre a canon... Des entreprises publuc privées donc le but est spécifique de la ...

le 06/03/2024 à 9:14
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il n(y a plus de production de poudre en france celle ci vient de suede. il faut remercierla gauche et m macron et les ecolos les quelles ne dise rien sur la pollution émise par la guerre eux qui devrait manifester pour la paix sont d'un silence...

le 06/03/2024 à 9:57
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quand on est incapable de conserver ces amis en Afrique m macron souhaite s'opposer a la russie ce n'est plus de la diplomatie mais bien une folie deja rien que en france il ne represente que dix pour cent d'expression la concertation doit etre en...

le 06/03/2024 à 10:51
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@Rogger Tout le monde est d'accord avec vous mais cela prend du temps. L'Ukraine a besoin d'obus tout de suite, d'où cet accord pour palier à une besoin "à court terme" d'après Macron.

le 06/03/2024 à 13:12
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un conflit avec la russie c'est aussi un conflit avec la chine et le sud global et l'islam qui a deja envahi en parti l'europe alors en plus de ne pas pouvoir produire les outils de necessite indispensable sauf achete mais a qui puisque nos fourn...

le 10/03/2024 à 15:41
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Bonjour, la france n'est pas en guerre , espérons que nous echapperons a ce grand malheur... Mais pas question d'etre ôtage de la politique américaine, russe ou chinoise... Nous refusons toute ingérence extérieure et encore moins les dictatures.....

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