La hausse générale des prix poursuit sa baisse en Allemagne. L'inflation s'est ainsi élevée à 7,2% en avril - après 7,4% en mars et 8,7% en février - selon des chiffres définitifs publiés ce mercredi 10 mai confirmant une précédente estimation.
Servant de référence pour la Banque centrale européenne, l'indice des prix harmonisé a avancé de 7,6% en avril sur un an, contre 7,8% en mars. Sur un mois, les prix grimpent en Allemagne de 0,4%, en données non harmonisées.
L'alimentaire tire l'inflation à la hausse
Les prix des denrées alimentaires, en augmentant de 17,2% sur un an, « restent le principal moteur » de l'inflation, explique Destatis. Les produits laitiers (+34,8%), le pain et les produits céréaliers (+21,3%), les produits de la pêche (+19,7%) ainsi que les confiseries (+19,6%) voient leurs prix particulièrement monter.
La hausse des prix de l'énergie, qui avait explosé en mars 2022 dans le sillage de l'invasion russe de l'Ukraine, navigue, elle, désormais en-deçà de l'indice global des prix. Elle a atteint 6,8% en avril, après 3,5% en mars.
En dehors d'un effet de base, la baisse s'explique par la mise en place d'un frein sur les prix du gaz et de l'électricité, dispositif au cœur d'un paquet de 200 milliards d'euros débloqué l'an dernier par Berlin.
Vers une spirale prix-salaire ?
L'inflation ne devrait pas se calmer en Allemagne. Les hausses de salaires récemment accordées devraient continuer de l'alimenter. Après plusieurs semaines de négociations, les fonctionnaires et salariés de l'État et des communes allemandes ont, en effet, obtenu une augmentation de leur rémunération fin avril. Elle doit permettre d'atténuer les effets de l'inflation avec des mesures progressives jusqu'en 2024.
Les mouvements sociaux n'ont pas pris fin pour autant. Les employés du secteur ferroviaire ont prévu de mener une nouvelle grève d'avertissement à une date restant à fixer, a annoncé ce mardi le syndicat EVG qui réclame des hausses de salaires.
La lutte contre l'inflation toujours nécessaire
Si l'inflation a reculé en Allemagne, ce n'est pas le cas dans la zone euro où elle est repartie légèrement à la hausse en avril. Dans ce contexte et toujours dans l'optique de faire baisser la pression sur les prix, la BCE a relevé la semaine dernière ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, portant la hausse cumulée à 3,75 points depuis juillet.
L'inflation demeurant « extrêmement élevée », « les taux d'intérêt devraient continuer à monter », a déclaré mardi Joachim Nagel, patron de la Banque centrale allemande, dans une interview à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Un avis partagé par trois membres du conseil des gouverneurs de la BCE, qui ont indiqué qu'ils prévoyaient des hausses des taux au cours des prochains mois pour revenir à une inflation de 2%.
(Avec AFP)
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