Espagne : la croissance ralentit, pénalisée par des exportations en baisse

La décélération du troisième trimestre, à seulement +0,3%, s'explique, selon l'INE, par la baisse de l'investissement des entreprises (-0,4%), mais aussi, et surtout, par la chute des exportations. Ces dernières ont reculé de 4%, et ce, alors qu'elles avaient déjà baissé de 3,3% au trimestre précédent. En revanche, la consommation des ménages, elle, est restée forte.
Le secteur des services - qui englobe le tourisme, dont dépend près de 12% du PIB espagnol - a connu une nouvelle fois une dynamique positive (+0,9% après +0,8% au deuxième trimestre), à la faveur d'une forte fréquentation estivale.
Le secteur des services - qui englobe le tourisme, dont dépend près de 12% du PIB espagnol - a connu une nouvelle fois une dynamique positive (+0,9% après +0,8% au deuxième trimestre), à la faveur d'une forte fréquentation estivale. (Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

La croissance économique a légèrement ralenti au troisième trimestre en Espagne. Elle atteint ainsi 0,3%, selon une estimation provisoire publiée ce vendredi par l'Institut national des statistiques (INE). Ce chiffre est inférieur de 0,3 point à celui du premier trimestre (0,6%), et de 0,1 point à celui du deuxième trimestre (révisé à la baisse à 0,4%). En revanche, le troisième trimestre est conforme aux dernières prévisions de la Banque d'Espagne.

Lire aussiLe spectre de la récession menace la zone euro en 2024

La décélération du troisième trimestre s'explique, selon l'INE, par la baisse de l'investissement des entreprises (-0,4%), mais aussi, et surtout, par la chute des exportations. Ces dernières ont reculé de 4%, et ce, alors qu'elles avaient déjà baissé de 3,3% au trimestre précédent.

Des récoltes moins bonnes en raison de la sécheresse

Cette dynamique a été compensée par de bons résultats en matière de consommation des ménages. Celle-ci a progressé de 1,4%, après une hausse de 0,9% au trimestre précédent, dans un contexte de tassement de l'inflation. Le secteur des services - qui englobe le tourisme, dont dépend près de 12% du PIB espagnol - a connu une nouvelle fois une dynamique positive (+0,9% après +0,8% au deuxième trimestre), à la faveur d'une forte fréquentation estivale.

Lire aussiTourisme en Corse : un été avec vue sur... l'amer

L'économie espagnole a toutefois été plombée par de mauvais résultats dans le secteur industriel (-0,6%) et dans le secteur agricole, où l'activité s'est contractée de 3,4%, dans un contexte de sécheresse qui a fortement affecté les récoltes. Le ralentissement de l'activité ne devrait pas empêcher l'Espagne de conserver un rythme de croissance solide en 2023, quoique inférieur aux 6,4% de 2021 et aux 5,8% de 2022 - années marquées par un phénomène de rattrapage post-Covid.

D'après le gouvernement espagnol, qui a révisé sa prévision à la hausse mi-octobre, la croissance du PIB espagnol devrait atteindre 2,4% cette année. Cet objectif est proche des hypothèses retenues par le FMI (2,5%) et par l'OCDE (2,3%). « L'économie espagnole continue de croître avec force, dans un contexte international complexe », a insisté jeudi la ministre espagnole de l'Economie Nadia Calviño, en rappelant que l'Espagne s'en sortait mieux que nombre de ses voisins.

« L'Espagne est actuellement sans aucun doute l'un des principaux moteurs de la croissance en Europe », a ajouté Nadia Calviño, en insistant sur les bons résultats enregistrés par le pays sur le front de l'emploi.

Le chômage gagne du terrain

D'après l'exécutif, cette croissance devrait ralentir l'an prochain tout en se maintenant à un niveau solide (2%), notamment grâce au déploiement du « plan de relance européen » post-Covid, dont l'Espagne est l'un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards d'euros prévus d'ici 2026.

La publication de l'INE intervient alors que, la veille, l'institut statistique a dévoilé les chiffres du chômage. Le taux de chômage est reparti légèrement à la hausse au troisième trimestre, à 11,84% de la population active, contre 11,60% fin juin, selon les données publiées jeudi 26 octobre. Au total, 2,85 millions de personnes étaient inscrites au chômage dans la quatrième économie de la zone euro au 30 septembre, soit 92.700 de plus qu'au trimestre précédent, précise l'organisme public dans un communiqué.

Lire aussiEmploi : le chômage repart en légère hausse au troisième trimestre

Le taux de chômage espagnol, l'un des plus élevés de la zone euro, avait atteint en juin son plus bas niveau depuis 2008, grâce à la bonne tenue de l'activité, notamment dans le tourisme, après le trou d'air lié à la pandémie de Covid-19. L'INE explique la légère reprise du troisième trimestre principalement par une dégradation dans le secteur des services - qui inclut le tourisme, dont dépendent près de 12% des emplois en Espagne. Celui-ci enregistre 35.900 chômeurs supplémentaires.

La situation s'est également dégradée dans l'agriculture (+16.900) et dans l'industrie (+4.700). En revanche, elle s'est améliorée dans le secteur de la construction, où l'on compte 21.100 chômeurs en moins. Si le taux de chômage s'est légèrement dégradé, le nombre de personnes disposant d'un emploi en Espagne a lui progressé par rapport au deuxième trimestre (+209.100). Au total, 21,27 millions de personnes disposaient d'un emploi dans le pays fin septembre.

Ce chiffre est un « maximum historique », s'est félicité sur X (ex-Twitter) le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, pour qui les données de l'INE « reflètent la solidité et le dynamisme » de l'économie espagnole,« malgré les difficultés du contexte international ».

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 27/10/2023 à 16:07
Signaler
En période de crise la force de vente devenue vente forcée est elle encore pertinente ? Si un truc coute 400 balles et que je n'ai que 300 en poche je ne l’achèterais pas et emprunter en ce moment devient périlleux. Alors certes on peut compter sur l...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.