Il y a quinze ans, l'euro faisait son arrivée dans les porte-feuilles

Le 1er janvier 2002, les habitants de la zone euro, Français compris, laissaient tomber leur monnaie historique pour adopter la monnaie unique. À l'occasion de ce quinzième anniversaire, La Tribune revient en chiffres sur l'euro.
Laszlo Perelstein
Par ordre de représentation, les billets de 20 euros (17,5%) et ceux de 10 et 100 euros (environ 11,7% chacun) complètent le podium, puis viennent ceux de 5 euros (9%), 500 euros (2,8%) et enfin 200 euros (1,17%).

Les pièces et billets en euro fêtent en 2017 leur quinze ans de mise en circulation, après avoir été introduits le 1er janvier 2012. La plupart se souviendront toutefois qu'il était possible dès la mi-décembre d'acheter pour 100 francs un sachet contenant 15,24 euros en pièce de monnaie. Et surtout, que la monnaie était déjà utilisée virtuellement par les onze États fondateurs de la zone euro dès 1999.

Retour en chiffres et dates-clés sur la monnaie unique de l'Union européenne.

Le billet de 50 euros est celui qui circule le plus

Loin devant les autres, la coupure de 50 euros représentait, en novembre 2016, 45,6% des 20 milliards de billets en circulation, selon la Banque centrale européenne (BCE). C'est d'ailleurs essentiellement le billet orange qui tire la croissance du nombre total de coupures en circulation, avec une croissance de 631% entre janvier 2002 et novembre 2016, contre 251% toutes coupures confondues. Par ordre de représentation, les billets de 20 euros (17,5%) et ceux de 10 et 100 euros (environ 11,7% chacun) complètent le podium, puis viennent ceux de 5 euros (9%), 500 euros (2,8%) et enfin 200 euros (1,17%).

Depuis 2002, trois billets (5, 10 et 20 euros) ont subi un lifting complet dans le but notamment d'empêcher aux faux-monnayeurs de les reproduire, mais aussi afin de prolonger leur durée de vie. L'ancien billet de 5 euros avait ainsi une durée de vie moyenne d'environ deux mois, selon certains numismates. En 2017, le billet de 50 euros rejoindra ce club dès le mois d'avril. Si les quatre coupures devaient logiquement être rejointes à terme par les billets de 100 et 200 euros, le billet de 500 euros, lui, n'aura jamais de nouvel usage : la BCE a annoncé début mai qu'elle cesserait d'émettre la coupure à partir de fin 2018. Accusé de favoriser le financement d'activités criminelles et terroristes, ce billet n'aura toutefois pas de date de fin d'usage.

Du côté des 120 milliards de pièces de monnaie en circulation, c'est celle de 1 cent qui est la plus représentée, avec environ un quart du total. Les autres pièces complètent le classement par ordre croissant, la pièce de deux euros étant la moins possédée, avec tout de même 5,76 milliards d'entre elles en circulation.

Près d'un quart des billets hors de la zone euro

La zone euro n'a pas le monopole de l'usage de la monnaie unique européenne. La BCE souligne ainsi sur son site que "les billets en euros ne sont pas utilisés seulement par les personnes vivant dans la zone euro". Ainsi, entre "20 et 25%" des billets en circulation (en valeur) se trouveraient dans des pays limitrophes, notamment "dans les pays d'Europe de l'Est n'appartement pas à l'Union européenne". À noter que certains micro-États ont signé des accords pour utiliser légalement l'euro comme monnaie officielle, et ce même sans être membres de l'Union européenne, certains utilisant jusqu'ici la monnaie d'un pays membre : Saint-Marin, le Vatican, Monaco et Andorre. L'euro est également utilisé au Monténégro et au Kosovo, mais aucune convention monétaire n'a été signée.

Dans une conférence adressée en juin 2002, le professeur Tommaso Pado-Schioppa, alors au conseil d'administration de la BCE, soulignait que l'euro circulait dans les pays du sud-est de l'Europe en tant que "monnaie parallèle", parfois en lieu et place des monnaies nationales. En avril 2002, quelque "18 milliards d'euros en billets de banque" avaient été ainsi expédiés en dehors de la zone euro, au moment où de nombreuses personnes échangeaient leurs coupures "historiques".

En janvier 2002, seuls 12 pays utilisaient l'euro

La Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, le Luxembourg, l'Irlande, la Finlande, l'Autriche, les Pays-Bas et la France l'adoptent le 1er janvier 1999. Ces onze pays fondateurs sont rejoints dès 2001 par la Grèce puis progressivement par la Slovénie (2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009), l'Estonie (2011), la Lettonie (2014) et enfin la Lituanie (2015).

Si l'euro a notamment été pensé pour peser dans les échanges internationaux, force est de constater que son usage ne s'est guère répandu depuis la poussée initiale. En 2014, la proportion d'échanges internationaux réalisés en euro était de 5,9%, très loin derrière le dollar américain, qui représentait alors la monnaie de paiement dans 79,5% des échanges, comme le soulignait fin 2015 une étude du réseau interbancaire SWIFT (lien PDF).

Laszlo Perelstein
Commentaires 4
à écrit le 02/01/2017 à 13:18
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tout ce qui était à 10 Francs est de suite passé à 2 Euros ( 13.12 Francs ) + 31% de hausse immédiate du cout de la vie, poursuivie sans cesse ensuite. Les Anglais avaient raison contre les Français de refuser ce MARK

à écrit le 01/01/2017 à 12:27
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Et il y a 10 ans, l'euro/dollars était à 1.50$, ... maintenant avec 1.03$ pour 1€ et une inflation proche de la déflation, nos salaires ont baissé de 35% et n'augmente plus ..... elle est pas belle la vie ????

à écrit le 01/01/2017 à 11:26
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Et il y a 15 ans la croissance française était de 3,9%, alors qu'en 2015 elle était de 1.1%. L'économie c'est simple à comprendre. Vite un frexit.

à écrit le 01/01/2017 à 10:23
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On a abandonné une monnaie sûre parce que appartenant au peuple pour une monnaie toujours douteuse appartenant a la finance!

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