La BCE met en garde les Etats contre un risque de crise financière

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne mais aussi du Comité européen du risque systémique (CERS) a demandé aux gouvernements européens de « rester proactifs » face aux risques pesant sur la stabilité financière. La hausse des taux directeurs et le ralentissement économique peuvent lourdement impacter la solvabilité des banques selon la présidente.
« les décideurs politiques doivent rester proactifs et attentifs aux risques liés à la stabilité financière au fur et à mesure qu'ils surviennent », a rappelé Christine Lagarde.
« les décideurs politiques doivent rester proactifs et attentifs aux risques liés à la stabilité financière au fur et à mesure qu'ils surviennent », a rappelé Christine Lagarde. (Crédits : YVES HERMAN)

Le risque d'une crise financière en Europe est toujours là, selon la Banque centrale européenne. Sa présidente, Christine Lagarde, aussi à la tête du Comité européen du risque systémique (CERS) a notamment prévenu ce jeudi, que si : « jusqu'à présent, le système financier européen a évité le pire scénario dans lequel de graves risques systémiques se matérialiseraient en même temps (...) Les décideurs politiques doivent rester proactifs et attentifs aux risques liés à la stabilité financière au fur et à mesure qu'ils surviennent. »

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Et pour cause, le tissu économique européen est fragilisé en cette fin 2023 suite à deux années marquées par l'inflation et la hausse des taux directeurs. Pour rappel, dans l'optique de juguler la hausse des prix en ralentissant l'activité économique, la gardienne de l'euro a augmenté ses taux directeurs dix fois d'affilée depuis le printemps 2022 avant de marquer une pause en octobre pour laisser ses taux directeurs entre 4% et 4,75%, soit un plus haut depuis la création de l'euro en 1999.

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Un premier avertissement en septembre 2022

Face à ce resserrement monétaire qui a augmenté le coût de l'endettement et pénalisé l'activité des entreprises, le CERS avait lancé en septembre 2022 à la finance européenne un avertissement sans précédent depuis plus de dix ans. Le comité avait alors appelé les banques à se « préparer » à des « scénarios de risques extrêmes », rendus plus probables depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine et le rapide retournement de tendance sur les taux d'intérêt face à l'inflation.

Cependant, depuis un an, les secousses au sein du système financier mondial se sont surtout produites en dehors de la zone euro, avec la faillite de banques régionales aux États-Unis, la crise des obligations souveraines du Royaume-Uni et, plus récemment, les fluctuations des prix des bons du Trésor américain.

Mais la présidente de l'institution appelle à ne pas baisser la garde. A moyen terme toutefois, la rentabilité des banques « sera affectée par la hausse des coûts de financement, liée à la hausse des taux directeurs (de la BCE), et par une baisse considérable des volumes de prêts », a rappelé Christine Lagarde ce jeudi. De plus, la « combinaison durable d'une faible croissance et de coûts plus élevés du service de la dette continuera de mettre à rude épreuve les ménages et les entreprises vulnérables, ce qui pourrait entraîner une augmentation des prêts » en souffrance, selon la première gardienne de l'euro.

Enfin, la liste des « points névralgiques » dans le système financier « reste longue », a-t-elle dit, citant en exemple les fonds du marché monétaire et les fonds d'investissement, en particulier ceux investis dans des actifs non liquides.

Lagarde laisse entendre que les taux vont rester haut pendant longtemps

D'autant que si la récession anticipée par nombre d'économistes n'est finalement pas arrivée et que l'Europe a échappé à une crise financière, les temps difficiles ne sont pas derrière nous tient à rappeler la BCE. Et pour cause, si le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a jugé que les taux d'intérêt de la BCE, n'allaient plus progresser, « sauf choc » et « sauf surprise », Christine Lagarde a affirmé vendredi, concernant une baisse des taux prochaine que : « ce n'est pas quelque chose qui se passera dans les prochains trimestres ».

Une incertitude importante, due notamment au fait que l'ensemble des responsables de la politique monétaire en zone euro ne tiennent pas tous le même discours. Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a ainsi demandé la semaine passée de ne pas « fermer la porte à une nouvelle hausse » des taux d'intérêt sur le chemin potentiellement instable pour ramener l'inflation à 2%. « Après une longue période d'inflation élevée, les anticipations d'inflation sont fragiles et de nouveaux chocs du côté de l'offre peuvent les déstabiliser, menaçant la stabilité des prix à moyen terme », a-t-elle déclaré.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 18/11/2023 à 8:09
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Il était question au début de la guerre en Ukraine de mettre l'économie russe à genou, pour l'instant l'économie occidentale, européenne et française entre dans une zone rouge manifestement. Qui est le plus à genou dés lors ? Mr Bruno Lemaire ferait...

à écrit le 17/11/2023 à 13:12
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Bonjour, Bon ils est claire que la dette en Europe pose de gros problème... Les pays riche de notre union doivent impérativement commencer à rembourser la dette, certe cela n'est jamais le bon moment, mais la France, l'Italie et les autres doivent i...

à écrit le 17/11/2023 à 1:02
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C'est une évidence que nous sommes à l'aube d'une nouvelle crise économique et sociale . Le navire Europe prend tellement l'eau depuis 2012 , qu'il en est devenu un sous marin, cette boîte de conserve n'est pas prêt de faire surface. L'Europe sera no...

à écrit le 17/11/2023 à 0:23
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Je suis un fabricant formateur dans le domaine de cosmétiques général

à écrit le 16/11/2023 à 19:30
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Non, sérieux? 🤡 Dixit Finance Watch: "Quinze ans après la crise financière mondiale, les autorités sont toujours obligées de siphonner à plusieurs reprises des centaines de milliards de fonds publics déjà rares pour soutenir les institutions défailla...

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