Avec un bénéfice annuel de 5,6 milliards de dollars (4,25 milliards d'euros), JP Morgan réalise une performance inférieure de 64% à celle de l'année dernière (15,4 milliards de dollars ou 4,38 dollars par action). Mais le groupe bancaire américain reste cependant bénéficiaire, ce qui, par les temps qui court, n'est pas une évidence. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice est de 1,37 dollar, soit plus que le chiffre de 1,32 dollar attendu par le marché.

Surtout, le groupe a dégagé un résultat net de 702 millions de dollars, soit 7 cents par action au quatrième trimestre, alors que de très nombreux groupes financiers ont vu leurs comptes plonger à la fin de l'année. Toutefois, sur les trois derniers mois de 2007, JP Morgan avait enregistré un bénéfice de 3 milliards de dollars, soit 86 cents par action. Bien qu'inférieur de 76% par rapport à l'année précédente, le résultat du quatrième trimestre se paye le luxe de dépasser celui du troisième (527 millions de dollars).

Pourtant, JPMorgan a reculé de 6,06% à 24,34 dollars ce jeudi à la Bourse de New York. Après avoir ouvert en hausse, l'action a été emportée par la vague d'inquiétudes touchant les valeurs bancaires.

Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan, a qualifié les comptes du quatrième trimestre de "très décevants". Mais ce commentaire porte presque à sourire quand on sait que JP Morgan vient de prouver qu'il était l'un des groupes bancaires les plus puissants des Etats-Unis. Depuis l'été 2007, date du début de la "crise du "subprime", JP Morgan a toujours présenté des comptes dans le vert. En 2008, le produit net bancaire de JP Morgan, qui correspond au chiffre d'affaires pour les banques, a atteint 67,3 milliards de dollars.

Intégration "satisfaisante" de Washington Mutual

Cependant, sa division "banque d'investissements" a souffert sur les trois derniers mois. Elle affiche une perte de 4,2 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre un petit profit de 100 millions un an plus tôt. Sur la même période, JP Morgan a dû provisionner 2,9 milliards de dollars, en particulier dans cette division. Au total, les sommes provisionnées par le groupe pour faire face au ralentissement économique annoncé se montent à 23,2 milliards de dollars. Un montant deux fois plus important qu'à l'exercice précédent.

La deuxième partie de l'année 2008 a également été marquée par le rachat de Washington Mutual, dont Jamie Dimon qualifie l'intégration de "satisfaisante". La nouvelle filiale du groupe lui a permis de se renforcer sur la façade Pacifique des Etats-Unis et de doubler le nombre de ses comptes courants à 24,5 millions d'unités.