Madoff : première plainte française au pénal

Une première plainte pénale concernant la fraude de 50 milliards de dollars imputée aux Etats-Unis au financier Bernard Madoff a été déposée ce jeudi en France, a annoncé l'avocat de la plaignante, Me Jean Reinhart.

La première plainte pour "escroquerie et abus de confiance" déposée auprès du procureur de Paris vise la banque suisse UBS (Union des banques suisses). Elle émane d'une épargnante française déclarant avoir perdu 540.000 euros placés en 2006. La banque suisse se voit reprocher d'avoir collecté les fonds et de les avoir placés dans la société de Bernard Madoff sans en avertir les déposants.

Le parquet de Paris pourrait ouvrir rapidement une enquête préliminaire de police. Selon son cabinet, il examinait déjà depuis quelques semaines les problèmes juridiques posés par l'affaire en France et le montant global du préjudice.

L'impact de la fraude en France est évalué pour l'instant à 500 millions d'euros par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Les deux tiers de ce préjudice concerneraient des épargnants fortunés, 26% des investisseurs institutionnels et 8% le grand public à travers des placements boursiers proposés par les banques. Le problème juridique principal réside dans les canaux complexes, voire opaques, empruntés par leur argent.

Dans la première affaire présentée au parquet, UBS a placé les sommes dans un fonds appelé Luxalpha, créé, géré et détenu au Luxembourg. Les fonds étaient ensuite placés chez B.L Madoff Investment securities et ont donc aujourd'hui disparu. Cette démarche était illégale, estime la plaignante. "A l'évidence, une escroquerie et un abus de confiance ont été commis aux dépens de cette épargnante. UBS se doit de considérer les victimes", a précisé Me Reinhart dans un communiqué, cité par l'agence Reuters.

La plaignante dit avoir placé une partie du produit de la vente d'un appartement. Le fonds Luxalpha avait pour objectif, selon les documents d'UBS évoqués par Me Reinhart, "d'assurer un revenu régulier tout en veillant à la sécurité du capital et la liquidité du portefeuille". UBS déclarait dans ces documents investir "principalement en valeurs mobilières cotées ou listées aux Etats-Unis".

Me Reinhart estime donc que les épargnants ont été trompés puisqu'ils n'ont jamais su que l'UBS virait simplement les sommes à la société de Madoff. Un expert financier avait décrypté la fraude imputée à Madoff dans un document transmis à la SCE, le "gendarme" de la Bourse américaine, qui n'a donné aucune suite, relève l'avocat. Me Reinhart estime donc que l'UBS "a forcément réalisé ce même travail et obtenu les mêmes conclusions". Le Crédit suisse et d'autres banques avaient d'ailleurs à l'époque placé le fonds Madoff sur une liste noire, affirme-t-il.

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Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Madoff est constitué de 2 adjectifs mad (fou) et off (mauvais)

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une escroquerie comme celle de Madoff n'existe pas toute seule, les banquiers sont 100% responsables de la situation vu qu'à l'évidence ils étaient bien placé pour voir que le rendement proposé était complètement bidon. Il faut surtout comprendre qu'...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Un beau catalogue d'incompétents sinon de malhonnêtes gens , des charognards grugeant des naïfs au pire , des avides au mieux . Tout ce beau monde ne voit-il pas qu'il ne contribue qu'à la déliquescence de sa propre société - On peut d'ailleurs s'in...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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CEUX QUI ONT GAGNE A UNE EPOQUE SONT ILS LES MEMES QUI CRIENT AU LOUP AUJOURD HUIT ,? J ai remarqué depuis longtemps<qu'une certaine catégorie d'individus qui gagnaient en bourse n'ont jamis dit bravo mais par contre dès qu'ils perdent ils font des...

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