Fillon se refuse à commenter directement l'affaire Natixis

"Je ne vais pas commenter spécifiquement cette affaire", a dit le chef du gouvernement se contentant de rappeler qu'il est "en train de préparer un décret qui visera à interdire toutes les distributions de stock-options, tous les bonus dans les entreprises que l'Etat aide directement parce qu'elles sont confrontées à la crise".

François Fillon a refusé vendredi de commenter "spécifiquement" la nouvelle "affaire" de bonus versés à des salariés de Natixis, rappelant qu'"un décret" est en préparation pour éviter le versement de rémunérations exceptionnelles à des entreprises aidées par l'Etat.
"Personne n'a la moindre critique, en tout cas pas moi, à l'égard de ceux qui font gagner beaucoup d'argent à leur entreprise et qui du coup en gagnent beaucoup, mais il n'est pas normal qu'à l'inverse, quand les mêmes font perdre de l'argent à leur entreprise ils ne soient pas sanctionnés", a déclaré le Premier ministre lors d'un déplacement à Marseille sur le thème du logement.
Natixis, filiale des Caisses d'Epargne et Banques Populaire, a versé 70 millions d'euros de bonus à 3.000 salariés au titre de l'exercice 2008. La banque, qui a accusé une perte de 2,8 milliards d'euros en 2008 et annoncé un plan social touchant au minimum 1.250 personnes, a bénéficié d'un prêt de l'Etat de 2 milliards d'euros.
"Je ne vais pas commenter spécifiquement cette affaire", a dit le chef du gouvernement se contentant de rappeler qu'il est "en train de préparer un décret qui visera à interdire toutes les distributions de stock-options, tous les bonus dans les entreprises que l'Etat aide directement parce qu'elles sont confrontées à la crise".
Le gouvernement va ainsi donner "des instructions extrêmement précises aux représentants de l'Etat qui siègent dans les conseils d'administration" afin "qu'ils s'opposent à des décisions qui ne seraient pas équitables et conformes à cette éthique", a précisé M. Fillon .
Enfin, a-t-il rappelé, le Président Nicolas Sarkozy défendra au G20 la semaine prochaine à Londres plusieurs "exigences" de la France dont une "réforme des rémunérations des opérateurs financiers" parce que "nous ne voulons plus qu'ils soient incités par un système irresponsable à prendre des risques qui sont irresponsables".
Le chef du gouvernement n'a pas évoqué une autre option que celle du décret alors que le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a été plus prudent vendredi matin, estimant que "si après expertise juridique il n'est pas possible de faire un décret", il y aura "un amendement à la loi de finances rectificative" 2009.
Tel qu'annoncé, le décret ne concernerait qu'un petit groupe d'entreprises dont les six grandes banques françaises et les constructeurs automobiles et pas forcément celles dans lesquelles le Fonds stratégique d'investissement (FSI) est récemment entrée au capital.
Ainsi, l'équipementier Valeo, en difficulté et qui a reçu 19 millions d'euros en février du FSI, ne s'estime pas aidé par l'Etat, selon sa direction.
Des voix s'élèvent à gauche pour que les restrictions concernent toutes les entreprises privées, aidées ou non par l'Etat, et actuellement en mauvaise santé en raison de la crise économique.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Gardons notre esprit critique, quand-même, et arrêtons de crier au loup !!! Il ne s'agit pas de patrons, ici, mais de SALARIES, dont le SALAIRE comporte une part variable (les fameux "bonus") en fonction de leurs resultats INDIVIDUELS. Cela existe...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les banques ont été aidées. Elles refusent de financer l?économie et sont responsables des centaines de milliers de personnes au chômage en ayant déclenché la crise. Croiriez vous qu?elles assumeraient leurs fautes en évitant de s?accorder des bonus ...

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