Si Ken Lewis n'a pas donné de date précise pour le remboursement des aides publiques reçues ses derniers mois par Bank of America, il a estimé que l'établissement n'aura plus besoin de l'aide des autorités à l'avenir. Interviewé sur la chaîne CNBC, le PDG de la banque de Charlotte (Caroline du Nord) s'est montré plutôt confiant dans l'avenir, estimant que l'économie allait rebondir début 2010.
Il a salué les efforts de Washington pour stimuler la croissance et nettoyer le système financier. Le groupe a lui-même bénéficié d'une aide de 45 milliards de dollars dans le cadre du plan de soutien au secteur financier (TARP), ainsi qu'une garantie de ses actifs d'un montant de 118 milliards de dollars.
Bank of America aurait même reçu "trop" de fonds publics ces derniers mois, selon Ken Lewis. C'est pourquoi il s'est dit pressé de rembourser au moins une partie de ces prêts. Pour autant, le PDG n'a avancé aucune date précise, estimant simplement que Bank of America "pourrait être capable de rembourser une partie des aides fédérales dans quelques trimestres, quant l'économie se sera un peu redressée".
La position du PDG semble moins confortable qu'il ne veut bien le laisser le croire. Face à lui, un actionnaire important de la banque, Jonathan Finger, tient un discours très critique sur sa gestion de la crise et réclame ouvertement sa démission. Il estime que, malgré les sommes très importantes prêtées par l'Etat, Bank of America a besoin d'une augmentation de capital supplémentaire de 2 à 6 milliards de dollars.
Selon l'actionnaire, le rachat en 2008 de Merrill Lynch et de Countrywide Financial vont se révéler beaucoup moins fructueux que ce que laisse entendre Ken Lewis, car elles ont accentué l'exposition du groupe aux actifs toxiques.
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