Bank of America : le PDG, Kenneth Lewis, chassé de la présidence du conseil d'administration

Le patron de Bank of America (BofA), Kenneth Lewis a été chassé de la présidence du conseil d'administration de la première banque américaine par des actionnaires ulcérés par les secrets et les mensonges ayant entouré l'absorption de la banque d'affaires Merrill Lynch.

Cela couvait depuis plusieurs semaines mais la réalité vient de rattraper le patron de Bank of America (BofA), Kenneth Lewis. Ce dernier a été chassé mercredi de la présidence du conseil d'administration de la première banque américaine. Les actionnaires ulcérés par les secrets et les mensonges ayant entouré l'absorption de la banque d'affaires Merrill Lynch, ont en effet voté contre son maintien à ce poste lors d'une houleuse assemblée générale. 

Le résultat de leur vote n'a été connu que quatre heures après la fin de l'assemblée générale: à 50,34%, les actionnaires ont décidé de retirer à Kenneth Lewis la moitié de ses responsabilités. Il a été confirmé au poste d'administrateur et le conseil a décidé "à l'unanimité" de le garder comme directeur général. Mais c'est sans doute une véritable humiliation pour Kenneth Lewis, 62 ans, qui voulait "fêter" mercredi ses 40 ans passés au service de Bank of America !

Pour certains experts, la scission rendra "très fragile" la position de Kenneth Lewis. Le nouveau président du conseil d'administrateur est universitaire de 71 ans, Walter Massey, également administrateur de McDonald's, qui avait été nommé à la tête de la Fondation nationale des sciences par l'ancien président George Bush (père).

Plusieurs actionnaires, y compris d'influents syndicats et fonds d'investissement qui mènent une plainte en nom collectif contre lui, voulaient sanctionner Kenneth Lewis pour la manière dont il a mené à bien l'intégration de Merrill Lynch. Cette opération a fait de la BofA le numéro un américain de la finance par les actifs, mais elle a aussi entraîné une chute de la valeur boursière de l'établissement (presque -80% en un an).

Les griefs des mécontents sont nombreux: que la banque ait autorisé le versement de 3,6 milliards de dollars de primes aux cadres dirigeants de Merrill Lynch avant la fusion. Et surtout que les actionnaires aient été maintenus dans l'ignorance des pertes de Merrill Lynch, lorsqu'il leur a fallu se prononcer le 5 décembre sur le rachat de la banque d'affaires. Or un mois plus tard, ils découvraient l'énormité des pertes de la la nouvelle filiale: 15,5 milliards de dollars sur le seul quatrième trimestre !

La justice new-yorkaise , par ailleurs, révélé la semaine dernière que Kenneth Lewis avait bien voulu renoncer à son acquisition, mais qu'il y avait été contraint d'y procéder par les autorités fédérales, sous la menace de perdre son poste.


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