EXCLUSIF BPCE vend la Société Marseillaise de Crédit à la Société Générale

La cession de la banque régionale achetée à HSBC en 2008 devrait être annoncée très prochainement

Considérée comme la pépite de l'ensemble des sept banques régionales vendues par HSBC France au groupe Banque Populaire en juillet 2008, la Société Marseillaise de Crédit va, à nouveau, changer de main. Selon nos informations, celle qui se présente comme "la banque du Sud" devrait être vendue par BPCE au groupe Société Générale. L'annonce devrait être faite très prochainement. En pratique, la SMC devrait rejoindre le réseau du Crédit du Nord, filiale à 100% de la Société Générale, qui regroupe déjà sept banques régionales. Interrogés, la Générale et BPCE n'ont pas souhaité commenter.

En 2008, lors de l'acquisition des sept banques régionales de HSBC, la SMC était valorisée 1,1 milliard d'euros. Elle constituait le morceau de choix de l'opération dont le total s'élevait à 2,1 milliards d'euros. Un prix très élevé, puisqu'il représentait environ 4 fois les fonds propres de la banque. Les Banques Populaires avaient décidé de conserver la SMC en direct. Puis l'avaient transféré à BPCE en août 2009, dans la corbeille de mariage du groupe BPCE, pour 880 millions d'euros. Et à fin 2009, dans le cadre des travaux de valorisation de BPCE, la banque marseillaise avait été estimée entre 554 et 588 millions par Rothschild, mais la valeur retenue avait finalement été fixée à 836 millions. Selon nos informations, une nouvelle valorisation a été demandée à Rothschild, qui se rapprocherait de 650 millions d'euros.

Une telle valorisation serait un camouflet pour Philippe Dupont, qui avait mis tout son poids dans la balance pour convaincre les Banques Populaires de ne pas rater cette affaire, alors que le Crédit Mutuel semblait sur le point de l'emporter. Il avait d'ailleurs assuré par la suite à "La Tribune" que son groupe ne subirait pas de dépréciation sur les ex-banques régionales HSBC, et notamment la SMC.

De son côté, la Société Générale consolide sa stratégie dans la banque de détail en France. Après avoir acquis auprès de Dexia, en décembre dernier les 20% qui lui manquaient dans le Crédit du Nord pour 676 millions d'euros, elle poursuit sa logique d'achat de parts de marché dans l'hexagone, en intégrant une banque régionale aux 6 que contrôle déjà le Crédit du Nord. Cette stratégie se double d'une volonté d'industrialisation au niveau du groupe.

En février dernier, dans un entretien à "La Tribune", Vincent Taupin, nouveau directeur général du Crédit du Nord indiquait qu'il était possible "d'aller plus loin dans l'optimisation des ressources en accentuant la coopération et les mutualisations avec la Société Générale. L'objectif est donc de faire converger notre système avec celui de notre actionnaire, sans trop attendre, car c'est indispensable pour maintenir la compétitivité de notre modèle et pouvoir suivre les évolutions techniques et réglementaire". L'intégration informatique du Crédit du Nord ne se fait d'ailleurs pas sans remous, puisque son directeur informatique vient de claquer la porte en signe de désaccord, selon l'Agefi de ce jour.

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