TCW et son ancien gérant star dans le collimateur de la justice américaine

Un nouveau rebondissement dans l'affaire TCW, filiale californienne de gestion d'actifs du groupe Société Générale.
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Nouveau rebondissement dans l'affaire TCW. La filiale californienne de gestion d'actifs du groupe Société Générale est engagée dans une âpre bataille juridique avec son ancien gérant star, Jeffrey Gundlach, qu'elle accuse de déloyauté, de vol de données confidentielles et de conspiration en marge de son licenciement en décembre 2009.

TCW a aussi fait savoir qu'en vidant le bureau de Gundlach, un personnage haut en couleurs dont les performances en tant que gérant obligataire n'ont d'égales que son ego, elle avait trouvé dans son bureau de la marijuana, tout un attirail pour la consommer "montrant des signes de récente utilisation", une douzaine de "sex toys", une trentaine de magazines et vidéos pornographiques... De son côté, Gundlach, qui a monté sa propre société de gestion, DoubleLine, et emporté avec lui une quarantaine de membres de son équipe et quelques clients importants, a lui aussi poursuivi TCW, réclamant 1,25 milliard de dollars au titre de commissions de gestion et de surperformance non réglées.

Les deux parties, qui ont rendez-vous pour une audience en juillet, étaient restées assez discrètes ces derniers mois. Mais, le 1er décembre, TCW a relancé les hostilités en lançant de nouvelles poursuites, cette fois à l'encontre de DoubleLine. Et la semaine dernière, coup de théâtre : DoubleLine a indiqué au gendarme de la Bourse, la SEC, que plusieurs de ses employés avaient été entendus par des enquêteurs du procureur fédéral du district sud de New York, ainsi que par des représentants de l'inspecteur général du Tarp, le programme de rachat des actifs toxiques des banques américaines lancé à l'automne 2009 par le Trésor. Pour mémoire, le gouvernement avait alors confié à TCW, à la suite d'un appel d'offres, une partie du programme public-privé de gestion des actifs du Tarp, dénommé PPIP, pour un montant de 4,4 milliards de dollars. Ce mandat avait ensuite été annulé après le départ de Gundlach en vertu de la "clause de l'homme clé".

Dans sa déclaration à la SEC, DoubleLine entretient l'ambiguïté en indiquant que les auditions en question étaient "en relation avec le PPIP et en relation avec les accusations de vol de données confidentielles lancées par TCW". Quant à la filiale de la banque de La Défense, elle affirme au contraire, par la voix de son avocat Pete Madison, que cette enquête concerne uniquement "le vol de données confidentielles", et que "TCW a été informée qu'elle était la victime". Une affirmation taillée en pièce par DoubleLine, qui affirme dans un communiqué que TCW déforme "ouvertement" les faits.

La société de Jeffrey Gundlach accuse ensuite les dirigeants de TCW d'avoir induit le Trésor en erreur en omettant de l'informer que le gérant star était sur le point d'être licencié, afin de s'assurer le mandat de gestion de 4,4 milliards. "Nous considérons qu'un enquête approfondie sur les conditions dans lesquelles le mandat du PPIP a été remporté par TCW puis annulé est justifié", assène DoubleLine dans son communiqué. Affaire à suivre...

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