Barnier craint que la réglementation "Volcker" ne pénalise les banques européennes

Le commissaire européen aux services financiers, Michel Barnier, a adressé une lettre aux autorités américaines critiquant la réglementation Volcker qui limite la spéculation des banques sur les marchés et pourrait pénaliser les banques européennes.
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Dans une lettre datée du 8 février, que l'AFP s'est procurée, le Commissaire européen Michel Barnier écrit que la réglementation Volcker "soulève un certain nombre de préoccupations et pourrait avoir des implications disproportionnées au regard des objectifs qu'elle entend atteindre". Le projet vise à interdire aux banques de dépôt bénéficiant de la garantie de l'Etat, aux holdings bancaires et à leurs filiales de détenir et gérer à court terme pour leur propre compte des titres financiers, à quelques exceptions près, dont les bons du Trésor américain. Le texte a déjà été critiqué en Europe et au Canada, ainsi qu'au Japon, notamment parce qu'il semble créer des distorsions de concurrence entre institutions financières.

"Les Etats de l'UE doivent être traités comme les Etats-Unis"

Michel Barnier s'inquiète du fait que cette réglementation "s'applique bien au-delà des activités aux Etats-Unis de banques non-américaines, sans que n'y soient apportées de justification". "J'observe également que la réglementation pourrait avoir des ramifications importantes sur les marchés financiers hors des Etats-Unis, et qu'en particulier certains de ses éléments créent de l'incertitude pour les intermédiaires financiers", écrit-il encore avant d'ajouter : "la raison pour laquelle les exemptions devraient être limitées aux échanges de bons du Trésor américain ne nous apparaît pas clairement". "Nous demandons à ce que les titres émis par les gouvernements de l'UE soient traités de la même façon que ceux du gouvernement américain", écrit-il aussi avant de conclure que les réformes du secteur financier "doivent être entreprises dans un esprit de confiance et de coopération mutuelles pour éviter les chevauchements réglementaires et les implications directes pour d'autres juridictions",

Pour sa part, le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, avait été on ne peut plus clair en soulignant lundi à Washington que cette réglementation rendrait "beaucoup plus difficile pour les entreprises européennes, pour les institutions financières européennes, de continuer à travailler avec les Etats-Unis".

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Commentaires 3
à écrit le 15/02/2012 à 9:32
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Eh oui, les politiques européens prétendent ne pas pouvoir réformer le système bancaire sans qu il y ait un accord international. L ennui, cest que les U.S, auto-proclamés régents de la planète, n attendent personne pour légiferer en vue de favoriser...

à écrit le 15/02/2012 à 0:02
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"....la réglementation "Volcker" ne pénalisent.." depuis quand accordent-on les verbes avec le complément d'objet???????

le 15/02/2012 à 8:32
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Depuis que vous donnez l'exemple....

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