Les obligations relance : un levier de transformation des entreprises déployé par Territoires de croissance en région

Composé de huit partenaires, mené par le fonds d'investissement Siparex et au sein duquel on retrouve Tertium Invest, basé à Marseille, "Territoires de croissance" est l’un des groupements choisis par la fédération française des assureurs et la Caisse des Dépôts pour déployer les obligations relance en soutien aux PME et ETI. Très ancré dans les métropoles françaises, ce groupement – qui s’est vu confier une enveloppe totale de 200 millions d’euros – va donc accompagner les pépites tricolores dans leurs différentes stratégies de développement. Avec son temps long et une vision en proximité, les obligations relance pourraient bien être le vrai levier de la reprise.
(Crédits : DR)

On a longtemps tout misé sur les prêts participatifs pour accompagner la reprise des entreprises. Mais le dispositif n'a pas su déclencher l'engouement espéré. En revanche, un autre outil de l'Etat pourrait constituer le bon levier pour favoriser la croissance : les obligations relance. Leur but : renforcer le bilan des entreprises, c'est-à-dire donner aux PME et ETI des moyens de financer les différents projets de développement, sans pour autant les contraindre dans le temps. En gros : apporter les financements nécessaires sans épée de Damoclès de remboursement au-dessus de la tête.

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Des obligations relance qui tombent évidemment à pic à l'heure de la reprise et de la fin du quoi qu'il en coûte. Car ces OR - dans le jargon financier - ont tout pour plaire. Déployées par les fonds d'investissement, elles portent sur une durée de 8 ans, in fine (comprendre sans amortissement partiel, sauf à la demande des entreprises), avec un taux d'emprunt de 6% et ne ponctionnent pas le cash-flow, permettant ainsi de l'orienter vers le développement, c'est-à-dire vers de l'investissement productif, vers la réalisation d'opérations de croissance externe, vers tout ce qui peut nourrir la croissance.

L'outil « serein » pour faire grandir les PME

« Pour lancer des investissements significatifs, il faut du temps », note Richard Dalaud, associé du fonds d'investissement Siparex. « Les obligations relance apportent de la sérénité, précisément parce qu'elles s'inscrivent dans un temps long ».

Un temps nécessaire pour décider des choix stratégiques même si, globalement, les défis liés à la relance sont connus. C'est cela aussi que les Obligations relance veulent accompagner : ces transitions nécessaires mais pas toujours faciles à mettre en place, au rang desquelles la transition écologique, la transition digitale, la réindustrialisation ou encore les évolutions de gouvernance.

« Les obligations relance ne financent pas le business as usual mais bien davantage les transformations », insiste Richard Dalaud.

Des transformations de nature à transformer les moyennes entreprises en entreprises de taille intermédiaire dont on déplore tant le manque. « Ces obligations relance doivent aider à créer des entreprises de taille moyenne, à faire grandir les PME pour qu'elles deviennent des ETI ».

La proximité pour aller vite

Constitué de 8 partenaires - outre Siparex et Tertium, la Banque Postale Asset Management, Arkea Capital, IRD Gestion, Acofi Gestion, IRDI Capital Investissement, Picardie Investissement Gestion - Territoires de Croissance revendique un atout supplémentaire, qui n'est pas totalement neutre : celle de sa présence dans les 20 grandes métropoles de France, à Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Brest, Rouen, Strasbourg... Un maillage qui fait partie de la réassurance, lequel« permet à l'entreprise de trouver une solution sur son territoire, quel que soit son implantation géographique », ajoute Pierre Grand-Dufay, président de Tertium Invest. Installé à Marseille ce dernier, a obtenu au sein du groupement une enveloppe de 20 millions d'euros pour financer les entreprises du Sud. « Nous sommes des investisseurs de progrès, nous sommes au cœur des écosystèmes régionaux ». « Nous combinons toutes nos expertises », complète Richard Dalaud, en comptant s'appuyer sur l'envergure de compétences que possède le groupement. Ce dernier regarde certes les PME et les ETI de taille moyenne - celles réalisant un chiffre d'affaires compris entre 16 millions d'euros et 1 milliard d'euros - mais n'en n'oublie pas les startups en développement, ces autres entreprises à forte croissance, qui génèrent du chiffre d'affaires même si le niveau de profitabilité n'est pas le même que pour une PME.

« La France possède une quinzaine de licornes, or elle pourrait en comptabiliser davantage », insiste le responsable de l'activité mezzanine au sein de Siparex.

Pour Pierre Grand-Dufay, c'est le moment où il faut appuyer sur l'accélérateur, « la croissance est forte, partout et il faut adapter les entreprises. Et il faut de la ressource longue pour s'adapter au nouveau contexte économique ». Territoires de croissance place son objectif de financement à 40 entreprises, tandis que les obligations relance prévues pour être disponibles jusqu'au 30 juin 2022, pourraient bien être prolongées jusqu'à fin 2023.

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Commentaire 1
à écrit le 07/12/2021 à 8:32
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"Territoires de croissance" La zone du sud est pacifique ? Pour nous ce serait plutôt "territoires de croissants" et on donnerait bien plus envie au monde avec de bonnes viennoiseries plutôt que cette mythomanie néolibérale.

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