
Cocorico ! La France s'en est tirée avec les honneurs en Libye où les avions de l'armée de l'air et de la Royale avaient réalisé à fin septembre environ 4.500 sorties et les hélicoptères de l'armée de terre une trentaine de raids sans aucune perte. Soulagés par le succès de leurs hommes et des matériels sur le terrain, les états-majors sont actuellement tout sourire à l'heure des retours d'expérience (retex) de Libye. Pour autant, l'opération Harmattan a révélé certaines lacunes capacitaires des armées au moment où elles étaient déjà engagées dans de nombreux conflits (Afghanistan...) et soumises à une lourde restructuration.
C'est le cas notamment pour la marine. L'intervention en Libye « démontre que le format de notre marine est aujourd'hui juste suffisant pour répondre aux ambitions de défense et de sécurité de notre pays », a regretté le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel, devant la commission de la Défense. Très clairement, il a dû faire des arbitrages et n'a pu honorer « toutes les demandes, notamment certaines prévues par le contrat opérationnel de la marine ». Par exemple, la France n'a pas pu compter pendant quatre mois sur des sous-marins d'attaque (SNA) patrouillant dans les eaux de l'Atlantique. La marine a retiré de l'opération contre la piraterie Atalanta (l'avion de patrouille maritime à long rayon d'action), l'Atlantique 2, et a dû annuler deux missions sur quatre de lutte contre le narcotrafic en Méditerranée.
Le délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a également constaté que la Libye a « fait aussi apparaître quelques insuffisances [...] prévisibles dans la mesure où elles correspondent à des opérations différées en raison d'arbitrages budgétaires ». Les principales lacunes ont été identifiées dans les drones de surveillance dits MALE (Moyenne altitude, Longue endurance) et les avions ravitailleurs, les États-Unis ayant assuré 80 % des missions de ravitaillement en vol en Libye. Paris a d'ailleurs commandé à Dassault Aviation un nouveau système de drones MALE, sur la base du Heron TP fabriqué par la société israélienne IAI, en vue de le livrer aux armées françaises en 2014. En revanche, le premier exemplaire du programme MRTT (avion multirôle de ravitaillement en vol et de transport) ne sera livré qu'en « 2017 au lieu de 2010, et le dernier en 2024 », selon le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Jean-Paul Paloméros.
L'armée demande des bonus
Mais c'est le maintien en condition opérationnelle (MCO) des équipements qui a le plus préoccupé les états-majors. « Cette bataille du MCO, nous l'avons en partie gagnée, a expliqué le général Paloméros. J'en veux pour preuve le fait que depuis près de sept mois, nous volons en permanence en Libye et en Afghanistan et sur tous les théâtres, avec une disponibilité de l'ordre de 95 % ». Mais « cet effort a un prix et une influence sur l'entraînement et la régénération de nos forces. Ainsi nos jeunes ont-ils moins volé que nous l'avions prévu : de 110 à 130 heures pour les pilotes de chasse alors que les objectifs sont de l'ordre de 180 heures, conformément aux standards OTAN ». L'armée de l'air demande un bonus de 120 millions d'euros pour rattraper ce retard. C'est aussi le cas pour la marine qui revendique 100 millions en raison d'un « surcroît de dépenses inhabituel sur les périmètres MCO naval et aéronaval », selon l'amiral Rogel, qui déplore que « la disponibilité des forces n'a pu être maintenue qu'au prix d'une tension extrême sur nos moyens de soutien ».
Avec la réalité geopolitique d'aujourd'hui en Europe, les armée conventionelles deviennent de plus en plus obsolète et un cout de trop.
Prennez par exemple l'Allemagne qui a pris avantage et a reduit son armée considérablement.
A moins d'avoir une politique expansionelle et aggressive, ce qui n'existe plus en Europe depuis l'Age des Empires, une armée conventionelle ne fait aucun sens. De plus, le risque de défense nationale est considérablement reduis car la chance d'une guerre inter-Européene est pratiquemment 0%.
Si on garde le meme modèle politique dans le futur proche, il ne faut pas une armée conventionelle mais une armée restrainte, focalisé sur les interventions rapides et courtes, des départements spécialisés sur la "guerre virtuelle" (plus dangereuse aujourdhui que la guerre conventionelle), et l'appui des armes nucléaires.
Vous avez au moins 50 ans de retard sur votre point de vue.
D'après Végèce (4ème siècle!)
Lors de la révolution Tunisienne on a été accusé d'immobilisme !
Ici d'interventionnisme...
Certes Ben Ali n'était pas un saint, loin s'en faut mais tout de même... en comparaison de Kadafi c'était presque un enfant de coeur. Il avait promis à son peuple un bain de sang ! Et il aurait fallu ne rien faire? Ce sont probablement les mêmes qui s'en seraient alors offusqué !
B.
http://fr.rian.ru/world/20111025/191661493.html
Combien de civils tués ?
Qu'est-ce qui se passe pour que la barbarie soit à ce point portée au pinacle ?
Deuxièmement, votre commentaire n'a pas de rapport avec l'article ; l'article traite de la façon dont l'armée française a mené la guerre en Libye, et non pas de sa justification. Les objectifs militaires ont été ciblés précisément, il y a probablement eu des civils tués mais il y en a dans toute guerre ; c'est le prix à payer pour faire une "révolution". Si en 1944, les Américains et Britanniques n'avaient pas tué (malheureusement) des Français, on n'attendrait encore d'être libéré du nazisme...
Certes cette opération a demandé à ce que des ressources soient mobilisées, et l'Armée de l'Air et la Marine ont du trouver des solutions pour s'adapter aux exigences du moment, notamment sur l'instruction des nouveaux pilotes et la mobilisation de matériel, mais il est très instructif de comparer ce qu'ont fait nos forces armées et celles de nos voisins européens. Les anglais ont été de la partie dès le début des opérations, mais ils ne peuvent se targuer d'un bilan aussi "positif". Cela vaut particulièrement pour leurs avions Eurofighter qui ont commencé à tirer des bombes qu'au bout de deux mois d'opérations, puisque cette capacité n'est pas encore officiellement opérationnelle dans la RAF (Contrairement aux Rafale qui sont au standard F3 (bombardement, lutte antinavire et frappe nucléaire) depuis 2 ans). Les interventions des hélicoptères britanniques ne sont pas non plus comparables avec ceux de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT).
(voir ici sur le blog de JD Merchet : http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Libye-les-helicos-de-l-Alat-ont-effectue-une-trentaine-de-raids_a344.html)
Quant au reste des armées européennes, on se demande bien où est l'Europe de la défense. Les Allemands ont choisi de ne pas participer au conflit, c'est peut être aussi parce que les armées d'outre-Rhin font l'objet de coupes depuis des années.
Au final, la France est certainement le seul pays européen à disposer d'un outil militaire cohérent, moderne et bien entrainé.
B
Le suicide de notre civilisation continue.
Personne ne connait l'avenir, wait & see.
Ce serait faire vite mauvais cas de considérer que ces 35.000 personnes sont quantité négligeable non ?
Sans compter bien sûr et ainsi que vous l'évoquez les effectifs des équipementiers associés qui eux, paient l'impôt j'imagine !!!
Pour autant cette intervention doit-elle se résumer à un calcul d'épicier? Combien cela nous a-t-il coûté? Combien cela va-t-il nous rapporter?. Un peu 'Beauf' égoïste non???
Comme je le rappelle par ailleurs au cas où ce 'détail' aurait échappé, il avait été annoncé un bain de sang (quasiment à nos portes!!!) et malgré l'intervention il y aurait eu au moins 6.000 victimes de représailles.... Sans compter le reste !!!!