Cela ressemble à s'y méprendre à la communication que Boeing a longtemps pratiquée pour annoncer à dose homéopathique les nombreux retards du B787 (plus de trois ans au final) pour ne pas trop effrayer clients et marchés. En décalant la première livraison de l'A350 au premier semestre 2014, Airbus dévoile en fait un retard de près d'un an par rapport au calendrier initial (mi-2013), décalé l'an dernier à fin 2013. Airbus tire enfin les leçons du passé où il a géré avec beaucoup de peine les retards catastrophiques de l'A380 et de l'avion de transport militaire A400M. Avec un certain succès puisque EADS, maison mère d'Airbus, a fini vendredi en tête des hausses du CAC 40 (5,03 %, à 20,97 euros).
Il faut dire que le groupe européen, en dépit d'une provision de 200 millions d'euros pour son futur long-courrier A350, a relevé ses objectifs 2011 après des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes. EADS a notamment revu à la hausse la prévision d'Ebit annuel avant exceptionnels à environ 1,45 milliard d'euros, dont il a déjà engrangé 1,1 milliard sur neuf mois.
« Nous essayons déjà depuis quelque temps de limiter les risques sur le programme (A350) à la fois du point de vue des coûts et des clients [...], ce qui explique pourquoi nous avons pu contenir la provision dans un montant limité », a souligné le directeur financier d'EADS, Hans-Peter Ring. Il a expliqué le report du programme, par des retards dans la livraison de composants clés et de pénuries dans certaines pièces détachées. Pour autant, la question pour l'A350 reste de savoir quel sera le retard total lors de sa mise en service. Car EADS n'a pas exclu d'autres difficultés. « Nous n'avons pas encore fait voler l'avion », a rappelé Hans- Peter Ring, et ce qui est annoncé correspond « à ce que nous savons aujourd'hui ». M. C.
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