
Incroyable... La France laisse le leadership à l'Allemagne dans les drones MALE. Pourquoi? Parce que Berlin achète une partie d'un satellite d'observation CSO (210 millions d'euros sur 300 millions au total) à Paris tout en exigeant un retour d'activités pour son industrie qui n'a développé aucune compétence pour ce type de matériel. Du coup, la France, très généreuse (beaucoup trop?) dans ses coopérations, offre à l'Allemagne la part industrielle principale du futur drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen, un système d'armes pourtant stratégiques pour les armées qui interviennent en opération extérieure comme l'armée française à l'inverse de son homologue allemande.
L'argumentaire "à la France les satellites d'observation optique, à l'Allemagne le drone Male européen" ne tient pas pour des raisons en partie historique, opérationnelle et de bon sens. Car l'Allemagne raccroche les wagons sur un programme déjà lancé et qu'elle a refusé à de nombreuses reprises. En revanche, elle va prendre le leadership d'un futur programme de drone MALE si il est un jour lancé. Car l'histoire d'un programme MALE européen a déjà une longue histoire agitée.
Une coopération refusée par l'Allemagne
En occultant l'histoire des programmes de satellites d'observation optique et des drones MALE européens, la signature de cette coopération entre la France et l'Allemagne serait beaucoup moins scandaleuse. Mais voilà, il y a l'histoire. Faut-il rappeler que Berlin a refusé à plusieurs reprises une coopération avec Paris à la fin des années 80 pour développer les satellites d'observation optique Hélios 1, puis dans les années 90. Officiellement en raison des nuages qui pouvaient limiter les capacités opérationnelles des satellites, selon Berlin. Mais dans les faits, ce serait bien les États-Unis qui ont fait pression sur l'Allemagne pour faire capoter cette coopération.
Du coup, Berlin a préféré développer des satellites radar SAR-Lupe. Une fois encore, la France est revenue à la charge en proposant une coopération à l'Allemagne. En vain. En dépit du refus de l'Allemagne et d'un certain nombre de pays européens, la France a malgré tout poursuivi le développement d'Hélios 1 et est devenue le pays européen référent en matière d'observation optique avec les satellites Hélios, puis Pléiades. Finalement l'Italie, et l'Espagne sont rentrées dans le programme Hélios. Puis en 2010, la France a lancé, à nouveau seule, le programme CSO (Composante Spatiale Optique) pour remplacer les satellites Hélios. Le système comprend 2 satellites pour les armées françaises.
Retour industriel, la question clef
Récemment encore, le délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, avait poussé en novembre dernier un coup de gueule sur la coopération franco-allemande, notamment dans le spatial. Les industriels allemands pointaient un retour industriel faible pour l'Allemagne, le troisième satellite devant être majoritairement construit à Toulouse. Mais à qui la faute?
"Les sujets de coopération avec l'Allemagne sont aujourd'hui extrêmement faibles. On parle depuis des années d'une coopération autour des satellites d'observation, d'une énième version de drone franco-italo-allemand, et c'est tout". S'agissant du programme qui va succéder à Hélios, Laurent Collet-Billon s'est montré très critique envers l'Allemagne :"Où en sommes-nous de la politique spatiale ? Nulle part ! On discute toujours avec l'Allemagne de la construction d'un troisième satellite CSO à son profit. La question tourne autour de ce que ce pays pourrait récupérer industriellement en retour. Des questions se posent, à l'infini, sur l'accès aux images et leur transmissibilité à des tiers. (...) L'Allemagne propose de construire un satellite intégralement réalisé par OHB, une société allemande..."
Car Berlin souhaitait confier à OHB et Airbus Defence and Space Allemagne la réalisation d'un satellite d'observation optique. "Avec 200 millions d'euros, c'était une utopie, estime un bon connaisseur du spatial militaire. Ils auraient eu un satellite avec une performance de type Pléiades au maximum".
La France profitera d'un troisième satellite CSO
Pour autant, pour être complet, la France trouve également son intérêt dans la construction d'un troisième satellite CSO. Un quadruple intérêt même. Avec un troisième satellite qui est cofinancé, la répétitivité du système est augmentée : les satellites passent beaucoup plus vite au-dessus de la zone qui doit être surveillée. Clairement, un plus pour l'armée française mais aussi allemande, qui aura accès à "un certain pourcentage de droits d'accès aux images" des trois satellites.
Les industriels Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space récupèrent de la charge de travail qui est toujours la bienvenue. Enfin, le choix allemand d'acheter un satellite de fabrication française permet aux établissements français de ne pas être confronté à termes à une concurrence allemande (OHB ou Airbus Defence and Space Allemagne).
Drone Male : une erreur stratégique de la France?
Comment la France peut-elle laisser le manche à l'Allemagne alors que bien rares sont les pays qui disposent d'autant de compétences grâce aux Dassault Aviation, Airbus, Safran et autres Thales pour créer une filière industrielle solide? La France, pourtant si fière de son autonomie stratégique en matière militaire, est contrainte, après avoir été obligé d'acheter aux États-Unis les fameux Reaper (faucheuse en français), de se mettre dans la roue de l'Allemagne.
En juin 2007, Charles Edelstenne évoquait déjà un problème sur le projet européen EuroMale, l'ancêtre de ce nouveau programme et qui avait avorté : "le budget français, déjà contraint, va servir à dupliquer hors de France des compétences qui existent déjà en France, explique-t-il alors lors d'une conférence de presse. Je le déplore et les leçons des programmes en coopération ne sont pas apprises". Sous-entendu, on développe des compétences en Allemagne, qui ne les a pas.
Le coût de développement du futur drone de reconnaissance de type MALE qui devrait voir le jour à l'horizon 2025 s'il aboutit, s'élèverait à environ un milliard d'euro. Une étude de faisabilité, qui représentera 60 millions d'euros, sera signée à l'occasion du salon aéronautique du Bourget. L'Allemagne, la France et l'Italie mettraient chacun 20 millions d'euros.
Encore de la propagande signée LT: pour information le contingent de soldats allemands deployés en Afghanistan etait plus important que le contingent francais.
La Bundeswehr est présente actuellement dans de nombreuses operations exterieures.
La seule difference: il s agit exclusivement de missions mandatées par les Nations Unies.
La Bundeswehr me peut pas aller faire du rodéo (Lybie !!) toute seule !
Apres rien n empeche dassault de creer un Dassault AG et de faire parti du projet allemand s ils sont en avance technologiquement. ils avaient al epoque des partenariat vace des societes allemands (dornier) ca devrait donc pas poser de pb. Pour EADS (airbus), c ets meme plus facile, vu que la societe existe deja en RFA
Israel a ses drônes performants
Le Pakistan a ses drônes,
Le Hesbollah a ses drônes
Notre avenir d'européen est désormais lié et nous avons besoin des meilleurs volontés pour construire la défense européenne de demain
La chaine d'assemblage ?
Au train où ca avance les achats de drones US ont de belles perspectives.
Concernant CSO, cela permet de capitaliser sur les compétences en France dans les satellites d'observation sans les dupliquer ailleurs. C'est l'idéal.
Ensuite, il fallait bien trouver une contrepartie sur un autre projet. Pourquoi pas le drone Male? C'est un besoin commun franco-allemand, en plus c'est un sujet qui va devoir avancer à court-moyen terme, et la France ne dispose pas du budget à court terme. Cela pourrait donc permettre de faire avancer le sujet rapidement, sans bloquer le projet à cause des limitations budgétaires de la LPM française. ça tombe bien, le temps presse.
En définitive, un programme de drone Male européen représente un budget bien supérieur au 210 millions d'euros de notre accord avec l'Allemagne, donc les industriels français prendront aussi part au programme. Si Airbus (Allemagne) assure le rôle de leader sur ce projet, cela permettrait en outre d'avoir une maîtrise d’œuvre claire, qui a souvent été le problème avec les programmes européens.
Pour Dassault, il y aura l'UCAV, ce qui est pertinent au regard de l'avance prise par la France par rapport à l'Allemagne sur ce sujet (notamment du fait de sa non-participation à nEUROn).
1 vaut mieux que 2 tu l'auras.
C'est plus important d'être leader sur les satellites d'observation qui de toute façon seront là pour longtemps et de laisser à l'Allemagne les drones MALE, sur lesquels les américains sont déjà très forts. Ces en plus un secteur qui sera concurrentiel, et le risque d'un fiasco complêt est loin d'être nul.
Mieux vaut regarder en avant vers les drones de combats et pourquoi pas des vrais solutions innovantes à la stratobus.
Quoiqu'il en soit, les projets réalisés avec des maîtrises d’œuvre complexes, comme pour l'Eurofighter ou le NH90, ne se sont pas révélées vraiment efficaces.
J'ai abordé l'exemple d'Airbus pour le drone Male, mais l'idée générale est bien de réaliser des projets européens sur la base d'un besoin opérationnel unifié et avec un fonctionnement industriel rationnel. Ni plus, ni moins.
On a les cartes de France si vous intéresse, le système a été en place en 1992 par le traité de Maastricht et depuis le nombre d'emploi dans l'industrie a été divisé par 2. Il faut bien que vous compreniez que les décisions de protéger certains secteurs industriels stratégiques se prennent dorénavant à 28, ou tout du moins par un obscur représentant nommé par l'un des 28 chefs d'états pour des raisons inconnus et que quand même cet individu ne serait pas laisser acheté par une puissance occulte pour prendre des décisions allant de le sens de ses intérêts particuliers, tout les états de l'union n'ont pas les mêmes intérêts en matière de commerce. Le cas d'école c'est la façon dont les anglais ont demandé et obtenus en 1992 et avec le soutient allemand la suppression des droits douanes sur le textile en provenance de Chine qui a ruiné les industries Européenne concurrente: les Anglais avait déjà tout délocalisé leur industrie en Inde ou ailleurs donc ils s'en moquait de la concurrence Chinoise et en échange les Chinois leur ont ouvert leur marché intérieur aux banques Anglaises, par contre ça a ruiné l'industrie Portugaise et Espagnole, mais c'est gros feignants d'Ibériques ne sont pas compétitif avec les Chinois donc ça leur apprendra ! C'est comme ça depuis Maastricht et la situation a accéléré depuis l'Euro: les partenaires se livrent une guerre économique qui les finalement les plombent tous un peu mais surtout ceux qui croient la fable de la Paix offerte par l'UE.
Pour ce qui est des "investissements étrangers", c'est un terme de novlangue pour dire que des puissances étrangères rachètent nos bijoux de famille les uns après les autres sans qu'on puisse les en empêcher.