Des mesures d'urgences pour aider les viticulteurs bordelais sinistrés

Le gel pourrait avoir détruit jusqu'à 50% des récoltes des vignobles bordelais. L'Etat en collaboration avec les organisations professionnelles, les banques et les assurances ont convenu à l'issue d'une réunion de crise vendredi, d'une série de mesures pour aider les viticulteurs "à passer le cap". Les professionnels craignent des pertes durables de parts de marché...
Le vignoble bordelais a été très durement touché par le gel.

Une série de mesures a été annoncée vendredi pour venir en aide aux viticulteurs impactés par deux nuits de gel fin avril sur plus de la moitié du vignoble bordelais, soit une perte de récolte possible de "plus de 50%", selon un diagnostic actualisé de l'interprofession.

Il s'agit "d'une série de mesures qui va aider mais pas se substituer au manque à gagner des viticulteurs (...) pour (les) aider à passer le cap", a déclaré à la presse le président de la Chambre d'agriculture de Gironde, Bernard Artigue, après une réunion de crise avec notamment les organisations professionnelles, les services de l'Etat, les assureurs, les banques.

Des mesures fiscales, des reports ou prises en charge de cotisations, la mise en place du chômage partiel, des mesures financières, une restructuration du vignoble ainsi que des aides des collectivités locales seront proposés.

La majorité des vignerons n'est pas assurée

Les assurances, qui ne concernent que 25% des vignerons, et le Volume complémentaire individuel (VCI), stock du dernier millésime constitué par les viticulteurs et utilisé en cas de catastrophe naturelle, devraient permettre aux viticulteurs concernés de relever la tête. Mais l'interprofession a souligné que la majorité des vignerons n'étaient pas assurés et que les plus touchés étaient les viticulteurs qui font du vin en vrac, ont vendu leur récolte 2016 et n'ont de fait pas de stock.

"Aujourd'hui, les estimations font état de plus de 50% de perte de récolte mais tout dépend la repousse en juin", a indiqué le président de la Fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB), Hervé Grandeau. Ce qui représente, avec le VCI, une récolte de plus de 3 millions d'hectolitres contre 5,7 millions d'hectolitres pour l'excellent millésime 2016. Si les bourgeons ne repartent pas d'ici juin dans la vignes, la filière accusera alors une perte d'1,5 milliard de chiffre d'affaires.

Pertes de parts de marché international

"C'est un coup d'arrêt pour reprendre des parts sur le marché international (...) Quand les marchés sont perdus, il est très difficile de les reprendre", a-t-il poursuivi, rappelant que l'ensemble des vignerons français étaient touchés ainsi que le nord de l'Italie et de l'Espagne.

Face à cette catastrophe naturelle qui touche plus de la moitié du vignoble bordelais, une hausse de prix est également à prévoir. "Il va falloir une hausse modérée, de 10 à 20% serait certainement envisageable", selon M. Grandeau.

(Avec AFP)

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Commentaires 9
à écrit le 08/05/2017 à 15:14
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Ce sont les mêmes qui viennent râler contre l'Etat, accusé de tous les maux.... Il y a des réformes à faire, mais peut-être beaucoup dans tout ce qu'on n'a pas parlé, je propose : - suppression de toutes les subventions aux agriculteurs - que les...

à écrit le 08/05/2017 à 6:08
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Sauf quelques domaines de qualite, la bibine de Bordeaux ne fait guere plus rever en Asie. Les italiens, certains Bourgognes, ont repris avec vigueur des couleurs sur les ventes. Certes ces vins n'ont rien de pretentieux mais sont frais, revigorants ...

à écrit le 07/05/2017 à 22:58
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Encore une fois on nationalise les pertes alors qu'on a privatisé les gains ! Quand cela va t il cesser ?

à écrit le 07/05/2017 à 13:12
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Sauf que d'après celui qui dirige la filière, la repousse post-grêle permettrait d'atteindre une qualité de cru exceptionnelle comparable à la cuvée 1961, d'autant que les stocks sont là pour être écoulés surtout après une année 2016 bien fournie, un...

à écrit le 07/05/2017 à 7:46
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Avant d'accorder des aides ou des subventions à ces gens là riches comme Crésus(viticulteurs - arboriculteurs - céréaliers etc...;) qu'on leur demande d'abord leur patrimoine, comme toute personne demandant une aide sociale.

à écrit le 06/05/2017 à 19:45
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Les "petits" vont payer pour les "plus gros" qui ont su polluer pour sauver leur rente!

à écrit le 06/05/2017 à 16:51
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.... et 20% c'est une hausse modérée ???

à écrit le 06/05/2017 à 16:48
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... et les années fastes , ils partagent ? , ils créent un fond de garantie dommages climatique ? , ils s'assurent ? ..... NON ? Alors pourquoi faudrait-il les indemniser sur le dos de la collectivité ???

à écrit le 06/05/2017 à 11:12
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Juppé avec ses antécédents va bien trouver une combine. Personnellement, je n'encourage pas les malversations et j'achète du Bourgogne, Côte du Rhône ou des vins chiliens, argentins, voire de Crimée :-)

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