Talents du luxe : la filière va briller le 7 juin en Bourgogne-Franche-Comté

C’est en Bourgogne-Franche-Comté, à la Saline royale d’Arc-et-Senans, le 7 juin prochain, que le Centre du luxe et de la création a décidé d’organiser pour la première fois depuis 2002, les Talents du Luxe. Cet évènement récompense les meilleurs créateurs et managers de ce secteur. L’occasion de mettre en avant la filière du luxe de cette région. Parmi les 42 candidatures nationales et internationales, sept nominés sont bourguignons francs-comtois.
(Crédits : PEQUIGNET)

La Bourgogne-Franche-Comté reste incontestablement la première région horlogère de France, raflant 60% des effectifs nationaux. Reconnue par les grandes maisons pour ses savoir-faire, elle a également trouvé de nombreux débouchés dans les secteurs de pointe pour lesquels la miniaturisation et la précision sont essentielles. La filière a peu à peu été élargie au niveau régional et incrémentée de nouvelles activités telles que la lunetterie, la maroquinerie, les arts de la table, les instruments d'écriture, la bijouterie-joaillerie, les accessoires de mode... En 2016, avec la fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté, le périmètre de la filière a intégré le luxe expérientiel : gastronomie, vin, hôtellerie et restauration.

C'est dans ce contexte que se tiendront du 4 au 7 juin à la Saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs) les Talents du luxe et de la création, organisé par le Centre du luxe et de la création. Cet évènement récompensera le savoir-faire de 10 maisons françaises et internationales dans plusieurs catégories (l'audace, le bien-être, l'élégance, l'harmonie, l'innovation, l'invention, l'originalité, la rareté, la séduction et le management).

« L'organisation des Talents du luxe sur notre territoire permettra, non seulement aux acteurs de la région de se rencontrer sur un même lieu, mais également de promouvoir l'écosystème régional à l'extérieur, en montrant aux donneurs d'ordre qui recherchent des compétences et des savoir-faire, l'endroit où l'on fabrique tous ces produits de luxe et la dynamique impulsée ! », se réjouit Mathilde Passarin, directrice de l'association jurassienne Luxe & Tech, un cluster qui fédère 200 sous-traitants spécialisés dans les techniques du luxe et qui favorise le maillage territorial.

En Bourgogne-Franche-Comté, la filière du luxe représente 450 entreprises pour 15.000 emplois, et plus d'un millier d'artisans d'art. Parmi les 42 candidatures nationales et internationales retenues cette année, sept entreprises nominées sont de Bourgogne Franche-Comté. Coup de projecteur sur deux d'entre elles.

Le lunetier Gouverneur Audigier nominé dans la catégorie de l'élégance

Pequignet cultive la tradition horlogère du Jura depuis 45 ans

Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, le lunetier Gouverneur Audigier est nominé dans la catégorie de l'élégance. Il emploie 6 salariés pour un chiffre d'affaires d'un demi-million d'euros par an. 7.000 lunettes par an sortent de l'usine qui se situe au cœur du berceau de la lunetterie, à Morez, depuis 1878. Ses lunettes sont vendues dans 42 pays dans le monde. Repris en 2014 par Philippe Girod qui a diversifié la marque, il est l'un des plus anciens lunetiers français et a su conserver son savoir-faire de génération en génération. « Il y a de plus en plus de relocalisations de production pour des raisons stratégiques et écologiques », constate Philippe Girod, persuadé que la lunetterie jurassienne a un bel avenir devant elle.

L'horloger Pequignet sélectionné dans la catégorie innovation

Les stagiaires suivent un cycle de formation de 400 heures.

Également labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Pequignet cultive la tradition horlogère du Jura depuis 45 ans. Le jury des Talents a sélectionné cette marque dans la catégorie innovation pour saluer son engagement dans le made in France, notamment avec son dernier produit : le Calibre Initial, sorti en 2021. 72% des composants sont fabriqués en France et 28% en Suisse. Une production en circuit court dans un rayon de 60 km autour de Morteau.

« La porte d'entrée, c'est le produit, mais ce que nous cherchons à véhiculer comme valeur, c'est un message plus global sur une entreprise avec un patrimoine, et une équipe qui fait perdurer un savoir-faire sur le territoire français », souligne Dany Royer, président de Pequignet.

Ce dernier insiste sur le fait qu'il essaie d'être le plus possible "Made in France", mais que cela n'est pas toujours possible. En effet, avant l'arrivée du quartz, la France fabriquait notamment les bracelets de montres et livrait une grande partie des grandes marques suisses. Ensuite, tous ces sous-traitants ont fermé. Puis dans les années 90, l'activité a redémarré mais... en Suisse. Quelques marques françaises, comme NIP ou YEMA, sont toutefois restées dans l'hexagone. « Nous essayons de plus en plus d'avoir des sous-traitants français mais nous sommes pauvres par rapport au bassin suisse », remarque Dany Royer. « Quand on a lancé le Calibre Initial, nous avions la volonté de faire un mouvement le plus français possible, de travailler avec des partenaires locaux. C'est impossible de faire un mécanisme 100% français car il y a du savoir-faire qui n'existe plus sur notre territoire », explique-t-il. Néanmoins, les affaires tournent et progressent même. L'année dernière, l'entreprise qui emploie une vingtaine de salariés, a réussi à augmenter son chiffre d'affaires de 50%.

Maroquinerie : le sous-traitant SIS partenaire de l'évènement

12 personnes sont formées tous les mois pour apprendre les bases du métier de la maroquinerie et les gestes techniques,

SIS est un sous-traitant de grandes marques de la maroquinerie. L'entreprise, spécialisée dans la maroquinerie de luxe, n'est pas nominée mais partenaire de l'évènement pour présenter son école de formation interne qui a déjà formé 1.200 personnes. « Les stagiaires suivent un cycle de formation de 400 heures. 12 personnes sont formées tous les mois pour apprendre les bases du métier de la maroquinerie et les gestes techniques, pour ensuite intégrer nos lignes de fabrication », explique Yves Chauvy, directeur général de l'entreprise SIS. L'école permet d'intégrer des personnes en recherche d'emploi mais aussi en reconversion.

Les journées qui précèderont la cérémonie des Talents, du 4 au 6 juin, seront ouvertes au grand public afin de faire découvrir les nombreux débouchés qu'offre la maroquinerie. « Il y a peu de lieux où ces métiers sont valorisés. C'est une opportunité de montrer que le luxe, ce n'est pas que la fabrication de la dentellerie pour Paco Rabanne à Paris... C'est aussi des métiers, peut-être moins créatifs mais tout aussi valorisants, pour des personnes qui souhaiteraient travailler dans cette filière », fait valoir Mathilde Passarin.

La filière du luxe en Bourgogne-Franche-Comté

  • Horlogerie : 3.900 salariés (60% des effectifs nationaux / 34% des établissements)
  • Bijouterie-Joaillerie : 1.000 salariés
  • Lunetterie : 900 salariés
  • Maroquinerie : 3.500 salariés (y compris bracelet de montre)
  • Pierre de Bourgogne : 350 salariés
  • Arts de la table : 550 salariés
  • Gastronomie : 168 AOC-AOP / 33 grands crus classés, 65 hôtels classés 4* et 5* et 39 restaurants étoilés au Guide Michelin

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