Le marché automobile américain au plus bas depuis 30 ans

Les ventes d'automobiles ont de nouveau plongé aux Etats-Unis en février par rapport à l'an passé, de 41%. Les constructeurs américains sont particulièrement touchés, à l'image de General Motors qui a vendu deux fois moins de voitures qu'en février 2007.

Le marché de l'automobile américain reste toujours déprimé. Les ventes de voitures neuves ont de nouveau chuté de plus de 41% en février pour tomber à leur plus bas niveau depuis près de 30 ans. Ces chiffres marquent aussi le seizième mois consécutif de baisse des ventes de voitures. En données annualisées et corrigées des variations saisonnières, le marché automobile des Etats-Unis tombe ainsi à 9,1 millions d'unités, contre 15,29 millions il y a un an, le chiffre annualisé le plus bas enregistré sur cette base depuis décembre 1981.

Les constructeurs américains sont particulièrement touchés, à l'image de General Motors qui a vendu deux fois moins de voitures qu'en février 2007. Le groupe a vu ses ventes fondre de 52,9% en février, à 127.296 unités contre 270.423 unités un an plus tôt. Le cabinet spécialisé Edmunds tablait sur un repli de 48,4%. Le géant de Detroit a souffert de ses chiffres sur le marché professionnel: ses ventes y ont fondu de 75% alors qu'il souhaite se concentrer sur le marché particulier, plus rentable. Les seules ventes de détail ont reculé de 43% sur un an et elles ont progressé par rapport au mois de janvier. Par catégorie, les berlines ont vu leurs ventes reculer de 50% et les véhicules lourds (4x4, pick-up...) de 55%.

Les ventes de Ford ont chuté de 48% le mois dernier, à 99.400 véhicules contre 192.799 l'an dernier à la même période. Le constructeur a vendu 41% de moins de berlines sous ses marques Ford, Lincoln et Mercury, avec 34.678 exemplaires écoulés. Les véhicules lourds affichent de leur côté une chute de 52%, à 61.366 unités. Quant aux ventes de la marque suédoise Volvo, que Ford essaie de revendre, elles ont plongé de 55% à 3.356 unités.

Le troisième constructeur américain Chrysler affiche également une forte baisse de ses ventes, à 84.050 unités. Soit 44% de moins qu'au mois de février 2007 pendant lequel il avait vendu 150.093 véhicules. Ce recul est moins marqué que les -55% attendus par le cabinet Edmunds. Par catégorie, Chrysler a vu ses ventes de berlines chuter de 64% à 18.786 unités et celles de véhicules lourds de 34% à 65.264 unités. Comme ses compatriotes, le groupe a volontairement réduit ses volumes livrés aux flottes d'entreprises. Les ventes de ce segment ont plongé de 71% alors que les seules ventes au détail n'ont baissé que de 26%. Chrysler a indiqué mardi qu'il n'excluait pas de se placer sous la protection du fameux chapitre onze ("chapter eleven") de la foi fédérale sur les faillites.

Les constructeurs japonais ne sont pas épargnés par le ralentissement du marché mais résistent mieux. Le groupe Toyota, premier constructeur mondial et numéro deux outre-atlantique, a enregistré un recul de 37,3%, à 109.583 unités contre 182.169 l'an passé. Un recul légèrement supérieur au repli de 36,3% escompté par Edmunds. Les immatriculations de la marque Toyota ont baissé de 37,5%. La catégorie des berlines affiche un repli de 31,7% des ventes à 58.863 unités et celle des véhicules lourds (4x4, trucks...) une chute de 44,9% à 37.612 unités. Les ventes de la marque haut de gamme Lexus se sont repliées de 35,8% à 13.108 unités.

Les ventes de Nissan reculent pour leur part de 37,1% et celles de Honda de 35,4%. Fin février, les constucteurs nationaux détenaient 44,3% du marché (51,2% un an plus tôt), contre 47,3% pour les constructeurs asiatiques.

Ce contexte encore extrêmement difficile forcent plusieurs grands constructeurs à revoir une nouvelle fois à la baisse leurs prévisions de production pour les prochains mois, afin d'éviter un surstockage et de préserver leurs ressources. Ford et GM ont ainsi annoncé en même temps que leurs ventes de février leur intention de réduire encore leur production au deuxième trimestre, respectivement de 38% et 34%.

Cette nouvelle chute plombe également les espoirs d'une reprise du marché au second semestre. "Il est possible que ce mois-ci soit celui du plus bas mais aucun facteur économique ne nous autorise à l'affirmer de manière définitive", explique l'économiste en chef de Ford, Emily Kolinski Morris.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
"Bon sang, y'en a mare des bagnoles ! Qu'on passe à autre chose !" Depuis qu'on est plus obligé d'épater le voisin avec sa nouvelle voiture, elles ne se vendent plus. On a presque l'air idiot, de nos jours, au volant d'une voiture neuve. Celui qui ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
faut pas rêver, le marché va stagner et ne plus remonter compte tenu de la conjoncture actuelle et des modèles américains plus du tout adaptés à notre époque !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le marché auto est réputé cyclique.... on comprend pourquoi. De toute manière, si les financières se relèvent, il y aura redémarrage un jour du marché auto US. D'ici là il y en a surement un qui va tomber. Que se serait il d'ailleurs passé si Renaul...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.