Le Canada rejette les plans de restructuration de GM et de Chrysler

Tout comme Washington, Ottawa estime que les plans de restructuration présentés par les deux constructeurs automobiles américains ne permettaient pas d'assurer leur viabilité à long terme.

Après l'administration américaine, c'est au tour du gouvernement canadien de rejeter les plans de restructuration présentés par les constructeurs américains General Motors (GM) et Chrysler, estimant, qu'ils ne permettaient pas d'assurer leur viabilité à long terme. Le gouvernement fédéral et celui de la province de l'Ontario, où est concentrée l'industrie au Canada, ont néanmoins accordé un nouveau délai de 60 jours à GM et de 30 à Chrysler pour revoir leurs copies.

D'ici là, Ottawa et Toronto sont disposés, selon les besoins, à accorder jusqu'à 4 milliards de dollars canadiens (3,2 milliards de dollars américains) de prêts-relais aux constructeurs, comme promis en décembre dernier. Une première tranche de 250 millions de dollars a été débloquée lundi pour Chrysler, et GM commencera à puiser dans ces fonds au début avril, a déclaré le ministre des Finances, Jim Flaherty, au cours d'une conférence de presse.

"Nous avons entendu ce matin le président Barack Obama nous faire part des préoccupations des Etats-Unis concernant les plans de restructuration de GM et Chrysler. Nous partageons ces préoccupations", a indiqué le ministre canadien de l'Industrie, Tony Clement. "Les plans de restructuration représentent de véritables progrès, mais ils ne suffisent pas encore à assurer la viabilité à long terme de ces sociétés (...) A l'instar de nos homologues américains, nous considérons que davantage de changements fondamentaux doivent être apportés".

Le ministre a également envisagé la possibilité que les deux constructeurs en difficulté se placent sous la protection des tribunaux contre leurs créanciers. "Je suis d'accord avec le président Obama que nous devons envisager la possibilité d'une restructuration supervisée par un tribunal".

Avant d'accorder toute aide supplémentaire aux constructeurs, les gouvernements canadien et ontarien posent leurs conditions. GM doit notamment entreprendre une restructuration plus en profondeur de ses produits et de ses activités et Chrysler conclure un accord de réduction de coûts avec le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile et "forger une alliance viable avec Fiat". Les constructeurs devront aussi s'assurer qu'ils maintiendront 20% de leur production nord-américaine au Canada.

Chrysler emploie 9.400 personnes au Canada et GM environ 10.000. Outre GM et Chrysler, les constructeurs Ford, Honda et Toyota sont aussi installés en Ontario. L'industrie automobile contribue pour 150.000 emplois directs au Canada et 340.000 indirects. "Il s'agit de la plus importante industrie du secteur manufacturier canadien et elle représente 14% des activités manufacturières et 23% des exportations", a précisé Tony Clement.

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