L'essai auto du week-end : Toyota Auris Hybride, une douce écolo à ne pas brusquer

La technologie thermique-électrique de la célèbre Prius se retrouve ici sous le capot d'une compacte, plus petite et moins chère. On retrouve la merveilleuse douceur de conduite et un fonctionnement sans faille. A condition de rouler en souplesse. Car, à cadence soutenue, le système devient bruyant et son efficacité s'émousse.

L'idée est séduisante. Avec l'Auris hybride HSD, Toyota démocratise sa célèbre technologie. En attendant une future petite Yaris hybride "made in France", le constructeur japonais nous propose ici une berline compacte "made in UK" essence-électrique. Evidemment, on perd en habitabilité par rapport à une Prius, mais on économise 2.300 euros en version de base. Bon à prendre. D'autant que la technologie et la puissance sont rigoureusement les mêmes. Les émissions de CO2 ne dépassent pas les 89 grammes au kilomètre. Une valeur révolutionnaire !

Carrosserie et intérieur banals

Evidemment, on perd l'exclusivité de la Prius. Si cette dernière se reconnaît au premier coup d'?il, l'Auris HSD reprend intégralement la carrosserie banale et passe-partout de l'Auris classique, laquelle ressemble à une Yaris qui aurait pris de l'embonpoint. Pour la frime, il y a mieux. A l'intérieur, c'est tout aussi quelconque, triste, sans charme, avec des plastiques certes bien assemblés mais peu flatteurs. Le tissu des sièges est râpeux à souhait. Les espaces de rangement demeurent réduits, comme le petit creux derrière la console, qui oblige à se tordre le poignet pour y déposer le moindre objet. Esthétiquement, ce n'est pas l'extase. Une Prius est incontestablement plus originale. Ici, seuls quelques discrets logos "hybride" octroieront le label "écolo", politiquement correct, à l'utilisateur. Notons aussi que les batteries remplissant en grande partie le coffre, celui de l'Auris hybride se révèle riquiqui

Un système parfaitement au point

Mais, l'important c'est l'hybride. Alors, démarrons... Comme d'habitude, il ne se passe rien. Normal : la voiture fait les premiers mètres en électrique pur. L'Auris HSD peut aujourd'hui rouler en mode électrique jusqu'à deux kilomètres (grand maximum), ne générant alors aucun rejet de CO2 ni d'oxydes d'azote. Quel silence et quelle onctuosité ! Tout de suite, la conduite séduit par sa douceur, sa simplicité d'usage et le fonctionnement sans faille d'une telle technologie. Pas le moindre à-coup quand le moteur thermique prend le relais de l'électrique, pas la moindre vibration ! Toyota maîtrise parfaitement son sujet. Le système est incontestablement plus élaboré que celui de la Honda Insight. Rassurons d'ailleurs les inquiets. La Prius est aujourd'hui l'un de modèles les plus fiables d'un constructeur par ailleurs réputé pour la robustesse de ses véhicules - en dépit des rappels massifs récents ! Pas de raison pour que la fiabilité de l'hybride soit moindre sur une Auris.

Formidable en ville, moins sur route sinueuse

Cette satisfaction demande évidemment à être nuancée. Disons qu'elle est totale en ville, ou sur route plane en conduite coulée. En revanche, dès que l'on veut relancer brutalement la mécanique, gravir rapidement une côte ou changer fréquemment de régime sur itinéraire sinueux ou encombré, la transmission à variation continue montre ses limites. Jusque là silencieuse, la mécanique s'emballe, devient bruyante, s'époumone et, de toutes façons, prend son temps pour accélérer. Pas l'idéal en montagne, par exemple, où le frein moteur est insuffisant, même en position "B" plus dynamique. L'Auris hybride s'adresse donc aux conducteurs relativement calmes circulant rarement en conditions extrêmes. Mais, après tout, cette philosophie colle parfaitement à la définition "écolo" de la voiture. Et le véhicule s'insère quand même tout à fait normalement dans la circulation.

Au passage, faisons la moue au sujet du levier de vitesses, si fluide et léger qu'on a parfois du mal à savoir dans quelle position il est. Pestons aussi contre le "bip-bip" qui accompagne systématiquement toutes les marches arrière. Crispant. Arrêtons de prendre les gens pour des imbéciles, incapables de savoir s'ils... reculent !

Halte aux pneus "sport"  incongrus

Le comportement routier ne pose aucun problème. C'est sûr et précis. Recommandons juste la version de base Dynamic, avec la monte pneumatique normale. Les finitions de pointe Executive ou Lounge sont à proscrire, car elles offrent des grandes jantes avec des pneus extra-fins, qui dégradent inutilement le confort. A quoi pensent les "marketeurs" ? Affubler un modèle placide de pneus aussi raides est d'autant plus absurde que ceux-ci entraînent, en plus, une légère hausse de la consommation... Vraiment pas malin. Nous n'avons pas beaucoup aimé non plus les bruits de roulement et les crissements sur mauvaise route. Un défaut déjà relevé sur le monospace Verso. Toyota pourrait dépenser un peu plus d'argent en insonorisant.

Moins cher qu'un diesel à l'achat

Finalement, l'Auris HSD est une bonne surprise. En finition de base Dynamic, elle coûte 23.300 euros, contre 22.600 euros pour l'Auris diesel équivalente. Mais l'hybride a droit à 2.000 euros de bonus pour les particuliers et devient donc in fine plus attractive que la version à gazole. Les entreprises bénéficient quant à elles de 1.000 euros de bonus et de l'exonération de la taxe sur les véhicules de société (TVS) durant les 24 premiers mois de détention.

Equation économique complexe

Ceci dit, l'équation économique est assez complexe. Les consommations, assez satisfaisantes, sont globalement comparables en ville. Mais le diesel prendra l'avantage sur route et autoroute. Une fois de plus, remarquons que les valeurs d'homologation favorisent indûment les hybrides. Les consommations réelles sont en effet fort éloignées des valeurs normalisées. Impossible ainsi de descendre aux 3,8 litres aux cent revendiqués ! Autre désavantage : l'Auris HSD boit du sans plomb, plus onéreux que le gazole. Du coup, ce sera sans doute le modèle diesel qui se révélera le plus intéressant financièrement, à l'usage. Mais cela doit être relativisé.

Coût d'entretien réduit

Car cette motorisation hybride se dispense de démarreur ou d'alternateur classique. Le moteur à essence est équipé d'une chaîne de distribution sans entretien - soit une économie d'environ 300 euros selon Toyota - ou de bougies miniaturisées, qui représentent une économie de 23%. De plus, le moteur est dépourvu de toute courroie d'entraînement, ce qui lui assure une excellente fiabilité théorique, tout en épargnant là aussi des coûts d'entretien. Ceux-ci sont plus faibles au total que sur un diesel, assure le constructeur. Reste évidemment la question des batteries, garanties cinq ans ou 100.000 kilomètres. Mais Toyota France affirme n'avoir jamais remplacé de batteries à ce jour (sauf en cas d'accident).

Recommandable pour les gens calmes

En outre, pour ceux qui donnent la priorité au bilan écologique, l'hybride sera à l'honneur. Car l'Auris HSD émet dans l'atmosphère nettement moins d'oxydes d'azote (NOX) que des diesels de performances comparables et, bien sûr, pas de particules. Il n'y a pas que le CO2 qui compte. L'Auris hybride est donc recommandable. A condition de vivre plutôt en plaine ou en ville, de privilégier la souplesse d'utilisation plutôt que la réactivité mécanique et de passer sur une esthétique extérieure et intérieure sans âme.

Prix du modèle d'essai : Toyota Auris HSD Executive: 25.100 euros (-2.000 euros de bonus)
Puissance du moteur : 136 chevaux (essence-électrique)
Dimensions : 4,25 mètres (long) x 1,76 (large) x 1,51 (haut)
Qualités : fonctionnement sans à-coups, douceur et sérénité, agrément en conduite coulée, réputation de fiabilité du système, faibles rejets de polluants, comportement routier sûr
Défauts : agrément dégradé en conduite dynamique, manque de frein moteur en montagne, pneus "sport" inadaptés, coffre réduit, esthétique et présentation sans charme
Concurrentes : Honda Insight Ex : 21.990 euros

Note : 14 sur 20

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Commentaires 3
à écrit le 01/11/2011 à 19:53
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Après 100.000 km et zéro panne en 6 ans sur une Prius II, je me suis fait livrer une Auris Executive Connect début Aout chez mon concessionnaire du 19ème à des conditions particulièrement avantageuses (je l?ai mis en concurrence avec un mandataire) c...

à écrit le 21/10/2011 à 15:35
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le 21-10-2011 Au premier lavage au rouleaux à brosses automatique le becquet arrière s'est cassé. Réparation 700,00 ? TOYOTA : " c'est pas moi, c'est l"autre" La sation de lavage idem. A bon entendeur......

à écrit le 26/12/2010 à 9:27
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bonjour quelqu'un qui utilise e style de véhicule Toyota auris hybride peut-il me donner son avis merci

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