Bisbilles chez Continental entre salariés et syndicalistes

Une partie des salariés de trois usines de l'équipementier automobile allemand en Haute-Garonne et dans l'Ariège demandent la démission du comité d'entreprise. Ils reprochent aux syndicats majoritaires de faire capoter un accord avec la direction.

Sacrifices sur les salaires contre pérennité de l'emploi ? L'explosif dossier social rebondit au sein des activités françaises de l'équipementier automobile allemand Continental. Plusieurs centaines de salariés, sur les 2.500 de trois usines de Continental Automotive France en Haute-Garonne et dans l'Ariège, ont voté en assemblée générale pour demander la démission du comité d'entreprise et l'organisation de nouvelles élections professionnelles, a-t-on appris ce mercredi. Ils devraient soumettre leur demande au comité d'entreprise qui se réunit lundi, affirme l'un des instigateurs, cité par l'AFP.

 

Ces salariés se dressent en fait contre les syndicats CGT et la CFDT, à qui ils reprochent d'avoir fait avorter un plan prévoyant une sauvegarde des emplois. A la mi-septembre, la direction avait soumis au personnel un plan, ratifié par 52% des salariés. 83% des effectifs avaient pris part au vote. Ledit plan prévoyait notamment un quasi-gel des salaires en 2011 et une baisse de la prime d'intéressement. En échange, la direction s'engageait à préserver l'emploi jusqu'en 2015.

 

Mais la CGT et la CFDT, qui avaient appelé à boycotter la consultation, estiment que, entre les abstentionnistes et ceux qui ont voté non, 57% des salariés se sont opposés au plan. Les deux syndicats ont fait valoir leur droit d'opposition vendredi dernier conformément à la loi. Un ou plusieurs syndicats ayant recueilli la majorité des voix aux élections professionnelles, ce qui est le cas, peuvent effectivement s'opposer à un accord. Les deux organisations syndicales motivent notamment leur refus par le précédent du site de Clairoix, dans l'Oise, fermé in fine malgré les sacrifices acceptés en 2007.

Faute d'accord, la direction menace de supprimer un millier d'emplois en Haute-Garonne et dans l'Ariège. Nommé médiateur, le président du Conseil économique et social de Midi-Pyrénées, Jean-Louis Chauzy, met en exergue le risque que Continental ne délaisse la France pour ses futurs investissements. La préfecture de Haute-Garonne a d'ailleurs annoncé, lundi dernier, l'annulation d'une réunion de médiation entre direction et syndicats. La situation semble aujourd'hui bloquée et lourde d'incertitudes.
 

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