Acheter ou ne pas acheter ? Le dilemme des salariés et retraités du constructeur

5 % des actions leur seront réservés. Une opportunité à saisir ?
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"Je ne remercierai jamais assez General Motors pour les salaires qu'ils m'ont versés... mais pas pour la manière dont ils nous ont sacrifiés lors du dépôt de bilan." Comme la majorité des salariés et des retraités de General Motors, Jim Kane a perdu une bonne partie de ses économies dans la chute du géant américain de l'automobile. Mais il se voit désormais offrir une seconde chance : lors du retour en Bourse, 5 % des actions seront réservés aux 600.000 employés et retraités américains et canadiens du groupe. Cela représente tout de même près de 600 millions de dollars.

Le dilemme est grand. D'un côté, il y a l'opportunité unique d'acquérir les actions à leur prix d'introduction, ce que ne pourront pas faire les autres investisseurs individuels. Et, avec elle, la promesse de gains rapides et importants. Une occasion en or, donc, de "se refaire". De l'autre, il subsiste une méfiance légitime alors que ces salariés ont vu s'effondrer leurs espoirs d'une retraite tranquille. "J'ai beaucoup d'amis qui pensaient vivre sur les dividendes de GM", explique également au "New York Times" Neil Millar, retraité d'une usine fermée depuis par General Motors dans le cadre de sa restructuration.

« Actionnaires déjà spoliés une fois »

Ces dernières semaines, les syndicats et les associations de retraités ont organisé des réunions d'information pour discuter de la pertinence ou non de participer à l'introduction en Bourse. "Il y a eu beaucoup de commentaires amers", relate Bill Bowers du syndicat United Auto Workers. "Nombreux sont ceux qui avaient investi beaucoup d'argent dans l'ancienne action et qui se sont retrouvés sans rien. » De plus de 40 dollars en 2007, le titre a en effet plongé sous la barre du dollar en 2009, avant le dépôt de bilan et le retrait de la cote. "Ils ont déjà spolié les actionnaires une fois, ils peuvent très bien le refaire dans le futur", estime par exemple John McBaine dans la presse floridienne. Ancien responsable des ressources humaines, il avait vu son capital grimper jusqu'à 3,5 millions de dollars. Plus pragmatique, Palmi Maccari prévoit d'acheter 300 actions. "Si le cours monte, je garderai mes actions, raconte-t-elle. Sinon, je les vendrai."

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