L'essai auto du week-end : BMW X3, un 4x4 presque parfait

Excellemment conçu et construit, doux et rageur à la fois, confortable et sûr, il symbolise le formidable savoir-faire du constructeur bavarois. Mais à quel prix !
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Le nouveau X3 ? Une remarquable réussite. N'y allons pas par quatre chemins ! C'est le meilleur 4x4 "compact" du monde. Plus abouti encore qu'un Audi Q5 ou a fortiori un Mercedes GLK. Les lignes à la fois musculeuses et harmonieuses, imposantes mais sans fioriture, l'intérieur de haute qualité et grande classe en imposent. On se sent bien à son volant, avec de vastes surfaces vitrées, une position haute de laquelle on domine la route. Et une belle habitabilité. La sérénité ressentie est formidable. Un univers feutré, cossu, raffiné sans ostentation. Le cuir est d'excellente facture. Les matériaux sont bien meilleurs que ceux du précédent modèle, les ajustages costauds. Le bois véritable sur la planche de bord, la console et les contre-portes, est autrement plus chaleureux que le faux alu-vrai "plastoc" à la mode.

Petits défauts d'ergonomie

Conquis, nous n'en restons pas moins agacés par de petits défauts d'ergonomie. La molette centrale, qui pilote tous les réglages, est compliquée. Et nous n'avons pu obtenir certaines fonctions, faute de consulter le copieux manuel. Un peu plus de simplicité et moins de gadgets ne nous auraient pas déplu. Tout le monde n'est pas passionné d'informatique ! L'affichage de vitesse tête haute devant le pare-brise arbore des chiffres trop petits. Autant s'en passer puisqu'il est en option. Ca ne remplace pas l'affichage simple, en gros chiffres, dans le compteur lui-même comme chez Volkswagen (en série). L'essuie-glace automatique se déclenche trop tard. L'accoudoir central avant est fixe. Pas moyen de l'avancer ou de le rehausser. Et les amplitudes de réglage de la colonne de direction sont insuffisantes. Enfin, les sièges en cuir ne maintiennent pas parfaitement le dos. Rien de grave, mais à ce tarif on est forcément exigeants.

Un régal à la conduite

Le moteur a beau n'être qu'un quatre cylindres de deux litres développant "à peine" 184 chevaux, il se comporte presque comme un six, sonorité en moins il est vrai. Le bougre arbore une étonnante vigueur. Aidé par une transmission automatique ultra-sophistiquée à huit rapports (sur notre véhicule d'essai), il accélère, se relance, avec une déconcertante santé. On s'amuse tant ses ressources paraissent infinies. On est d'autant plus béats que les consommations restent contenues autour de 9 litres de gazole aux cent kilomètres. Pas mal du tout pour un engin aussi performant. Les émissions de CO2 sont du coup limitées à 149 grammes au kilomètre, malgré les quatre roues motrices. Cette mécanique est équipée de tous les derniers raffinements techniques comme le "Start and stop" qui arrête et réenclenche automatiquement le moteur au feu rouge. Avec une telle douceur et efficacité qu'on ne s'en rend même pas compte. Le X3 est aussi doté de la récupération de l'énergie au freinage, la direction à assistance électromécanique, la commande des blocs auxiliaires en fonction des besoins...

Une boîte auto trop sophistiquée

Pourtant, à force de la pousser dans ses retranchements, on finit par pester un peu contre cette transmission automatique. Huit rapports, c'est trop. La voiture change constamment de vitesse. Et, même si elle le fait avec une grande douceur, c'est un peu agaçant. Enfin, même en position "Sport", elle monte trop vite les rapports - pour consommer moins. Du coup, on est très souvent un, deux, voire trois rapports trop haut, y compris en virage. On a alors la désagréable impression d'être dominé par la technique, qui impose son style de conduite au conducteur. Finalement, nous préférions la précédente boîte automatique à six rapports seulement, plus docile au style de conduite du pilote. A trop en faire, la nouvelle boîte manque un peu de frein moteur en descente.

Bref, ici, le mieux est parfois l'ennemi du bien. Nous préférions aussi le levier de vitesses précédent, plus net que l'actuel. Ce dernier, tout électrique, est parfois exaspérant. D'autant qu'on ne peut passer en marche arrière directement à partir de la position marche avant "Sport". Et, à chaque fois qu'on essaye, la bête émet des bips-bips réprobateurs. Bref, un peu moins de "high tech" et plus de simplicité seraient les bienvenus.

Qualités routières et confort

Les qualités routières sont évidentes. Avec une très grande marge de sécurité due notamment aux quatre roues motrices. Mais la bête est un peu réglée à l'américaine. Parce qu'elle est produite aux Etats-Unis ? Elle est très souple et donne l'impression de se dandiner en virage. Au détriment de la précision et de l'agilité. C'est plus une sensation qu'une réalité, d'ailleurs. Tant la voiture est docile. Mais, sur petite route sinueuse, le comportement apparaît un peu lâche. C'est en revanche tout bénéfice pour un confort bluffant. Sauf sur les petites inégalités qui engendrent des secousses un peu trop fermes. Bref, le bilan comportement-confort est très satisfaisant, au détriment de la sportivité. Ce qui est étonnant de la part d'une BMW.

Tarif salé

Evidemment, terminons par ce qui fâche, à savoir une tarification salée. Tant de qualités se payent, forcément. Et le constructeur bavarois ne s'en prive pas. Un X3 2,0d coûte 41.300 euros. Notre modèle d'essai, très luxueux, était justement une version "Luxe", qui exige un surcoût de 7.200 euros pour accéder au cuir, au GPS, aux phares au xénon, inserts en bois précieux... et à de stupides grandes jantes de 18 (qui détériorent un peu le confort et transmettent quelques vibrations !). Pour la caméra de recul, l'affichage de la vitesse tête haute ou les phares tournants, c'est une autre option groupée à 2.300 euros. Ben voyons ! Le toit panoramique est inséré dans une option Ligne X Design à 1.950 autres petits euros. Et la boîte automatique en coûte 2.350 de plus. Vertigineux. Un conseil : prenez le modèle de base, ajoutez-y la boîte auto, le cuir, disponible au détail. Et stop ! Sinon, vous sentirez passer l'addition. Avec quasiment le plein d'options, notre modèle d'essai dépassait les... 59.000 euros. Délirant.

Modèle d'essai : BMW X3 2,0d Luxe : 48.500 euros
Puissance du moteur : 184 ch. (diesel)
Dimensions : 4,65 mètres (long) x 1,88 (large) x 1,66 (haut)
Qualités : moteur performant et sobre, comportement routier, confort, agrément de conduite, onctuosité générale, élégance, qualité de fabrication
Défauts : suspensions trop souples en virage, transmission automatique trop... sophistiquée, gadgets complexes, détails d'ergonomie, tarif
Concurrentes : Volvo XC60 D3 Momentum AWD : 38.550 euros ; Audi Q5 TDi 170 Ambition Luxe : 46.210 euros

Note : 17 sur 20 (avec boîte automatique)

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Commentaires 4
à écrit le 04/04/2011 à 12:51
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A quoi bon s'acheter un 4x4 hors de prix alors qu'une bonne traction bien suspendue suffit pour se sentir en sécurité, pour beaucoup moins cher.

le 15/04/2012 à 15:54
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Je roule dans un x3 depuis maintenant 5 ans et je peux dire que c'est bien mieux qu'une traction bien suspendue, à tous les niveaux. L'essayer, c'est l'adopter...Ce véhicule est la synthèse parfaite de ce qu'on peut attendre d'une voiture moderne.

le 26/01/2014 à 15:46
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Je suis d'accord voiture parfaite , sur la neige aussi, equipee de jantes un peu plus étroites et pneus d hiver.

le 05/01/2019 à 3:19
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Bonjour vélin l’es métier et les loisirs J’avais une 405 d de 65 cv couple très puissant mais 890 000 km plus tard aucun centre ct n’en voulez donc pour sortir le vieux bateau ou le skis ou tirer Minipel et remorque bois hait trouver porche Cayenne...

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