Il y des voitures que l'on aborde avec des a priori favorables. C'est évidemment le cas pour une Mercedes. Finition haut de gamme, qualité de fabrication, confort et silence, on s'attend au nirvana automobile. De fait, la Classe C de la firme à l'étoile, une "moyenne supérieure" qui vient d'être retouchée - surtout à l'intérieur -, est flatteuse. Sa carrosserie demeure bien proportionnée. L'intérieur est rigoureusement construit et respire la solidité. Seulement, à ces niveaux, on se montre exigeant. Et il y a quand même des choses qui fâchent.

Habitacle étriqué

Tout d'abord, l'habitabilité reste étriquée, avec peu de place pour les jambes à l'arrière. C'est flagrant. L'accessibilité à bord n'est pas terrible non plus. On a du mal à s'y faire quand on vient d'une Peugeot 508 ou d'une Volkswagen Passat de même catégorie. L'ambiance luxueuse, inséparable de l'image du constructeur de Stuttgart, est certes réelle... Mais elle demeure austère, assez froide. Et, pour bénéficier d'un intérieur de grande classe, il faut puiser dans les options ! Une Classe C en finition Avantgarde, pourtant très onéreuse, "offre" des sièges tissu-skaï franchement bas de gamme. Inacceptable ! Il faut débourser 2.100 euros de plus pour disposer de l'indispensable cuir ! Quant à l'équipement... Même sur notre modèle de pointe, le réglage longitudinal des sièges était... manuel, à travers une tige métallique bruyante. Quant au réglage lombaire (manuel), il n'est réservé qu'au conducteur. L'accoudoir central est, lui, désespérément fixe. Mesquin.

Moteur dynamique, sobre, mais sonore

Les performances sont tout à fait suffisantes, voire dynamiques avec plus de 200 chevaux. Rien à redire. Pour une consommation de 7,7 litres sur parcours routier, autoroutier et urbain. C'est bien. Mais ce moteur quatre cylindres est malheureusement sonore, avec des fréquences peu agréables aux tympans. La transmission automatique à sept rapports est efficace. Manuellement, on peut bloquer les deux, trois, quatre, cinq premières vitesses. Mais, dans ce cas, il ne faut pas les passer une à une. Celles-ci montent et descendent automatiquement jusqu'au rapport choisi. Très bien vu. Parfait pour la ville ou la montagne. En revanche, cette boîte reste un peu lente et la sensation de glissement, typique des transmissions automatiques d'il y a quelques années, demeure très perceptible. Agaçant.

Inconfort trop spartiate

La finition Avantgarde se veut résolument sportive. Au menu, notamment : des grandes roues de 17 pouces avec des pneus à flancs très bas. Une monte exposée aux coups de trottoir et coûteuse au remplacement. Mais ce n'est pas le plus grave. Dans cette définition-ci, c'est très, très raide. A la moindre anfractuosité de la chaussée, les trains roulants tressautent brutalement. Pour une voiture qui n'est pas un coupé hautes performances, c'est beaucoup trop ferme à notre goût. Les sièges durs, avec une assise trop plate, n'arrangent pas le confort. Les réactions sont telles qu'elles entraînent des bruits de suspensions et des crissements de mobilier intérieur. Sur route dégradée, on perd même de la précision, à cause des vibrations permanentes du train avant, soigneusement retransmises dans le volant. L'agrément de conduite, réel sur autoroute, est du coup, bien moins convaincant sur petite départementale sinueuse. Surtout que la voiture manque d'agilité. Une sensation renforcée par une direction pesante. La C 4 Matic Avantgarde est donc destinée aux tronçons d'Autobahn allemandes à la vitesse non limitée. On doit pouvoir y rouler à 200 sans problèmes, qu'il pleuve ou qu'il vente. Mais, pour le reste...

Optez pour la version Elégance

Conseil à ceux qui ne sont pas complètement masochistes : oubliez l'Avantgarde et optez pour la version Elégance au même prix, dont la monte pneumatique se révèle moins assassine pour les vertèbres ! On n'atteint pas le moelleux d'une Citroën, mais c'est beaucoup mieux quand même. Si vous voulez absolument une Avantarde au "look" agressif, résistez au moins au pack super-sport AMG à 2.300 euros, dont était équipé notre modèle d'essai, particulièrement violent.

Tarif très élevé

Oui, notre jugement peut paraître sévère. Mais, il ne s'agit pas de n'importe quelle voiture. C'est une Mercedes, censée symboliser ce qui se fait de mieux. Nous sommes d'autant moins indulgents que Peugeot a concocté une 508 GT au comportement plus plaisant et au confort autrement soigné. Nos reproches s'adressent toutefois à la C essayée, et non à l'ensemble de la gamme. Le tarif est traditionnellement... élitiste. 48.900 euros (avec l'option cuir indispensable) pour un modèle, certes de grande classe, mais nettement plus petit qu'une Peugeot 508, c'est énorme !

Heureusement, le prix comprend la transmission aux quatre roues 4 Matic (2.500 euros), archi-sécurisante. Si l'on circule dans des conditions hivernales rudes, elle est même indispensable. Car, naturellement, la Mercedes C est une propulsion, aux roues arrière motrices, inconduisible... sur chaussée enneigée. Toutefois, pour quasiment le même prix, Audi propose un moteur six cylindres bien plus noble, avec 40 chevaux supplémentaires. Heureusement, la C a une très bonne réputation de fiabilité et de durabilité. Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Mercedes C250 CDI 4 Matic Avantgarde break : 46.800 euros (+750 euros de malus)
Puissance du moteur : 204 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,58 mètres (long) x 1,77 (large) x 1,45 (haut)
Qualités : rigueur de fabrication, véhicule flatteur, prestations Mercedes, boîte auto intelligente, moteur performant et sobre...
Défauts : ... mais rugueux et bruyant, inconfort (version Avantgarde), sièges durs, habitabilité juste, prix trop élevé, équipement mesquin
Concurrente : Audi A4 Avant V6 3,0 TDi Quattro Ambiente : 47.200 euros

Note : 12,5 sur 20