ESSAI AUTO Mazda 5 : Un monospace brave et fidèle au quotidien

Sans qualité déterminante, mais sans défaut particulier, pratique, pas désagréable, ce monospace compact japonais sera un fidèle compagnon de la famille pour tous les jours. A condition de passer sur un confort de roulage limité. Il partage son petit diesel avec les Peugeot 5008, Citroën C4 Picasso et Ford C Max.
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Le problème, c'est qu'on ne pense pas à lui au moment du choix. Ceux qui veulent un monopsace compact songent aux Renault Scénic, Citroën C4 Picasso, Peugeot 5008, voire au VW Touran ou Ford C Max. Pour le reste... Pourtant, le Mazda 5 vaut qu'on s'y intéresse quelques instants. D'autant plus que ce sept places bénéficie du même moteur diesel que les 5008, C4 Picasso et C-Max, fruit d'une coproduction PSA-Ford, dont Mazda a bénéficié. Le constructeur nippon était effectivement, jusqu'à une date récente, dans l'orbite de l'américain... Malgré sa carrosserie agréable et ses portes arrière coulissantes, ce monospace japonais ne fera évidemment pas se retourner les têtes. Et on passera plutôt inaperçu. Mais, le Mazda 5 constituera pour la famille un fidèle compagnon de tous le jours, pratique, serviable, sans défaut majeur et bénéficiant de l'aura de fiabilité du constructeur de Hiroshima.

Intérieur fonctionnel et triste

A l'intérieur, sa présentation est fonctionnelle, la position de conduite satisfaisante, les sièges bien dessinés et facilement réglables. L'ergonomie ne pose pas de problème, à part un GPS (en option) trop petit. Ah, c'est sûr, les plastiques durs et bas de gamme ne flattent guère l'?il et le toucher ! Mais ils restent correctement assemblés, à la japonaise. Le tissu quelconque des sièges ne constitue pas un exemple de chaleur, pas plus que l'ambiance noire, assez sinistre. Drôle de conception, franchement lugubre, de la famille ! Mais ce n'est guère plus folichon sur un 5008, un Touran, ou un C Max ! Mazda n'a fait que s'aligner sur les rivaux. Signalons l'insuffisance des espaces de rangement. Certains sont revêtus de feutre, pas les autres.

Dans ce dernier cas, impossible de glisser le moindre objet, qui se baladera au premier virage ! Sinon, c'est plutôt habitable (mais sans plus) et les deux sièges de la rangée intermédiaire sont accueillants. On y a ses aises. L'accessibilité se fait à travers des portes coulissantes. Pas mal. On peut ajouter une troisième place au centre, mais très exiguë. La troisième banquette est, elle, destinée à des gamins pour des courts trajets sans bagages - parce que, dans ce cas, le coffre s'amenuise singulièrement ! Le Mazda 5 est donc finalement une quatre places (plus une au centre et deux de dépannage à l'extrême arrière). Si on n'a que deux enfants, c'est bien ! Sinon, bof...

Dynamique, mais rugueux

Le Mazda 5 est typé très différemment des Peugeot et Citroën, avec le même moteur. Ici, le petit 1,6 litre de 115 chevaux perd de sa douceur légendaire. Il devient beaucoup plus rêche, mais se veut plus dynamique. Mmouais, chacun ses goûts ! Nous, on déplore trop de contraste entre un trou gênant au démarrage, comme sur bien des moteurs modernes de faible cylindrée. Il faut faire légèrement patiner l'embrayage, qui manque de progressivité. Peu agréable. Et la progression à toute petite vitesse dans les encombrements s'accompagne d'à-coups, tout comme certains rétrogradages. En contrepartie, la mécanique s'anime à partir d'un certain régime et devient alors plutôt vive. Mais, à l'arrivée assez brutale de la puissance (c'est très relatif), gare aux effets de couple dans le train avant !

Décidément, nous préférons le caractère feutré et lisse des véhicules équivalents chez PSA. Quitte à perdre en sensations. D'autant que ce tempérament un peu brusque dérange sur un brave monospace. Signalons aussi un bourdonnement perceptible à bonne allure sur autoroute et le sifflement marqué du turbo en accélération... Trop bruyant. Ce niveau sonore de la mécanique se combine d'ailleurs malheureusement aux bruits de roulement et aérodynamiques très présents ! Au moins, la sobriété ne se dément pas (7,8 litres aux cents en moyenne durant nos 200 kilomètres d'essai). Regrettons en revanche une boîte de vitesses assez caoutchouteuse !

Tenue de route sécurisante

Toute la voiture se veut plus « sportive » qu'un monospace classique. Le comportement routier est plutôt réussi, dans cette optique. La sécurité ne pose aucun problème. Une conception sérieuse. A Hiroshima, on sait depuis longtemps faire de bonnes voitures et des trains roulants efficaces. Mais, le confort se révèle très moyen, malgré une monte pneumatique normale sur notre version d'essai. Autant dire que la finition supérieure « Dynamique », avec des pneus moins hauts, est à proscrire si l'on tient à ses vertèbres. Sur itinéraire sinueux avec une chaussée en mauvais état, les tressautements, assez sonores de surcroît, finissent tout de même par se répercuter dans la direction et dégrader la trajectoire. Finalement, par son caractère, le Mazda 5 est bien plus proche du Ford Grand C-Max, dont il reste très voisin par la conception, que d'un Renault Scénic ou d'un Citroën Picasso.

Prix intéressants

Les tarifs constituent une (relativement) bonne nouvelle. Pourtant, le Mazda vient du Japon ! Notre version intermédiaire « Elégance », le premier niveau pour avoir accès au diesel, dispose de l'essentiel. Le Mazda 5 à gazole "Elégance" est facturé 25.650 euros. Seules la navigation (720 euros) avec avertisseur de radars et la peinture métallisée (460) sont en option. La « Dynamique » est à 28.350. Même si elle a le GPS de série et les portes coulissantes électriques, rien ne justifie un tel écart. Bref, si vous avez un concessionnaire Mazda à proximité et que le confort de roulage ne constitue pas votre priorité, le 5 peut se révéler un choix judicieux. Sans qualité marquante, mais sans inconvénient rédhibitoire, ce monospace compact est dans la bonne moyenne. Vous n'en tomberez certainement pas amoureux. Mais les mariages naguère arrangés par les familles n'étaient pas forcément les plus catastrophiques, à la longue ! Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Mazda 5 MZ-CD Elégance : 25.650 euros

Puissance du moteur : 115 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,58 mètres (long) x 1,75 (large) x 1,61 (haut)

Qualités : Comportement routier sûr, praticité, bonne position de conduite, espace (pour quatre), prix compétitif, moteur vif et sobre...

Défauts : ... mais rugueux et pénible à bas régime, confort moyen, bruits de roulement, boîte caoutchouteuse, intérieur triste

Concurrents : Renault Grand Scénic 1,5 dCi Expression (7 places) : 26.850 euros, Peugeot 5008 1,6 HDi Premium (7 places) : 26.900 euros, Ford Grand C Max 1,6 TDCi Titanium : 27 .500 euros

Note : 13 sur 20

 

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Commentaires 2
à écrit le 11/06/2011 à 19:03
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Pour une famille, un véhicule type Kangoo sera plus pratique et moins cher et offrira trois vraies places à l'arrière.

le 12/06/2011 à 11:51
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Un Kangoo : une betaillere !

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