Marché automobile français : fort recul des ventes, accélération de l'électrique

En 2020, en raison de la pandémie, les ventes de véhicules neufs particuliers ont atteint à peine 1,65 million, son plus faible volume depuis 1975, dont 20% de modèles hybrides et électriques.
Témoin du succès des électriques, la ZOE de Renault accroche la neuvième place toutes catégories des ventes par modèle. Le podium annuel est constitué de la Peugeot 208 (5,6% des immatriculations), de la Renault Clio (5,1%) et de la Peugeot 2008 (4%).
Témoin du succès des électriques, la ZOE de Renault accroche la neuvième place toutes catégories des ventes par modèle. Le podium annuel est constitué de la Peugeot 208 (5,6% des immatriculations), de la Renault Clio (5,1%) et de la Peugeot 2008 (4%). (Crédits : Francois Lenoir)

Torpillées par la crise sanitaire, les ventes d'automobiles neuves en France sont retombées à leur niveau de 1975 l'année dernière, marquée aussi par un spectaculaire décollage des hybrides et électriques qui captent désormais plus de 20% du marché.

Un peu plus de 1,65 million de nouveaux véhicules particuliers: il faut revenir 45 ans en arrière, à l'époque où la Renault 5 était la voiture la plus vendue dans l'Hexagone et où des Peugeot 504 diesel faisaient le taxi, pour retrouver un niveau aussi faible.

Moins 25,5% par rapport à 2019

Entre la fermeture des points de vente lors du premier confinement au printemps et l'attentisme des consommateurs sur fond de crise économique, les immatriculations se sont effondrées de 25,5% par rapport à 2019, selon les chiffres publiés vendredi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Quelque 2,2 millions de nouvelles automobiles avaient été mises sur les routes en 2019. Même "durant les crises des années 1990 ou 2000, on n'est jamais tombés en dessous de 1,7 million", a déclaré à l'AFP le directeur de la communication du CCFA, François Roudier.

Les livraisons se sont écroulées de 72% en mars et 88,8% en avril, avant de se redresser pendant l'été et de mieux résister au deuxième confinement. En décembre, le nombre d'immatriculations est revenu à un haut niveau, à 186.000, en baisse de 11,8% par rapport à un excellent décembre 2019.

Au cours de l'année, les fabricants français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) et Renault (avec aussi Dacia et Alpine) ont légèrement mieux résisté que le marché, mais leurs livraisons ont tout de même été amputées respectivement de 25,1% et 24,9% par rapport à 2019.

De leur côté, les constructeurs étrangers ont vu leurs immatriculations se contracter en moyenne de 26,1% sur un an. Le premier importateur en volume reste le groupe Volkswagen (avec Audi, Seat, Skoda...) qui s'est toutefois moins bien comporté que la tendance (-28,4%).

FCA (Fiat-Chrysler), qui doit bientôt former avec PSA le quatrième conglomérat automobile mondial, a particulièrement pâti de la crise avec un repli de 41,5%, tandis que Toyota, porté par l'engouement pour les motorisations hybrides, a limité les dégâts à -12,2% sur l'année.

Développement majeur pour le secteur

Le quasi triplement de la part des voitures électrifiées, hybrides essence-électricité ou fonctionnant à 100% sur batteries, constitue en effet l'autre développement majeur de l'année 2020 pour le secteur. Ces modèles ont représenté pas moins de 21,5% des immatriculations l'an passé: 14,8% pour les hybrides et 6,7% pour les électriques.

Parallèlement, la désaffection pour le diesel, ancien moteur préféré des Français, s'est confirmée, à 30,6% de part de marché (-3,5 point sur un an et chute de moitié depuis 2014). Témoin du succès des électriques, la ZOE de Renault accroche la neuvième place toutes catégories des ventes par modèle. Le podium annuel est constitué de la Peugeot 208 (5,6% des immatriculations), de la Renault Clio (5,1%) et de la Peugeot 2008 (4%).

Pour François Roudier, les résultats de fin d'année sont moins sombres qu'attendu grâce à "un gros travail des concessionnaires, des concessions, des réseaux".

Par ailleurs, les ventes à prix cassé aux loueurs de véhicules ont été limitées cette année du fait des difficultés de ces derniers, et les constructeurs ont pu écouler leurs véhicules à meilleur prix. Tout le secteur a tenté de s'adapter aux restrictions sanitaires en favorisant les ventes à distance et les livraisons. La crise a aussi suscité une explosion du marché de l'occasion.

Un rebond attendu dans les prochaines années

Le secteur de l'après-vente a également été durement touché, avec moins de voitures sur les routes. Selon un baromètre du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), l'activité mécanique a accusé une baisse de 9,5% de janvier à novembre, et l'activité carrosserie a baissé de 14,3%.

L'industrie automobile dans son ensemble devrait rebondir dans les années qui viennent, mais le retour aux niveaux d'immatriculations d'avant la crise actuelle n'est attendu qu'en 2025, selon Matthias Heck de l'agence Moody's, qui prévoit +10,7% en 2021 et +10,5% en 2022 en France.

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Commentaires 17
à écrit le 04/02/2021 à 16:24
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Bien sur il y a eu la crise, mais la baisse des ventes des véhicules neufs me semble principalement liée à la forte évolutions des tarifs des automobiles par rapport à l'évolution du pouvoir d'achat des familles. Arrêtons la course à la puissance p...

à écrit le 03/01/2021 à 10:47
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L'art à la française de se tirer des balles dans le pied. Mais tout va bien.....on est les meilleurs.... Pour l'automobile, malus co² plus malus poids qui va tuer l'automobile Pour la covid 19, pas de masques et maintenant la lenteur de la vaccinat...

à écrit le 02/01/2021 à 12:25
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Comme la majorité des véhicules vendue est importée d'ailleurs, cela devrait permettre a notre balance commerciale de moins souffrir. Renault, Peugeot, ds, Citroën,....pauvre France. La France jadis 4e producteur sur son sol de voitures est tombée à ...

à écrit le 02/01/2021 à 9:52
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10% des plus riches émettent 50% du CO2 planétaire. Moi je sais comment régler le problème...

le 02/01/2021 à 10:58
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Mais non vous devez vous tromper, leur Ferrari, Porsche, Mustang... essence de plus de 19l/100polluent moins que votre vieux diesel de 7l/100 eux on droit à CritAir 1...

à écrit le 02/01/2021 à 9:13
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et dire que les fainéants du gouvernement régule le secteur automobiles avec des taxes a cause des leur incapacité a réindustrialise le pays entre le carburant les assurances les peages et toutes les autre taxes il faut bien avouer que cela rappo...

le 02/01/2021 à 11:01
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Les dirigeants sont de plus en plus idiots et ne comprennent pas que de limiter a ce point va avoir deux effets secondaires... Ceux qui ont besoin d'une voiture qui roule peu vont polluer plus du aux normes euros trop pénalisante qui vont faire passe...

à écrit le 01/01/2021 à 23:03
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L'explosion des ventes de véhicules électriques en 2020 aura été une des rares bonnes nouvelles de l'année...

le 02/01/2021 à 11:03
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Ça dépend de ce qu'on appelle "voiture électrique" si vous allez acheter une toyota difficile de trouver une voiture non électrifiée. Pourtant la plupart des "micro hybride" sont plus faite pour dire que le constructeur essai que de l'électrique a pr...

à écrit le 01/01/2021 à 20:51
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"fort recul des ventes, accélération de l'électrique" si jamais les ventes n'avaient pas baissé, le taux d'électriques + hybrides serait plus faible ? 20% d'hybride+électriques avec -50% de ventes, ça ferait 10% avec des ventes normales. :-) Ce qui ...

à écrit le 01/01/2021 à 19:57
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La voiture, si c'est pour tous les jours, boulot, courses, promenade du Dimanche, une bonne occasion ou un modèle premier prix, c' est largement suffisant. Mis à part les gros rouleurs dans le cadre de leur travail, rien ne justifie l'achat d'une "c...

à écrit le 01/01/2021 à 19:28
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Quand les journalistes et les politiciens achèteront des véhicules électriques, à titre privé, on pourra considérer que le véhicule électrique a conquis le marché. D'ici là, on va surtout gloser pour ne pas dire...

à écrit le 01/01/2021 à 18:52
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Clio, 208 et 2008 sont des bas de gamme , voitures de pauvres sur lesquelles les constucteurs n'ont que peu de marges conntrairement au segment du dessus ; merco classe C , BM série 3 , Audi .... Eternel dilemne des constructeurs français

à écrit le 01/01/2021 à 18:37
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Pour ma part je refuse d’acheter une voiture neuve sur le marché français car le prix n’est pas en phase avec les salaires. Autre point le prix d’une voiture ne dépend pas que des couts de fabrication, il faut y rajouter le cout de l’image facturée ...

à écrit le 01/01/2021 à 18:33
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La voiture symbole de liberté est morte depuis le coup d'état des khmers verts devant et rouges derrière...

à écrit le 01/01/2021 à 18:28
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On oublie de parler du problème des voitures électriques qui seront bloquées lors des épisodes neigeux paralysant la circulation. Pas de chauffage, pas de recharge possibles des centaines de remorquages à envisager.

le 01/01/2021 à 20:54
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bloquées à cause des pneus été ou de la batterie qui se décharge toute seule jusqu'au zéro ? Le chauffage parait que c'est une pompe à chaleur qui consomme peu (dans un véhicule électrique il faut prévoir un anorak pour conduire :- ) ). Pneus hiver o...

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