5G et IoT : le logement connecté à l’épreuve de la sécurité

Les objets connectés offrant des services écologiques et économiques aux copropriétés existent déjà. La 5G va permettre de les déployer beaucoup plus facilement et de faciliter leur interopérabilité.
César Armand
(Crédits : Urmet)

Electricité, ouverture-fermeture des volets, caméras, suivi des consommations... Il est désormais possible de suivre tout son chez-soi de l'extérieur à l'aide des objets connectés (IoT). Ce marché, les promoteurs immobiliers tentent d'en capter les opportunités en lançant leur propre application de pilotage des objets dans les logements neufs.

Ce sont les applications Flexom chez Bouygues Immobilier et Eugénie chez Nexity, respectivement lancées en 2017 et 2018. Avec elles et les données qu'elles agrègent quotidiennement, se pose la question de la sécurité. Les utilisateurs redoutent que leurs data partent dans le cloud, ce nuage dématérialisé qui ne veut pas toujours que du bien à ses utilisateurs.

Une plateforme de services écologiques et économiques

A l'heure de la smart home - maison intelligente - ou de l'ethical Internet - Internet éthique -, les professionnels se saisissent du problème. La Smart Building Alliance (SBA), qui réunit les professionnels du bâtiment connecté, et la Fédération française de la domotique (FFD), ont lancé, en novembre, le label « Ready-to-service (R2S) Résidentiel », une infrastructure numérique dans le bâtiment en edge computing [informatique en circuit fermé, ndlr].

Concrètement, il s'agit d'une plateforme de services écologiques et économiques qui fonctionne en circuit fermé - sans passer par le cloud - afin de protéger les données individuelles. D'un côté, des capteurs mesurent l'occupation des logements ainsi que l'ouverture des fenêtres et des radiateurs. De l'autre, des alertes remontent à l'infrastructure les fuites d'eau ou de gaz ainsi que les départs d'incendie.

« L'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, a investi des milliards dans la rénovation, mais dans 80% des cas, il n'y a pas d'améliorations », pointe le président de la SBA, Emmanuel François. « Les habitants conservent les mêmes comportements : ils ouvrent leurs battants et continuent à climatiser. Mais avec une fenêtre connectée, celle-ci coupe la climatisation. »

Faciliter l'interopérabilité

Le point d'entrée est d'ailleurs le même que celui pour la réhabilitation : les syndics de copropriété. A hauteur de 250 voire de 500 euros par appartement, le label guide les gestionnaires dans l'instauration de bonnes pratiques. A moyen terme, les consommations baissent de 20 à 60%, diminuant ainsi les charges de copropriété. De même, les sinistres étant pris à la racine, les contrats d'assurance peuvent se rénégocier. Il devient même possible de gagner de l'argent grâce, par exemple, à un système de rotation des parkings des résidences, vides la journée et complets le soir et la nuit.

A cet égard, la 5G, qui diminue les temps de latence, permet de déployer cette solution beaucoup plus facilement et faciliterait même l'interopérabilité, c'est-à-dire la communication entre les objets connectés. « Nous devons encore la simplifier sans être dépendant d'un système propriétaire, lié à une marque qui a sa propre technologie », nuance Emmanuel François.

Avant de faciliter la vie des particuliers, le label R2S existe déjà dans le tertiaire. « De notre retour d'expérience dans le tertiaire sur une dizaine d'opérations, nous saurons si la consommation et la production locale d'énergie ont pu être maîtrisées et rendues flexibles vis-à-vis du réseau », assure Patrick Nossent, président de Certivéa, l'organisme certificateur du label écologique.

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 25/02/2020 à 14:06
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On fait confondre allègrement "l'innovation", surtout l'inutile, avec "le progrès" que vous n'avez pas demandé, mais que l'on vous imposera comme indispensable!

à écrit le 25/02/2020 à 13:46
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Encore un gadget aux inconvénients soigneusement dissimulés, qu'on va finir par nous imposer parce qu'il y aura plus que ça disponible ? Vivement l'apparition du "coronavirus" informatique, qu'on revienne les pieds sur terre !

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