Appels d'offres : à mi-mandat, seulement 50% du niveau de commande publique est atteint, selon la FRTP

A l’occasion d’une conférence de presse le 10 juillet dernier, le président de la Fédération Régionale des Travaux Publics Bourgogne-Franche-Comté (FRTP), Vincent Martin, a alerté les collectivités afin qu’elles précisent d’ici la rentrée, leurs actions en matière d’investissement. Les entreprises du secteur souffrent en effet d’un manque de visibilité sur la fin de l’année, pointe la fédération.
Vincent Martin, président de la FRTP Bourgogne-Franche-Comté.
Vincent Martin, président de la FRTP Bourgogne-Franche-Comté. (Crédits : frtp bfc)

Le gouvernement et les départements ont mis à disposition des maires et présidents de communautés de communes plusieurs dispositifs d'aides à l'aménagement territorial. Parmi les plus courants, se trouvent le Fonds verts - qui a, par ailleurs, « très bien fonctionné en Bourgogne-Franche-Comté », selon le préfet de région Franck Robine - la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) ou encore la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL). Et pourtant, en ce milieu d'année, « à mi-mandat, seulement 50% du niveau de commande publique est atteint, contrairement aux autres cycles électoraux précédents où à la même période, le seuil des commandes publiques atteignaient déjà entre 70% et 80% », s'inquiète Vincent Martin, président de la FRTP régionale.

Or, rappelle la fédération, le secteur des travaux publics reste très dépendant de la commande publique, puisque celle-ci représente environ 70 % de l'activité des entreprises de travaux publics. En Bourgogne-Franche-Comté, la profession compte 1.100 entreprises pour 11.000 salariés, soit 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Après la crise sanitaire, puis la crise énergétique de l'hiver dernier, les communes ont freiné leurs investissements. L'État a répondu à leurs inquiétudes via le bouclier énergétique, notamment. « Il n'y a plus d'incertitudes aujourd'hui et j'estime que les élus sont en mesure de sortir des dossiers d'appel d'offres pour donner de la visibilité aux entreprises pour fin 2023 », insiste Vincent Martin. Ce dernier souligne toutefois la détermination et le soutien des conseils départementaux qui ont lancé des projets, et qui prévoient aussi des aides aux communes. « C'est un véritable effet levier pour nos entreprises », poursuit-il.

Des entreprises qualifiées pour répondre aux chantiers « verts »

L'aménagement vert et les mobilités douces sont également de plus en plus présentes dans les territoires, notamment ruraux. Le secteur des travaux publics construit de plus en plus de voies cyclables et utilisent des matériaux avec une empreinte carbone faible. Par exemple, la voie verte reliant l'hôpital Grosbois à Ornans, dont le chantier s'est terminé en 2022. Une liaison douce entre le premier plateau du Doubs et Ornans, ville natale du peintre Courbet, au cœur de la vallée de la Loue. « Il faut faire savoir le savoir-faire de nos entreprises en matière de développement durable », souligne Vincent Martin. « Nous contribuons à l'accélération de ces modes de transport doux et à l'évolution verte des infrastructures », poursuit-il. Pour ce dernier, le contexte actuel ouvre de nouvelles perspectives. « Les collaborateurs peuvent trouver un sens à leur travail avec notamment, la recherche d'innovations », poursuit-il.

Pour décrocher les contrats, les entreprises locales peuvent notamment s'appuyer sur Infra@2050, le premier pôle de compétitivité des travaux publics, résultant de l'association de trois entités. La première est Ecorse TP, association professionnelle créée avec la région Bourgogne Franche-Comté, « qui est une boîte à idées et à innovations en matière d'aménagement durable », précise-t-elle. Celle-ci propose et diffuse les bonnes pratiques en matière d'aménagement durable (économie circulaire et recyclage des matériaux, etc...). La seconde est Indura qui est un cluster de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui participe à accélérer l'innovation dans le domaine des travaux publics et du génie civil. Et la troisième est l'Institut pour la recherche appliquée et l'expérimentation en génie civil (IREX) à Paris. « Ce pôle de compétitivité crée des opportunités pour expérimenter de nouvelles innovations pour un aménagement durable », conclut Vincent Martin.

Des opportunités dans les rénovations de canalisation

Enfin, l'eau est un enjeu majeur dans les territoires et constitue un véritable axe de développement pour le secteur des travaux publics. « Nous constatons beaucoup de fuites dans les réseaux, il faut absolument les entretenir », remarque Vincent Martin. La FRTP BFC et la délégation des Canalisateurs de Bourgogne Franche-Comté communiquent sur le sujet et devraient intensifier leurs actions de sensibilisation dans les prochaines semaines et les prochains mois.

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