Le rêve américain d'Egis pour profiter du plan de Biden pour les infrastructures

La filiale de la Caisse des Dépôts spécialisée dans le conseil, l’ingénierie et l’exploitation des infrastructures en France et à l’international veut acquérir une entreprise aux États-Unis.
César Armand
Au menu : la rénovation du réseau routier, des transports ferroviaires, des réseaux d'assainissement, du réseau Internet ainsi que de la distribution énergétique, dont 500.000 bornes de recharge pour véhicules électriques.

Une enveloppe de 3.000 voire 4.000 milliards d'euros. C'est le montant gigantesque du projet d'investissements massifs dans les infrastructures que devrait annoncer, le 31 mars à Pittsburgh (Pennsylvanie), le président américain Joe Biden. Au menu : la rénovation du réseau routier, des transports ferroviaires, des réseaux d'assainissement, du réseau Internet ainsi que de la distribution énergétique, dont 500.000 bornes de recharge pour véhicules électriques.

« Reconstruire notre économie et créer des emplois mieux payés pour les travailleurs américains », a expliqué la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, citée par l'AFP.

« Rien qu'en ce qui concerne les routes et les ponts, ce sont 50 milliards de dollars de dépenses qui sont envisagés pour la seule première année du mandat », déclaraient, le 21 janvier, les universitaires de Caen Normandie et du CNAM Isabelle Lebon et Thérèse Rebière dans une opinion publiée dans La Tribune.

Des centaines de millions d'euros pour une entreprise « généraliste »

De quoi susciter des appétits y compris en France, et notamment de la part d'Egis, la filiale de la Caisse des Dépôts spécialisée dans le conseil, l'ingénierie et l'exploitation des infrastructures. Le 23ème au niveau mondial réalise déjà 62% de son chiffre d'affaires - 1,070 milliard d'euros en 2020 - à l'international et rêve d'intégrer le top 10 dans les mobilités et transports, l'eau, l'énergie, les services urbains et la ville durable.

« Peu présent » aux Etats-Unis, le directeur général s'est dit prêt, lors d'une visioconférence ce 30 mars, à mettre sur la table « plusieurs centaines de millions d'euros ».

« Nous avons lancé une recherche de cible dimensionnante », a affirmé Laurent Germain.

« Une entreprise généraliste qui travaille sur plusieurs données et qui peut nous renforcer sur d'autres marchés comme le Royaume-Uni (3ème pays), le Moyen-Orient (13% du CA) et en Australie », a-t-il ajouté.

Quelques contrats dans le domaine du bâtiment

Arrivé en avril 2020, le nouveau patron se donne en effet cinq ans pour doubler le chiffre d'affaires, porté par ces croissances externes.

« Nous avons déjà quelques contrats aux Etats-Unis dans le domaine du bâtiment suivis par nos filiales 10 Design (par exemple, pour un stade en Caroline du Nord) et Inhabit », explique-t-on a posteriori dans l'équipe dirigeante du groupe.

Par le passé, Egis avait conclu un contrat d'interopérabilité de télépéage dans le cadre dans le cadre d'une « Alliance for Toll Interoperability », une organisation regroupant quarante agences et trois membres affiliés venant du Canada, d'Australie et des États-Unis. Elle apportait la fourniture, la mise en place et l'exploitation de la plate-forme nationale d'interopérabilité de collecte et de vérification du paiement du péage par transactions vidéo (plaques d'immatriculation) et par transactions badges.

De la même manière, elle avait signé un contrat avec le « Central Florida Expressway », pour lequel elle se déclarait mandataire « responsable » des services à la clientèle, de l'effectif, de la distribution des émetteurs ainsi que de toute la gestion des activités liées.

Un premier pied mis dès 1997

En matière de transports ferroviaires, l'entreprise y avait même mis un pied dès 1997, date à laquelle la société Amtrak a fait appel à ses services pour contrôler la qualité du matériel roulant utilisé sur la première ligne de train à grande vitesse des États-Unis, l'Acela Express. De la même façon, Egis a conçu un système « Communication Based Train Control » sur la ligne de métro de Canarsie pour l'autorité new-yorkaise de transport.

Enfin, en 2018, elle remportait deux projets avec la société mondiale de conseil en ingénierie WSP (ex-Louis Berger) dans le domaine des transports urbains. D'une part, la filiale de la Caisse participait, au sein d'un groupement d'ingénieristes, à l'étude de faisabilité du « Las Vegas resort corridor », pour trouver des solutions alternatives de transport à haute capacité entre l'aéroport, le quartier du Strip et Downtown Vegas.

De l'autre, elle co-portait un projet de changement de technologie vers un nouveau système de transport en commun basé sur les véhicules autonomes pour le « people mover » de Jacksonville (Floride). Autrement dit, repenser la motricité du monorail aérien existant.

Autant de sujets en cohérence avec le slogan « Build Back Better » (« Reconstruisons mieux », Ndlr) de l'ex-candidat démocrate vainqueur de Donald Trump.

Lire aussi : "Build back better", le programme économique de Joe Biden

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 01/04/2021 à 2:03
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Comme si les decideurs US avaient besoin de conseils ! De francais qui plus est, revez ca ne coute pas cher. Ces trvx seront confies a des americains. Emplois, capitaux obligent.

à écrit le 31/03/2021 à 18:00
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Changer de paradigme avec JB en investissant à tt va ds l'économie réelle et redonner du souffle et de la confiance au peuple américain ( une nvelle forme de New Deal) en éloignant un peu plus les années noires de son prédécesseur et le populisme rav...

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