Sanofi-Aventis met définitivement un terme à son médicament anti-obésité

Les déboires à répétition de l'Acomplia, interdit de vente aux Etats-Unis et suspendu dernièrement de la vente en Europe, auront finalement eu raison du médicament phare de Sanofi-Aventis. Le groupe s'est résolu à tirer un trait sur ce programme qui devait générer d'importants profits mais sur lequel pesaient de trop nombreux soupçons.

Cela devait être un médicament "miracle", un "blockbuster" (médicament générant plus d'1 milliard de dollars de profits par an) pour Sanofi-Aventis. Finalement, le groupe pharmaceutique français a annoncé ce mercredi tirer un trait définitif sur son médicament phare antiobésité, Acomplia, qui devait pourtant l'aider à compenser la perte de revenus entraînée par la concurrence des génériques.

Dans un communiqué, Sanofi-Aventis annonce ainsi sa décision "d'arrêter le programme de développement clinique en cours sur (la molécule, ndlr) rimonabant dans toutes les indications", précisant que la décision a été prise "suite aux demandes récentes de certaines autorités de santé nationales".

Il y a quinze jours le groupe avait déjà subi un sérieux revers après la suspension de la vente du médicament anti-obésité dans les 18 pays de l'Union européenne par les autorités européennes de santé. Mais les déboires de l'Acomplia ont commencé bien avant, avec, en juin 2007, le refus de commercialisation du médicament aux Etats-Unis par les autorités de santé américaines. Un an plus tard, en juin 2008, l'Agence britannique des médicaments revèle que cinq personnes utilisant l'Acomplia sont décédées, corroborant ainsi les risques liés à son utilisation.

Plusieurs études confirment en effet que les patients obèses ou en surpoids prenant l'Acomplia ont près de deux fois plus de risques de souffrir de troubles psychiatriques que ceux qui ne l'utilisaient pas. "Les risques de se soigner avec l'Acomplia sont désormais supérieurs aux bénéfices que le médicament peut apporter au patient dans son indication actuelle", ont de fait conclu les autorités européennes.

Sanofi-Aventis indique que les 24.000 personnes qui participaient dans le monde à ces études cliniques doivent consulter les responsables de ces programmes afin de "discuter de leur traitement".

Le groupe précise par ailleurs que cette annonce ne modifie pas les perspectives financières pour l'année 2008.
 

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