Johnson and Johnson soupçonné de corruption

La justice américaine accuse le géant pharmaceutique Johnson & Johnson d'avoir versé plusieurs dizaines de millions de dollars de pots de vin à un intermédiaire pour favoriser la prescription de ses médicaments.

La justice américaine a accusé vendredi le géant pharmaceutique Johnson & Johnson d'avoir versé plusieurs dizaines de millions de dollars de pots de vin à un intermédiaire pour favoriser la prescription de ses médicaments. Les soupçons de corruption portent sur la période de 1999 à 2004 et visent les relations entre J&J et Omnicare, l'un des principaux groupes de services pharmaceutiques, qui jouent le rôle d'intermédiaires entre les laboratoires et de nombreux établissements hospitaliers.

Omnicare, a expliqué le département de la Justice (DoJ), est soupçonné d'avoir bénéficié de rabais plus importants en échange d'une augmentation des prescriptions de médicaments de J&J, ainsi que de paiements pour des données qu'il n'a jamais fournies au laboratoire. J&J a également effectué des versements présentés comme des "subventions" ou des "financements éducatifs", qui visaient en fait à inciter Omnicare à recommander ses produits, a ajouté le DoJ.

Omnicare est le principal fournisseur de services de pharmacie aux maisons de retraite aux Etats-Unis. En novembre, il a accepté de payer 98 millions de dollars (68 millions d'euros) pour mettre un terme à une autre enquête ouverte par la justice, qui le soupçonnait d'avoir sollicité des pots de vin auprès de J&J et d'une filiale du laboratoire Teva Pharmaceuticals. Cet accord amiable l'a exonéré de reconnaître la moindre infraction.

Un porte-parole de Johnson & Johnson a déclaré que le groupe était en train d'étudier le dossier mais il a nié toute malversation. "Nous pensons que l'établissement des faits confirmera que notre comportement, y compris les programmes de rabais tels que ceux visés actuellement par les pouvoirs publics, était légal et approprié", a-t-il dit. Selon la plainte déposée vendredi auprès d'une cour fédérale du Massachusetts, les pots de vins versés à Omnicare ont conduit celui-ci à porter ses achats de médicaments de J&J de 100 à 280 millions de dollars.

Entre 1999 et 2004, Omnicare a été l'un des plus importants clients de J&J, notamment pour l'antipsychotique Risperdal.A la demande de J&J, les pharmaciens d'Omnicare ont recommandé ce médicament pour le traitement de pensionnaires de maisons de retraite présentant des symptômes de la maladie d'Alzheimer ou de démence, précise la plainte. Selon des études récentes, de nombreux patients atteints de démence ont pris à tort des antipsychotiques tels que le Risperdal, soupçonnés d'augmenter le risque de mortalité dans de tels cas.

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