Dans le collimateur du fonds Elliott, la DG du laboratoire GSK promet 5% de croissance annuelle

La présentation stratégique du futur GSK n'a pas été de tout repos pour Emma Walmsley, alors que labo accumule les revers sur le front de la mise au point d'un vaccin anti-Covid19 et alors que le célèbre fonds activiste Elliott, qui a débarqué en avril au capital, maintient ses critiques sur la gouvernance de l'entreprise et veut le départ de sa directrice générale.
(Crédits : Reuters)

Alors que son alliance avec Curevac vient de subir un sérieux revers (résultats très décevants pour le candidat vaccin précommandé par millions de doses par l'UE), et tandis que le fonds activiste Elliott maintient ses critiques sur la stratégie de l'entreprise, il est clair que, hier mercredi 23 juin, la pression était forte sur le géant pharmaceutique britannique Glaxosmithkline lors de la présentation de sa nouvelle stratégie pour les années à venir. De fait, face à ses actionnaires, la directrice générale Emma Walmsley leur a promis une hausse annuelle de 5% minimum des recettes à taux de change constant.

En 2020, le laboratoire a affiché des ventes à 34 milliards de livres, dont 10 milliards pour la seule division "médicaments sans ordonnance et de parapharmacie". Mais comme cette entité va être détachée de GSK pour être introduite en Bourse vers la mi-2022, le laboratoire a également promis, lors de sa présentation stratégique d'hier, que le "Nouveau GSK" devrait quand même retrouver un niveau de chiffre d'affaires de l'ordre de 33 milliards de livres d'ici à 2031.

Exposition aux pertes de brevets et nouveaux relais de croissance

Face à la problématique de la perte des brevets (Cf. la perte de l'exclusivité du médicament contre le VIH, le dolutegravir), la société mise sur de nouveaux relais de croissance pour tirer cette progression, a expliqué la directrice générale Emma Walmsley lors d'une présentation aux investisseurs. En l'occurrence, parmi ses molécules en développement, le laboratoire va privilégier les vaccins et les médicaments spécialisés.

Les maladies infectieuses et respiratoires, domaines stratégiques

Le groupe table aussi sur une croissance annuelle des bénéfices opérationnels de 10% à taux de change constants, avec un accent stratégique sur quatre domaines thérapeutiques:

  • maladies infectieuses,
  • VIH,
  • oncologie,
  • l'immunologie et maladies respiratoires.

Une année 2021 en recul, mais avec maintien d'un dividende

Pour cette année, le groupe s'attend à un recul entre 5% et 10% de son bénéfice net à données comparables en 2021.

La nouvelle stratégie du groupe devrait générer un dividende de 55 pence par titre en 2022 en additionnant la performance de GSK et de la division de produits sans ordonnance.

GSK précise aussi que ses prévisions ne prennent pas en compte les possibles revenus provenant de traitements ou vaccins contre le Covid-19. Le groupe ajoute avoir 20 vaccins en développement et 42 médicaments.

La nouvelle vie de la riche division "médicaments sans ordonnance"

La séparation de la division de médicaments sans ordonnance, qui affichait un chiffre d'affaires de 10 milliards de livres en 2020, est attendue mi-2022 et devrait être lancée en Bourse à Londres.

Le "New GSK" gardera 20% de la part de 68% de GSK dans l'entité à court terme et "entend monétiser cette part" afin de renforcer le bilan du groupe. Avant cette séparation, GSK devrait recevoir un "dividende" de 8 milliards de livres de l'entité qui va être "défusionnée". L'action de GSK, qui avait enregistré une mauvaise performance ces dernières années comparé aux autres entreprises du secteur, était en hausse de 1,25% à 1.412,20 pence en fin de séance.

Pour autant cette stratégie est critiquée par un nouvel actionnaire, le fonds activiste Elliott qui s'est invité au capital le 15 avril dernier. Non seulement Elliott veut qu'Emma Walmsley cède la direction de l'entreprise, mais il souhaite également diviser encore davantage GSK en se séparant aussi de son unité de vaccins, selon le Financial Times.

Accumulations de revers dans la mise au point d'un vaccin anti-Covid

Après une telle pandémie, avec le bond de la demande en produits et services médicaux, le bilan aurait dû être favorable à un laboratoire pharmaceutique tel que GlaxoSmithKline qui fait partie des leaders mondiaux. Pourtant, de fait, à rebours de ses concurrents, GSK n'a pas bénéficié de cette période, notamment parce qu'il n'a toujours pas réussi à mettre sur le marché un seul vaccin contre le Covid-19.

Et pourtant, GSK a noué plusieurs partenariats avec cet objectif. Il participe notamment au vaccin développé par le français Sanofi qui est actuellement en essai clinique dit de "phase 3", tablant sur un lancement fin 2021. Mais ce produit a déjà pris plusieurs mois de retard.

S'agissant de son alliance avec Curevac, un des leaders des vaccins à ARN messager, elle vient de prendre un coup dans l'aile, le laboratoire allemand ayant annoncé mercredi 16 juin que son principal candidat vaccin contre le Covid-19 n'avait démontré qu'une efficacité de 47%, selon l'analyse intermédiaire d'un essai clinique à grande échelle. Ce taux est insuffisant, la vaccin ne remplit pas à ce stade les critères de performance exigés.

Par ailleurs, le coronavirus a éclipsé nombres d'autres maladies, ce qui a conduit à une baisse des ventes de nombreux traitements, comme les antibiotiques et des vaccins, notamment le Shingrix contre le zona.

(avec AFP et Reuters)

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