Le pétrolier argentin YPF voit son avenir avec Total

Miguel Galuccio, un ancien de Schlumberger, a été nommé à la tête de l'ex-filiale de Repsol, désormais contrôlée par l'État. Sa priorité, développer la production, en association avec d'autres pétroliers, dont Total.
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 Ainsi que l'avait annoncé "latribune.fr" vendredi, Miguel Galuccio a été nommé à la tête d'YPF par la présidente, Cristina Fernández de Kirchner. Le nouveau PDG du pétrolier, contrôlé à 51 % par l'État argentin depuis le vote de la loi expropriant les actions détenues par l'espagnol Repsol, prend ses fonctions ce lundi 7 mai. Il conduira l'entreprise dans l'actuelle période de transition, avant d'être confirmé à son poste par l'assemblée générale des actionnaires convoquée pour le 4 juin, où un nouveau directoire sera nommé.

Âgé de 44 ans, ingénieur formé en Argentine, Miguel Galuccio est connu et respecté dans les milieux pétroliers internationaux. Il a fait ses premières armes dans les années 90 au sein d'YPF, alors société mixte contrôlée par l'État (avec 25 % du capital et une "action en or") et dirigée par José Estenssoro. Il a d'abord travaillé dans le pays puis aux Étas-Unis, chez Maxxus, compagnie américaine acquise par YPF, avant de quitter la société quand celle-ci a été privatisée au profit de Repsol en 1999. Depuis lors, il a fait toute sa carrière à l'international, notamment au sein de Schlumberger, groupe pour lequel il a eu à réaliser des missions et à s'établir en Amérique latine, en Asie et en Europe de l'Est. C'est un expert des techniques d'exploitation de gisements non conventionnels. Jusqu'à fin avril, il dirigeait une filiale de Schlumberger établie à Londres, Integrated Project Management (IPM). C'est là que le gouvernement argentin est allé le chercher et il a rencontré pour la première fois la présidente argentine le 16 avril.

Eviter toute interférence politique

Miguel Galuccio a déclaré prendre son poste avec l'objectif, conforme à ce qu'a demandé Cristina Fernández de Kirchner, de faire d'YPF une entreprise "moderne, compétitive et professionnelle", tout en travaillant dans le sens "de l'intérêt national, qui est le développement énergétique de l'Argentine". Il aurait cependant posé ses conditions pour éviter toute interférence politique. Sa priorité sera la croissance aussi rapide que possible de l'extraction, afin de mettre un terme au déclin de la production qui a conduit le pays, pour la première fois depuis cinquante ans, à devoir importer des produits pétroliers pour 10 milliards de dollars en 2011. À terme, sa carte maîtresse sera la mise en exploitation de Vaca Muerta, en Patagonie, considéré comme le troisième plus important gisement d'hydrocarbures non conventionnels du monde.

YPF vise des partenariats avec d'autres pétroliers, dont Total

En attendant, YPF multipliera les associations avec d'autres pétroliers, comme cela se fait déjà mais à un rythme accéléré. Avec ses partenaires habituels, comme le français Total et le brésilien Petrobras, sur les gisements de Patagonie, de Mendoza et du nord du pays. Avec les chinois Sinopec et Cnooc, présents sur le marché dans le cadre de joint-ventures avec des compagnies locales privées, pour l'off-shore. Avec les américains Exxon et Chevron, compte tenu de leur expérience en la matière, pour les gisements non conventionnels. Dans cette période, il est demandé à YPF, mais aussi aux autres compagnies, de réinvestir l'essentiel des bénéfices. Une fois que l'Argentine aura recouvré son équilibre énergétique, est attendue une dérégulation des prix internes de l'énergie, revendication des compagnies depuis des années, qui aurait été promise à Miguel Galuccio s'il réussit sa mission.

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Commentaires 6
à écrit le 09/05/2012 à 16:55
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C'est Totalement bon.

à écrit le 09/05/2012 à 10:17
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Quand y'a du pognon... on va moins les entendre râlé...

à écrit le 09/05/2012 à 9:19
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comme quoi c'est facile de mettrre les gens dehors, mais apres ft quand meme trouver des competences pour faire le boulot

à écrit le 08/05/2012 à 23:33
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Comment mettre un titre aguicheur qui n'est que mensonge. Votre titre évoque un mariage entre les 2 pétroliers, alors qu'il n'en est rien, juste une collaboration parmi tant d'autres.

le 09/05/2012 à 12:18
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Le commentaire est un peu dur, mais bon sur le fond. YPF ne voit pas son avenir avec Total. YPF voit son avenir avec beaucoup d'autres entreprises pétrolières dont Total.

à écrit le 08/05/2012 à 16:30
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voilà une bonne nouvelle pour le petit Poucet car les Espagnols voient rouge dans ce dossier, rien de tel pour casser les éventuelles bonnes relations avec le gouvernement espagnol: Continuons comme ça et on aura tout cassé dans cette Europe malade.

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