Les Chinois, boulimiques d'uranium, dans l'attente d'un accord avec Areva

Selon nos informations, l'accord en négociation depuis des mois entre l'électricien chinois CNNC et Areva pour la cession d'une participation dans la mine d'uranium Imouraren est désormais dans les mains du gouvernement.
Anne Lauvergeon lors du "premier coup de pioche" à la mine d'Imouraren (Niger) en mai 2009. Copyright Reuters

Cela pourrait être un gage pour apaiser Pékin, après l?effet mitigé produit sur place par les soupçons français sur les transferts de technologie nucléaire envisagés par EDF. Selon nos informations, la cession par Areva d?une participation d?environ 10% de la mine d?uranium d?Imouraren (Niger) à l?électricien chinois CNNC n?attend plus qu?un feu vert gouvernemental. Le conseil de surveillance d?Areva a voté cette opération le 25 octobre dernier, pour un montant d?environ 200 millions d?euros. Une nouvelle que pourrait annoncer Nicole Bricq lors de son voyage à Pékin dans deux semaines, un mois avant l?anniversaire des 30 ans de partenariat nucléaire franco-chinois ?

La Chine veut multiplier par 5 son parc nucléaire d'ici 2020

L?uranium est un enjeu crucial pour Pékin. Les électriciens chinois, engagés dans un très ambitieux programme de construction de réacteurs, qui vise à multiplier par 5 la capacité installée actuelle d?ici 2020 (pour la porter à 58.000 MW), sont très soucieux de sécuriser leur approvisionnement en uranium. Faute de quoi le nucléaire ne leur apporterait pas l?indépendance énergétique sur laquelle ils misent. Aujourd?hui, la Chine achète une grande partie de la production d?uranium du Kazakhstan, de la Namibie, d?Australie et d?Ouzbékistan. Le Canada a récemment accepté de lever des restrictions et d?exporter davantage d?uranium à la Chine. Ces 5 pays produisent 75% de l?uranium extrait aujourd?hui dans le monde.

Le Niger renégocie les conditions d'exploitation d'Imouraren avec Areva

L?entrée de CCNC (et non de CGNPC comme nous l?avions écrit le 25 octobre 2012) au capital d?Imouraren fournirait à Areva un concours financier précieux pour l?aider à développer cette mine géante du Niger, dont le lancement a été reporté à fin 2014. Très prometteuse - avec une production prévue de 5.000 tonnes d'uranium par an, elle devrait être la 2e plus grande mine d?uranium du monde, Imouraren nécessite un investissement de 1,2 milliard d?euros pour commencer à produire. Au minimum, parce que l?Etat du Niger est en pleine renégociation de la concession avec Areva qui pourrait à cette occasion voir la facture s?alourdir.

L'autre électricien chinois CGNPC a renoncé à acheter 49% d'Uramin

Areva a déjà cédé 10% de cette mine fin 2009 à un consortium de Coréens, mené par Kepco, pour un montant de 170 millions d'euros. Le groupe français dirigé par Luc Oursel détient aujourd'hui 57% de l'entreprise Imouraren SA qui possède la mine, aux côtés du Niger (33%) et des Coréens (10%). La vente en cours avec CNNC a été quelque peu retardée par le changement de gouvernement, le nouveau ayant décidé de prendre le temps d'examiner le projet. Du côté d?Areva, on croise les doigts. En 2007, un autre électricien chinois CGNPC (pour lequel EDF et Areva construisent aujourd?hui deux EPR en Chine) avait promis d?acheter 49% d?Uramin, le groupe minier à l?époque fraîchement acquis par Anne Lauvergeon pour 1,9 milliard d?euros. La promesse n'a pas été tenue.

 

 

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Commentaires 2
à écrit le 10/01/2013 à 19:57
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@Steph ; le programme nucléaire qui va étre mis en place aura besoin de cette matière, sinon l' intérèt de les construirent ? après les choix alternatifs c'est pour gagner en souplesse en fonction de la demande .

à écrit le 10/01/2013 à 18:40
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Non, les Chinois ne sont pas boulimiques de nuke, 58 GW d'objectif ca sera autant que nous, pour un pays 30 fois plus peuple. L'hydro, eolien, PV se developpe bien plus vite dans ce pays. Le nuke est juste une technologie parmi d'autres que les Chino...

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