Le charbon menace la sécurité énergétique de l'Europe

Le gaz présente de nombreux avantages par rapport au charbon mais celui-ci profite d'un avantage prix. Il est importé à bas coût des Etats-Unis qui pratiquent l'extraction du gaz de schiste.
La part du gaz dans le bouquet énergétique de l'Union européenne est ainsi passée de 23,6% en 2010 à 19% en 2012.

Le gaz est de plus en plus supplanté par le charbon dans la production d'électricité en Europe. Et la baisse de la consommation de cette énergie observée ces dernières années devrait se poursuivre. Tel est le constat de l'association professionnelle Cedigaz qui tient à attirer l'attention sur le risque pour la sécurité énergétique du Vieux Continent.

Érosion de la compétitivité du gaz naturel

L'association met en avant un "paradoxe", dans une étude récemment publiée: le gaz naturel offre de nombreux avantages par rapport au charbon, comme une meilleure efficacité énergétique, des rejets de CO2 moindres et une production plus flexible. Mais sa compétitivité est mise à mal par l'effondrement des prix du charbon - exporté à bas prix des Etats-Unis, où se développe le gaz de schiste -, et la montée en puissance des énergies renouvelables.

"Divers facteurs, dont une faible demande électrique, le développement rapide des sources d'énergies renouvelables, la chute des prix de gros de l'électricité, la cherté des prix du gaz par rapport au charbon et la faiblesse des cours du CO2, ont érodé la compétitivité du gaz naturel dans le secteur électrique européen", souligne le document.

Une importante baisse de la consommation

La part du gaz dans le bouquet énergétique de l'Union européenne est ainsi passée de 23,6% en 2010 à 19% en 2012, et "la consommation de gaz par les producteurs d'électricité a diminué de 51 milliards de m3", un recul équivalent à l'ensemble de la consommation annuelle de gaz en France.

Dans le même temps, le secteur énergétique a consommé 10% de charbon en plus, la plus polluante des énergies fossiles.

Conséquence: les centrales à gaz à cycle combiné, dont le coût marginal est élevé, ont été délaissées au profit d'autres moyens de production d'électricité. Ainsi, 25 gigawatts de capacités de production ont été arrêtés, fermés ou étaient menacés de l'être à la fin 2013, selon Cedigaz.

Baisser les prix du gaz

"Au total, près de 30% des capacités de production au gaz pourraient être fermées ou mises en sommeil d'ici à 2015-2016", souligne l'association professionnelle, qui prévient:

"Cela pose un sérieux problème de sécurité d'approvisionnement énergétique auquel il convient de répondre de manière urgente"

"L'avantage compétitif du charbon pourrait se maintenir au cours des dix prochaines années à moins d'une réforme structurelle du marché des quotas de CO2 pour permettre une remontée des prix du CO2" (ce qui rendrait le charbon plus onéreux), estime Cedigaz, qui plaide aussi pour une révision à la baisse des prix du gaz.

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2014 à 11:41
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J'avoue que je ne comprends pas en quoi le charbon menace plus que le gaz (qui vient d'Algérie ou de Russie), la sécurité énergétique de l'Europe. Pourriez vous nous l'expliquer ?

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