Bus à hydrogène : Belfort lance ses premiers tests et vise une mise en service à la rentrée

Belfort vient de lancer les tests de ses premiers bus à hydrogène pour ses transports en commun. Elle ambitionne même d'en équiper la moitié de sa flotte d'ici à 2025. Si la ville se rêve en capitale française de la filière hydrogène, elle n'est pas la seule à s'être lancée dans cette course.
L'option hydrogène a été retenue car elle offre plus d'autonomie, de l'ordre de 400 kilomètres, sachant que le service le plus long du réseau de Belfort fait 390 kilomètres.
L'option hydrogène a été retenue car elle offre plus d'autonomie, de l'ordre de 400 kilomètres, sachant que le service le plus long du réseau de Belfort fait 390 kilomètres. (Crédits : DR)

Vent de nouveauté dans le réseau de transports en commun de Belfort, commune située dans le département du même nom en Bourgogne-Franche-Comté. Sept nouveaux bus sont testés en exploitation depuis ce lundi. Leur particularité : ils fonctionnent à l'hydrogène.

« C'est l'aboutissement d'une réflexion entamée dès 2011 », indique Marc Rovigo, directeur du syndicat mixte des transports en commun (SMTC), qui gère le réseau Optymo utilisé par 8 millions de voyageurs par an.

Ces sept premiers véhicules fonctionneront normalement sur le réseau dès la rentrée de septembre. Dans un second temps, 20 nouveaux bus hydrogène renforceront la flotte en 2025. « 50% de notre flotte sera alors zéro émission », se réjouit Marc Rovigo. « Nous serons le premier réseau de France », estime-t-il.

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5,4 millions d'euros déboursés

12 ans ont été nécessaires pour mener ce projet à bien, car le coût était initialement trop important. Il a ainsi fallu obtenir l'appui de plusieurs soutiens, qui ont permis d'acheter les bus, dont le coût unitaire s'élève à près de 700.000 euros, contre environ 280.000 euros pour un bus diesel. Les aides (Région Bourgogne-Franche-Comté, État et Europe) ont permis de ramener le coût unitaire à 420.000 euros.

Au total, la SMTC a dépensé 5,4 millions d'euros pour l'achat des bus et la mise aux normes de ses ateliers. Une station de production et de distribution d'hydrogène a été installée à proximité du dépôt de bus, par Hynamics, filiale du groupe EDF.

Un plein d'hydrogène deux fois plus cher que du diesel

L'option hydrogène a été retenue car elle offre plus d'autonomie, de l'ordre de 400 kilomètres, sachant que le service le plus long d'Optymo fait 390 kilomètres.

« En matière d'exploitation, l'hydrogène c'est presque comme le diesel ou le gaz, avec des pleins qui nécessitent une dizaine de minutes », apprécie Yannick Monnier, directeur de la régie des transports du Territoire de Belfort (RTTB), chargée de l'exploitation du réseau Optymo.

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S'il a un intérêt environnemental, ce choix a toutefois un coût important puisque à l'heure actuelle un plein d'hydrogène est deux fois plus cher que du diesel. Il faut ainsi compter neuf kilos d'hydrogène pour faire 100 kilomètres, un kilo d'hydrogène coûtant environ 10 euros.

« Nous sommes fiers de pouvoir participer à l'écosystème du Territoire de Belfort sur l'hydrogène », insiste Marc Rovigo. Plusieurs acteurs industriels de la filière se sont, en effet, installés dans la région de Belfort (Faurecia, McPhy ou Inocel par exemple).

De nombreuses villes dans la course

Si Belfort se rêve en capitale française de la filière hydrogène, ce n'est pas la seule. Et d'autres sont déjà plus avancées : les villes de Pau, Lens ou Auxerre exploitent déjà des bus à hydrogène.

Ce sera aussi bientôt le cas à Lorient. À l'automne, sept bus devraient circuler sur le réseau de l'agglomération lorientaise, avitaillés par une unité de production d'hydrogène vert installée à Buléon (Morbihan), opérée par le groupe Lhyfe.

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Autre exemple à Dijon. Une station hydrogène doit être mise en service cette année pour alimenter les bus de la métropole dijonnaise, « avec une capacité de 880 kg d'hydrogène par jour, capacité qui pourra être triplée », met en avant l'institution sur son site internet. « Elle sera alimentée grâce aux énergies renouvelables du territoire », précise-t-elle.

Toulouse porte aussi l'ambition de se lancer dans la course à l'hydrogène, promesse de campagne de l'actuel maire, Jean-Luc Moudenc, à l'occasion des élections municipales de 2020. Le lancement de l'expérimentation, initialement prévu pour 2024, a été repoussé sans que la municipalité ne donne désormais de date, comme l'indiquait il y a quelques mois Médiacités.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 20/07/2023 à 9:36
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La vraie question réside dans la filière de production d'H2 si c'est le reformage (injection de vapeur surchauffée sur du méthane) elle rejette quelque 12 fois le volume d'H2 produit. Reste l'hydrolyse et demain la pyrolyse avec pour sous produit du ...

à écrit le 20/07/2023 à 8:13
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Avoir un plan B c'est tout simplement du bon sens. Même si le plan A des batteries est le plus juteux pour le monde de la finance mondiale.

à écrit le 19/07/2023 à 15:19
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Au delà de l'intérêt pour les bus, il s'agit aussi (et surtout ?) de valoriser le début de filière hydrogène qui existe déjà à Belfort. La ville est historiquement fort industrielle, mais les déboires successifs d'Alstom et de GE Energy ont fait mal.

le 19/07/2023 à 15:47
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la ville de LYON à déjà opté pour le bus électrique.

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