Climat : la société civile se mobilise… et en appelle aux gouvernements

Réunis à Los Angeles du 12 au 14 septembre, près de 500 villes, États américains, entreprises et investisseurs ont rivalisé d’engagements vers un monde décarboné. Mais en conclusion de ce sommet et à trois mois de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, ils n’en ont pas moins appelé les gouvernements à faire respecter la mise en œuvre de l’accord de Paris.
Dominique Pialot
Le sommet sur le climat qui s'est tenu du 12 au 14 septembre à San Francisco a enregistré de nombreux engagements de la société civile.
Le sommet sur le climat qui s'est tenu du 12 au 14 septembre à San Francisco a enregistré de nombreux engagements de la société civile. (Crédits : ANTARA FOTO)

Après les marches pour le climat qui se sont déroulées dans le monde entier le 8 septembre dernier, c'est une nouvelle étape d'une séquence climatique qui devrait monter en puissance d'ici à la prochaine COP (Conference of the parties) consacrée au climat, qui se tiendra du 2 au 14 décembre prochain à Katovice, en Pologne.

Le sommet qui s'est tenu la semaine dernière à San Francisco a été imaginé par Christiana Figueres, alors secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, et le gouverneur de Californie Jerry Brown lors de la COP21 à Paris en décembre 2015. Il a rassemblé près de 500 représentants de la société civile, et vu se succéder les annonces. Des villes aux États américains en passant par les entreprises, tous ont pris des engagements pour se rapprocher de l'objectif "zéro carbone". À commencer par l'État hôte de l'événement, qui vise 100% d'énergies vertes à l'horizon 2045 et va même développer son propre satellite d'observation pour suivre ses progrès.

Plusieurs grandes villes déjà parvenues à abaisser leurs émissions

La centaine de villes qui composent le réseau C40 présidé par Anne Hidalgo se sont engagées au zéro carbone d'ici à 2050. Pour y parvenir, 26 villes, États et régions représentant 122 millions d'habitants visent le 100% véhicules zéro émission, un objectif que Copenhague compte atteindre dans les sept prochaines années.

On a appris également que 27 des plus grandes villes du monde (dont Paris, Londres et New York), représentant une population totale de 54 millions de personnes et un produit intérieur brut cumulé de 6.000 milliards de dollars, avaient atteint leur pic d'émissions. Celles-ci seraient aujourd'hui, en moyenne, 10% moins élevées que le pic alors qu'elles ont connu ces dernières années une croissance annuelle de leur population de 1,4% et de leur économie de 3%.

La stratégie de 500 entreprises compatible avec l'accord de Paris

Côté acteurs privés, l'initiative "Science based target", lancée conjointement en 2015 par le Carbone Disclosure Project (CDP), le Global Compact des Nations unies, l'Institut des ressources mondiales (WRI) et l'ONG WWF, a annoncé pendant le sommet qu'elle regroupait désormais près de 500 entreprises implantées dans 38 pays, représentant un chiffre d'affaires cumulé de 10.000 milliards de dollars. Aux États-Unis, où leur nombre a été multiplié par deux depuis l'élection de Trump, elles sont 90 à s'être ainsi engagée dans une voie compatible avec l'objectif de limiter la hausse des températures moyennes à 1,5°C, devant le Japon (64 entreprises), le Royaume-Uni (51) et la France (35, dont le fabricant de pneumatiques Michelin).

Aujourd'hui, des entreprises issues de secteurs particulièrement émetteurs adhèrent, à l'image du fabricant indien de ciment Dalma Cement, dont les émissions dépassent celles du Japon ou du Canada.

Un appel à l'action des gouvernements

Malgré la multiplication d'engagements issus de la société civile, les participants au Sommet n'ont pas manqué de rappeler les gouvernements à leurs responsabilités. Ils ont ainsi adressé un "Appel à l'action" à Patricia Espinosa, actuelle secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. D'ici à la COP 24 qui se tiendra à Katovice (Pologne) début décembre, l'actualité climatique sera rythmée par la tenue, le 26 septembre à New York, du deuxième One Planet Summit en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à l'invitation d'Emmanuel Macron, du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, du président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et de Michael Bloomberg, ancien maire de New York et envoyé spécial des Nations unies pour l'action pour le climat. Puis le GIEC publiera en octobre un rapport spécial dans la perspective de cette vingt-quatrième COP.

De quoi entretenir la prise de conscience qui semble avoir pris de l'ampleur l'été dernier à la faveur de canicules et autres manifestations du changement climatique.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 18/09/2018 à 9:36
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Ce que la société civile peut faire immédiatement réside dans ses choix d'achat: privilégier la production locale et bannir le jetable. On en est loin !

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