Nucléaire : la production d’EDF repart fortement, de bonne augure pour l’hiver

La production du parc nucléaire EDF a augmenté de 7,9% sur les huit premiers mois de l'année par rapport à 2022, grâce à « l'optimisation et la maîtrise des chantiers » pour régler le problème de la corrosion sous contrainte. De quoi aborder l'hiver avec confiance.
Sous pression du gouvernement, EDF a fait du redressement de sa production nucléaire sa priorité.
Sous pression du gouvernement, EDF a fait du redressement de sa production nucléaire sa priorité. (Crédits : Reuters)

De bonne augure pour l'hiver. La production nucléaire du parc d'EDF repart à un bon rythme. Depuis le début de l'année, selon un message publié sur le site Internet de l'énergéticien, elle a atteint 206,1 TWh fin août, en hausse de 15,1 TWh par rapport à l'an dernier sur la même période (+7,9%).

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Sur le mois d'août, la production nucléaire mensuelle a progressé de 32% passant de 18,1 Twh en 2022 à 23,9 Twh en 2023. Depuis le mois de mai, la production mensuelle d'EDF dépasse désormais celle de 2022. Selon le groupe, cette amélioration s'explique par « l'optimisation et la maîtrise des chantiers de la corrosion sous contrainte ». La production hydraulique, durement touchée en 2022 par les sécheresses et les canicules, a également retrouvé des couleurs : +32,4% en août sur un an et +5,4% pour la production cumulée à fin août.

Une grave crise industrielle en 2022 avec le phénomène de corrosion

Découvert fin 2021, le phénomène de corrosion affectant des conduites d'urgence cruciales pour le refroidissement des centrales avait plongé le groupe dans une grave crise industrielle durant l'année 2022, en pleine crise énergétique mondiale et sur fond de risques de pénuries de courant et de gaz l'hiver dernier. La production nucléaire était tombée à son plus bas niveau depuis 30 ans, soit 279 TWh.

Sous pression du gouvernement, EDF a fait alors du redressement de sa production nucléaire sa priorité. Il compte produire 300 à 330 TWh en 2023 et vise 335 à 365 TWh en 2025.  Le PDG de l'entreprise renationalisée Luc Rémont a également fixé le cap d'une production de 400 TWh en 2030. Le gouvernement d'ailleurs a fait savoir qu'il retiendrait cet objectif de 400 TWh pour notamment « juger la performance opérationnelle des dirigeants de la maison EDF », selon des propos tenus par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher en juillet.

De quoi aborder l'hiver avec « confiance »

Fin août, cette même ministre soulignait lors des Universités du Medef que la France, en particulier grâce à la montée en puissance du nucléaire, abordait l'hiver à venir « plus en sécurité » que l'an dernier pour son approvisionnement en énergies.

« Nous sommes beaucoup plus en sécurité sur le plan de la production nucléaire que l'année dernière, et puis la consommation de gaz et d'électricité a baissé de 12% entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023, ce qui est énorme, avec une part d'effet prix et une part de mobilisation des acteurs », a souligné la ministre de la Transition écologique lors d'un débat organisé par le Medef.

Chez EDF, « nous abordons l'hiver avec beaucoup plus de confiance que l'hiver précédent », a dit à ses côtés Luc Rémont. « Car nous avons pris le contrôle du problème industriel auquel nous avons fait face » depuis la fin 2021, des phénomènes de corrosion décelés sur plusieurs réacteurs et aujourd'hui « traités à échelle industrielle ».  Donc « nous abordons cet hiver avec sérénité. Cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter la vigilance et les efforts de sobriété pour des raisons fondamentales ». Le patron d'EDF ajoutait alors : « sur les prix, nous restons dans une économie de guerre. L'effet de l'économie de guerre ne va pas totalement disparaître en 2024, mais elle a commencé à atterrir ».

Par ailleurs, si la production du parc nucléaire a repris des couleurs, c'est aussi le cas pour EDF. Jeudi 27 juillet, l'électricien a en effet annoncé avoir engrangé 5,8 milliards d'euros de bénéfices au premier semestre. L'Ebitda, lui, s'élève désormais à 16,1 milliards d'euros. Le groupe doit toujours composer avec une dette abyssale de 64,8 milliards d'euros, contre 42,8 milliards il y a un an.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 12/09/2023 à 16:48
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La production est une chose. L'ARENH en est une autre. Et c'est bien l'ARENH qui tue aujourd'hui nos entreprises et nos emplois ! Donc au final, c'est encore et toujours l'UE qui a imposé ce texte débile, signé par des traîtres à la Nation, texte qui...

à écrit le 12/09/2023 à 16:47
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"de bon augure" et non pas "de bonne augure"

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