Electricité : EDF très confiant sur sa capacité à passer l’hiver prochain (Luc Rémont, PDG)

Ce mardi, à l'occasion d'un débat lors du deuxième jour de la traditionnelle université d'été du Medef, le PDG d'EDF s'est montré confiant quant à l'approvisionnement en électricité l'hiver prochain alors que le précédent a été marqué par une chute de la production une flambée des prix. Une sérénité qui repose sur la résolution progressive des problèmes de corrosion rencontrés par l'électricien, mais aussi sur le développement des énergies renouvelables, dont celle hydraulique.
Luc Rémont était l'invité d'un débat sur l'énergie lors de l'université d'été du Medef ce mardi.
Luc Rémont était l'invité d'un débat sur l'énergie lors de l'université d'été du Medef ce mardi. (Crédits : Reuters)

Alors que l'hiver 2022 a été marqué par une chute de la production d'électricité à cause de l'arrêt de certaines centrales nucléaires françaises, l'hiver prochain s'annonce sous de meilleurs auspices. C'est du moins le message de Luc Rémont. Intervenant lors d'un débat sur l'énergie pendant l'université d'été du Medef, le PDG d'EDF a assuré que « nous abordons l'hiver prochain avec beaucoup plus de confiance que le précédent ». Et ce « pour une raison simple, a-t-il expliqué. Après le problème industriel majeur auquel le groupe a fait face fin 2021, pendant l'ensemble de 2022 et jusqu'à aujourd'hui, nous avons progressivement pris le contrôle de ce problème ».

Lire aussiEnergie : comment EDF sort la tête de l'eau, après l'annus horribilis de 2022

L'électricien, aux prises avec des problèmes de corrosion détectés depuis décembre 2022 dans plusieurs centrales, a vu la production de son parc nucléaire atteindre seulement 279 térawattheures (TWh), le plus bas niveau depuis trente ans. Mais 2023 marque le « retour » d'une « dynamique » de « production à haut niveau », affirmait Luc Rémont le 27 juillet dernier. Sur les 16 réacteurs les plus sensibles à ce problème, 11 avaient déjà été réparés, deux étaient en cours, deux le seront d'ici à la fin 2023 et l'autre le sera à l'occasion de sa visite décennale, avait précisé EDF qui a ainsi maintenu son estimation de production nucléaire pour 2023 à 300-330 TWh.

« Le problème industriel de corrosion, nous le comprenons et nous avons appris à le traiter à l'échelle industrielle, ce qui nous permet d'aborder cet hiver de façon sereine », a insisté Luc Rémont ce mardi.

12% de réduction de la consommation de gaz et d'électricité

Pour autant, « cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter la vigilance et les efforts de sobriété, car elles sont fondamentales et pas conjoncturelles », a-t-il rappelé. Un discours qui fait écho à celui tenu par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Le plan de sobriété a permis de réduire la consommation de gaz et d'électricité de 12% entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023, ce qui est énorme et vous ne l'avez pas vu dans la croissance », s'est-elle félicitée en s'adressant aux chefs d'entreprise. « Il y a une part due à l'effet prix [l'augmentation des prix lié au déclenchement de la guerre en Ukraine, ndlr], mais aussi à la mobilisation des acteurs », a-t-elle justifié.

Lire aussiComment la sobriété énergétique est devenue « incontournable » pour le gouvernement

Une sobriété qui va de pair avec l'objectif de transition énergétique, « priorité absolue du président de la République et de la Première ministre », a-t-elle rappelé, précisant que « l'année dernière, la France a baissé ses émissions de gaz à effet de serre de 2,7% ce qui est mieux que l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni, et de 4% au premier trimestre 2023 ».

Miser sur les énergies renouvelables

Pour autant, deux tiers de l'énergie consommée par la France est carbonée. Un chiffre qui contraste avec l'objectif affiché par l'exécutif de « réduction des énergies fossiles dans un calendrier qui soit rapide », comme l'a rappelé la ministre. « Ce n'est évidemment pas la semaine prochaine, mais peut-être en 2040-2045 », a-t-elle estimé. Pour cela, au-delà du nucléaire, Agnès Pannier-Runacher a rappelé la nécessité d'investir dans les énergies renouvelables.

L'occasion pour Luc Rémont de rappeler le potentiel de l'énergie hydraulique. Et ce, malgré les violents épisodes de sécheresse que connaît régulièrement la France, comme de nombreux pays. « Nous avons un potentiel hydraulique, notamment en matière de pompage pour stocker l'eau et décider quand nous voulons la faire couler vers l'aval ce qui permet une bonne gestion » de la ressource. Mais aussi « pour la pomper et la returbiner plusieurs fois pour faire en sorte de compenser l'instabilité associée à la production intermittente », a-t-il expliqué, concluant : « C'est l'ensemble de ces dispositifs qui sont nécessaires à la formation d'un système électrique qui soit résilient et qui permettent d'aller chercher les deux tiers d'énergie carbonée » qui demeure dans le mixe énergétique français.

Lire aussiÉnergies renouvelables : la filière veut gonfler les retombées financières à destination des communes

En effet, « le nucléaire seul ne suffira pas » pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, alertait samedi dernier le patron de RTE, Xavier Piechaczyk« Nos prédécesseurs ont construit le parc nucléaire, profitons-en. Mais ce n'est pas parce qu'il est décarboné que c'est l'unique réponse à la sortie des fossiles », a déclaré le président du gestionnaire du réseau électrique français sur France Inter. « Nous avons démontré qu'il fallait de toute façon faire des énergies renouvelables (...), car de toute façon le seul nucléaire ne suffira pas », a-t-il ajouté.

Ne pas se couper totalement des énergies fossiles

Impossible néanmoins de renoncer totalement aux énergies fossiles, a néanmoins alerté Patrick Pouyanné. Le PDG de TotalEnergies, qui faisait lui aussi partie de la table ronde ce mardi, a rappelé que « c'est une énergie que vous utilisez tous les jours ». Or, « on a tort de penser que l'on va régler le problème du changement climatique en affamant nos citoyens d'énergie », a-t-il affirmé. « J'entends l'urgence des scientifiques, mais il y a la vie réelle », a-t-il ajouté, rappelant que « l'année dernière face à la crise, les pouvoirs n'ont pas eu de choix que de subventionner les énergies fossiles massivement ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 30/08/2023 à 9:30
Signaler
Aie Confiance : - EDF a annoncé, ce jeudi 15 octobre 2020, être « confiant » dans sa capacité à répondre à la demande d'électricité pour l'hiver 2020-2021. Décembre 2022 - Plus de nucléaire, et vite: le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et ...

à écrit le 29/08/2023 à 20:52
Signaler
Réponse au titre: lui, oui: il a les avantages "personnel EDF"; mais nous? non: on paye plein tarif.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.