EDF : retour des bénéfices au premier semestre après une année noire en 2022

L'électricien public a annoncé avoir renoué avec les bénéfices au premier semestre, engrangeant 5,8 milliards d'euros. EDF a profité du redémarrage de plusieurs de ses réacteurs nucléaires sur fond de prix de l'électricité soutenus. Il vise une production nucléaire entre 300 et 330 térawattheures (TWh) cette année, contre 279 TWh en 2022, son pire niveau de production depuis 30 ans.
EDF avait enregistré des résultats plombés en 2022 en raison de la baisse de production nucléaire liée à un problème de corrosion dans plusieurs centrales et au décalage des calendriers de maintenance du fait du Covid.
EDF avait enregistré des résultats plombés en 2022 en raison de la baisse de production nucléaire liée à un problème de corrosion dans plusieurs centrales et au décalage des calendriers de maintenance du fait du Covid. (Crédits : YVES HERMAN)

EDF reprend des couleurs. L'électricien public démarre 2023 avec des bénéfices de 5,8 milliards d'euros au premier semestre, contre une perte de 5,3 milliards un an plus tôt. Entre janvier et juin 2023, l'Ebitda du groupe - le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements - s'élève à 16,1 milliards d'euros (contre 2,7 milliards) et son chiffre d'affaires à 75,5 milliards d'euros (+14,4% en organique).

Lire aussiLa renationalisation est actée, EDF sort définitivement de la Bourse

Pour rappel, EDF avait enregistré des résultats décevants en 2022 en raison de la baisse de production nucléaire liée à un problème de corrosion dans plusieurs centrales et au décalage des calendriers de maintenance du fait du Covid. Les résultats de l'année dernière avaient aussi été impactés par sa contribution forcée au « bouclier tarifaire » destiné à protéger la facture énergétique des Français.

Prix et production en hausse

Cette progression marquée du premier semestre s'explique par une hausse des prix de vente de l'électricité et un redressement de la production du parc nucléaire français, indique le groupe dans ses résultats financiers semestriels publiés ce jeudi 27 juillet.

« Ces résultats traduisent les efforts intensifiés de l'ensemble des équipes d'EDF », a déclaré son PDG Luc Rémont, arrivé en novembre. « Partout dans le groupe, nous avons engagé un travail profond d'amélioration de notre efficacité, afin d'accompagner toujours mieux nos clients dans leur transition énergétique. Le groupe EDF est en bonne voie pour relever tous ses défis d'avenir avec ses partenaires industriels ».

Le groupe relève donc ses objectifs financiers pour 2023, bien que toujours contraint par de gigantesques besoins de financement et une dette nette abyssale de 64,8 milliards d'euros.

Pression sur la production nucléaire

EDF a confirmé que sa production nucléaire atteindrait entre 300 et 330 térawattheures (TWh) cette année, visant 335 à 365 TWh en 2025. Pour rappel, elle avait chuté à 279 TWh en 2022, son plus bas niveau depuis 30 ans. Aujourd'hui, sur les 16 réacteurs les plus sensibles au problème de corrosion, 11 ont été réparés, deux sont en cours, deux le seront d'ici la fin 2023 et l'autre le sera à l'occasion de sa visite décennale, a souligné Luc Rémont lors d'un échange avec des journalistes.

Lire aussiNucléaire : le plan d'EDF pour adapter ses centrales au manque d'eau

Sur ce sujet de la production, l'État met la pression sur l'entreprise et son patron. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher insiste sur un objectif de 400 TWh en 2030. « 400 TWh en 2030, c'est l'objectif que vous vous fixez maintenant et que nous allons retenir notamment pour juger la performance opérationnelle des dirigeants de la maison EDF », a-t-elle spécifié ce lundi à l'occasion d'une visite à la centrale du Bugey dans l'Ain, choisie par le gouvernement pour accueillir deux futurs réacteurs EPR2.

Reste que cette nouvelle génération de réacteurs n'est espérée au mieux qu'à partir de 2035. EDF devra donc compter uniquement sur ses 56 réacteurs existants, mis en service entre 1979 et 2002, et sur le réacteur EPR de Flamanville en construction, pour atteindre ses objectifs.

Des milliards à trouver

Outre le vieillissement de son parc, EDF doit gérer une pile de dossiers complexes, liés au lancement de nouveaux projets de réacteurs et à la nécessité de financer aussi l'essor de sa production renouvelable (éolien et solaire). L'électricien va devoir doper ses investissements à 25 milliards d'euros par an, un niveau « sans commune mesure » dans son histoire, a déjà prévenu Luc Rémont.

Lire aussiEDF va devoir doubler ses investissements annuels, selon son PDG Luc Rémont

Parmi les sujets déjà sur la table, il y a la facture du « grand carénage », le programme qui vise à moderniser et prolonger la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans, dont le coût avoisine 66 milliards d'euros. Le gouvernement porte aussi un programme de six à 14 réacteurs EPR, estimés à 51,7 milliards d'euros pour les six premiers.

Comment les financer ? EDF ne peut le faire seule. Plusieurs options sont avancées, dont des prêts à taux zéro et la mobilisation du livret A, a listé récemment le gouvernement, évoquant une décision d'ici à fin 2024. Le tout en ayant l'aval de Bruxelles, généralement peu favorable aux aides d'État.

Surtout, le gouvernement et EDF vont devoir s'accorder sur le prix du nucléaire, au moment où le premier vient de décider la fin du « bouclier tarifaire » sur les factures des Français. Le PDG d'EDF a déjà fait savoir qu'il considérait comme une source de « sous-rémunération de l'entreprise » le système actuel, imposé par Bruxelles et consistant à le contraindre à vendre de l'électricité à bas prix à ses concurrents. Ce mécanisme dit de l'Arenh doit toutefois s'éteindre au 1er janvier 2025.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 27/07/2023 à 14:17
Signaler
des superprofits qu'il convient de taxer!!!!!!!!!! ah mais non, pas de taxe, vu que c'est pour la transition energetique c'est ecolo, c'est doux, c'est de gauche.............curieusement personne ne colle de proces a l'etat pour manipulation de cours...

à écrit le 27/07/2023 à 12:51
Signaler
Bonjour, Bien oui , avec un certain nombre de réacteurs en service, sa vas beaucoup mieux... Dans tous les cas , l'état principal actionnaire, dois impérativement contrôler les disfonctionnement.. maintenant préventif, mise en service de l'EPR... ...

à écrit le 27/07/2023 à 12:29
Signaler
Abrogez la loi NOME et supprimez L'anreh et tout ira bien !!!! Oups les petits copains de Atomic Manu ne seraient pas content ,et puis on ne va pas les fâcher,il faudra bien des finances pour amener Édouard Philippe au pouvoir tout est déjà écrit et...

à écrit le 27/07/2023 à 11:21
Signaler
"Une hausse des prix de vente de l'électricité et un redressement de la production du parc nucléaire français"🤣😂 Oui, voilà ce qu'il faut vraiment retenir. Je vous l'avais dit: nationalisation d'EDF pour éponger ses dettes; préparer dans l'urgence le...

le 27/07/2023 à 13:17
Signaler
De Gaulle au sujet des francais avait profere une saillie restee dans les annales. Inutile ici de la reiterer.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.