L’arrêt de la centrale de Fessenheim menace la sécurité d'approvisionnement de la France

Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique, l'approvisionnement en électricité "devrait être assuré" cet hiver. Mais la période 2022-2023 s'annonce plus problématique.
(Crédits : Emmanuel Foudrot / Reuters)

La sécurité d'approvisionnement électrique de la France doit faire l'objet d'une "vigilance" en 2022-2023, en raison notamment de l'arrêt programmé des centrales à charbon, a prévenu mercredi le gestionnaire du réseau à haute tension, préconisant un sursis pour celle de Cordemais (Loire-Atlantique).

Dans l'immédiat, pour l'hiver 2019-2020, l'approvisionnement en électricité "devrait être assuré", sur la base de températures de saison, sachant que les mois de janvier et février 2020 s'annoncent plus favorables du point de vue de l'approvisionnement que cette année, a précisé mercredi RTE dans ses prévisions.

En effet, la France bénéficie actuellement d'un stock hydraulique important, malgré des épisodes de sécheresse, et le parc nucléaire devrait être plus disponible cet hiver que le précédent.

Le risque de tension sur le système électrique est ainsi moindre "même en cas de vague de froid", a souligné RTE dans des documents révélés mercredi.

La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) doit fermer en 2020 tandis que le gouvernement a annoncé l'arrêt d'ici à 2022 des quatre dernières centrales à charbon pour des raisons environnementales. Cette promesse du président Emmanuel Macron a été reprise dans la récente loi énergie-climat.

D'ici à 2022, ces pertes doivent être compensées par le développement de nouveaux moyens de production, avec une future centrale à gaz à Landivisiau en Bretagne, l'essor des énergies renouvelables et de nouvelles interconnexions avec les pays voisins.

Point de "vigilance"

Toutefois, RTE identifie un point de "vigilance" en 2022-2023 au moment de l'arrêt des dernières centrales à charbon. Le parc nucléaire devrait aussi être moins disponible à cette période en raison de nombreuses visites de maintenance et de sûreté.

"Si le développement des énergies renouvelables se poursuit durant cette période, en l'absence de mise en service de l'EPR de Flamanville, il ne suffit pas à compenser les fermetures réalisées", met en garde RTE.

L'EPR en construction dans la Manche est en effet en retard à la suite de divers problèmes, dernièrement des difficultés avec des soudures qui doivent être reprises, et EDF ne pourra pas le démarrer avant fin 2022.

Pour faire face à cette difficulté, le gestionnaire du réseau prône la maîtrise de la consommation et "l'optimisation" des arrêts de réacteurs nucléaires pour maintenance.

RTE demande également "le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse" (bois, végétaux, déchets agricoles) de la moitié de la centrale à charbon EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) tant que l'EPR n'est pas mis en service.

Maintien d'une centrale à charbon

"Il y a bien une situation spécifique sur l'ouest", a souligné Thomas Veyrenc, directeur de la stratégie et prospective de RTE, lors d'une conférence de presse.

L'ouest de la France - plus spécifiquement la Bretagne - est en effet une région particulièrement fragile car elle représente géographiquement un "cul-de-sac" électrique et ne dispose d'aucune centrale nucléaire.

Le maintien au moins partiel de Cordemais au-delà du 1er janvier 2022, s'il apparaît en contradiction avec la volonté de l'exécutif, est compatible avec la loi, souligne RTE. Celle-ci prévoit en effet un plafond annuel d'émissions, ce qui permet à une centrale de fonctionner quelques centaines d'heures par an.

A l'horizon 2023-2025, la sécurité d'approvisionnement devrait ensuite "s'améliorer" avec la montée en puissance des renouvelables - notamment les parcs éoliens en mer - et la mise en service attendue de Flamanville, selon RTE.

"Il est à peu près certain que la situation s'améliorera même si l'EPR de Flamanville est repoussé de manière plus lointaine", assure d'ailleurs Thomas Veyrenc.

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Commentaires 22
à écrit le 22/11/2019 à 21:06
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"A l'horizon 2023-2025, la sécurité d'approvisionnement devrait ensuite "s'améliorer" avec la montée en puissance des renouvelables" dit Brottes, le patron de RTE. Cet ancien journaliste passé à la politique (PS) mais dépourvu de toute formation sci...

à écrit le 22/11/2019 à 21:05
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"A l'horizon 2023-2025, la sécurité d'approvisionnement devrait ensuite "s'améliorer" avec la montée en puissance des renouvelables" dit Brottes, le patron de RTE. Cet ancien journaliste passé à la politique (PS) mais dépourvu de toute formation sci...

à écrit le 22/11/2019 à 21:04
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"A l'horizon 2023-2025, la sécurité d'approvisionnement devrait ensuite "s'améliorer" avec la montée en puissance des renouvelables" dit Brottes, le patron de RTE. Cet ancien journaliste passé à la politique (PS) mais dépourvu de toute formation sci...

à écrit le 22/11/2019 à 21:03
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"A l'horizon 2023-2025, la sécurité d'approvisionnement devrait ensuite "s'améliorer" avec la montée en puissance des renouvelables" dit Brottes, le patron de RTE. Cet ancien journaliste passé à la politique (PS) mais dépourvu de toute formation sci...

à écrit le 21/11/2019 à 15:16
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Ce n'est pas l'arrêt de fessenheim qui menace l'approvisionnement en électricité, c'est l'arrêt des centrales à charbon. Il faut attendre la mise en circulation de la centrale à gaz de landivisiau en bretagne pour avoir un équilibre qui se fera en...

à écrit le 21/11/2019 à 14:05
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ah bon? y a une centrale a fessenheim? pourtant segolene royal avait dit que ca allait vite devenir le centre europeen de production de tesla, non? comment ca se fait que ca produit de l'electrique au lieu d'etre le concurrent de heuliez ' futur le...

à écrit le 21/11/2019 à 12:13
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Il faut se souvenir d'une donnée fondamentale. En France, dans le secteur résidentiel, 77% de l'énergie est utilisé pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire. Dans le secteur tertiaire, 65% de l'énergie est utilisé pour le chauffage, l'eau chau...

à écrit le 21/11/2019 à 9:31
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Suite à l'article, je propose que l'on ferme la moitié des centrales nuclaires comme le réclame les écologistes et ceci immédiatement. Lollll juste pour rire. Ce n'est pas quelques éoliennes de plus qui vont fournir de l'électricité à l'usine de clo...

à écrit le 21/11/2019 à 9:30
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Oui la fermeture definitive de la centrale de Fessenheim en Alsace en 2020 va générer un problème d'approvisionnement en electricité d'origine nucléaire sur le réseau RTE. Comment pallier à son remplacement avant la mise en marche du reacteur 3 de Fl...

à écrit le 21/11/2019 à 9:07
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Si on ne peut pas éviter la fermeture d'une centrale nucléaire à risque c'est que franchement la situation est encore plus désastreuse que ce que je pensais... Le déclin c'est long, surtout vers la fin.

le 21/11/2019 à 14:04
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Fessenheim n'est pas une centrale "à risque", c'est l'ASN (une autorité indépendante et, elle, compétente sur ce sujet) qui le dit.

à écrit le 21/11/2019 à 7:22
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Aujourd'hui cette centrale met en danger les habitants au alentour.

à écrit le 20/11/2019 à 23:33
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Bon on a compris que Fessenheim ne fermera pas, n'en jetez plus!

à écrit le 20/11/2019 à 23:07
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J'ai toujours enseigné à mes enfants qu'il n'était nul besoin de faire toutes les c. de la terre, et qu'il suffisait de regarder autour de soi pour constater leurs effets,, et donc s'en détourner.. Mais visiblement, en France, beaucoup, jusqu'au plus...

à écrit le 20/11/2019 à 22:00
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Ce n'est le le debut, la production électrique c'est une inertie de l’ordre de la décennie. A ca s'ajoute une perte quasi irréversible du savoir faire en nucleaire , on va vers des années difficiles . A coté de ça , le renouvelable est vu comme le ...

à écrit le 20/11/2019 à 19:38
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Il suffit d'un petit coup de froid pendant les deux hivers sous tension pour provoquer quelques dizaines de morts de froid. Vive le progrès! Qui peut-on designer comme coupables puisque c'est un évènement très probables.

à écrit le 20/11/2019 à 19:19
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30 % d'augmentation d'ici 3 ans . Couver vous avec un gilet jaune, sic !

à écrit le 20/11/2019 à 19:17
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Ha ... enfin, on dit la vérité sur le parc nucléaire en France. Les TGV ne marcheront pas avec les éoliennes, qui ne marchent pas quant il fait froid , Juste des moulins à vent des temps modernes. Giscard, Chirac,Sark...

à écrit le 20/11/2019 à 18:03
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Pas grave! Il suffit d'acheter de l'électricité allemande,de la bonne électricité issue du charbon et de la lignite.

à écrit le 20/11/2019 à 17:53
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Encore un gros mensonge qui arrange tout le monde. Quant aux Bretons qui n'ont jamais voulu de centrale nucléaire, qu'ils fassent leur électricité avec le lisier des cochons, les fientes de poules et poulets, les algues vertes et ce qui leur reste d...

à écrit le 20/11/2019 à 17:18
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Si ca coince avec une seule fermeture, qu'est ce que ce sera dans un futur proche. En plus on pousse à électrifier les transports puisque le but est d'empêcher toute vente de véhicule à moteur thermique après 2040. Après Fessenheim il y aura encore...

à écrit le 20/11/2019 à 16:07
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Et là nos écolos ne disent plus rien ! L'hiver c'est précisément la période où il fait froid (chauffage en hausse), le soleil est bas (moins de photovoltaïque) et il y a souvent un anticyclone (pas de vent donc pas d'éolien). Bref les Energies Renouv...

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