Pétrole : pour l'AIE, le marché est en voie de rééquilibrage

Le marché pétrolier se dirige résolument vers un rééquilibrage en raison d'un repli de la production dans les pays non-membres de l'Opep, à l'instar du Canada, rapporte l'Agence internationale de l'énergie ce jeudi.
La production de pétrole des pays n'appartenant pas à l'Opep devrait baisser de 800.000 barils par jour, contre une estimation précédente de 700.000 bj, pour atteindre 6,8 mbj, rapporte l'Agence internationale de l'énergie.

Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie affirme que le marché pétrolier se dirige vers un rééquilibrage, du fait d'un repli plus fort que prévu de la production des pays hors Opep en 2016, en particulier dans l'ouest canadien, où des feux de forêts géants paralysent la production.

"Les feux de forêt au Canada ont entraîné la fermeture de 1,2 millions de barils par jour (mbj) de capacités de production", a souligné l'AIE ce jeudi.

>>>LIRE AUSSI : L'incendie de Fort McMurray réduit la production de pétrole canadien

Baisse de la production de brut dans les pays non Opep

Face à une prévision de demande mondiale maintenue à 95,9 mbj cette année, en hausse de 1,2 mbj, la production des pays hors Opep devrait baisser de 800.000 barils par jour, contre une estimation précédente de 700.000 bj, pour atteindre 56,8 mbj, a précisé l'AIE.

Au Canada, où des incendies font rage dans la région de Fort McMurray, en Alberta (ouest), des conditions liées à la sûreté du personnel notamment ont été imposées aux compagnies pétrolières avant un redémarrage de leurs activités qui pourrait au mieux prendre plusieurs jours, voire semaines.

"Même avant ces incendies, la production canadienne de pétrole était attendue en baisse en avril et en mai en raison de la maintenance programmée d'un certain nombre d'installations", a ajouté le bras énergétique des pays développés de l'OCDE (Organisation de développement et de coopération économiques).

Dans le même temps, l'offre provenant des Etats-Unis a aussi continué à décliner, pénalisée par la faiblesse des prix du brut. Mercredi, le département de l'Energie (DoE) américain a rapporté une baisse des réserves hebdomadaires de brut. Pourtant, la veille, l'American Petroleum Institute (API) avait affirmé le contraire, misant sur une hausse des stocks de brut comme des produits pétroliers.

En avril, l'offre d'or noir a également été affectée par des interruptions imprévues au Ghana et en Italie, où le géant Eni a suspendu la production de son site du Val d'Agri (75.000 bj), ciblé par une enquête pour trafic de déchets. Toutefois, l'impact haussier de ces aléas sur les cours devrait rester limité en raison de stocks très abondants, note l'AIE.

Le retour de l'Iran dopte encore la production des pays de l'Opep

De son côté, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a continué à pomper vigoureusement en avril. Sa production a augmenté de 330.000 bj pour atteindre 32,76 mbj, soutenue par un bond de l'Iran qui a contrebalancé des arrêts au Nigeria et les inquiétudes sur le Venezuela.

"Les champs pétroliers iraniens ont pompé 3,6 mbj en avril - un niveau qui n'avait pas été atteint depuis novembre 2011, avant le renforcement des sanctions", a détaillé l'AIE.

Au total, la production pétrolière mondiale a augmenté de 250.000 bj le mois dernier, à 96,2 mbj, face à une demande plus vigoureuse que prévu au premier trimestre, tirée à la hausse par l'Inde.

(Avec AFP)

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