Vente du LME : les actionnaires font monter les enchères

La Bourse des métaux, a entamé son processus de cession. L'estimation de son prix dépasse le milliard d'euros.
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Qu'il fait bon d'être désiré... Martin Abbott, directeur du London Metal Exchange, l'a répété une nouvelle fois ce lundi : « Nous n'avons pas besoin de vendre. »

Le LME a pourtant entamé depuis dix jours un processus officiel qui le dirige progressivement vers cette issue. Le calendrier est précis : ouverture des comptes en décembre à ceux qui seraient intéressés, puis proposition d'une offre aux actionnaires vers la fin du premier trimestre au plus tôt. Ces derniers devraient prendre une décision d'ici à la fin du deuxième trimestre.

Pourtant, Abbott comme ses actionnaires jouent la fine bouche. « Nous ne sommes pas à vendre et il faudra nous faire une offre convaincante », estime Gavin Prentice, de Marex Financial, l'un des actionnaires du LME. Pour que ce soit bien clair, Fabian Somerville-Cotton, de HSBC, un autre actionnaire, enfonce le clou : « Il n'est pas du tout certain que nous vendions. » C'est dans la même logique que Martin Abbott répète à qui veut l'entendre qu'il a désormais reçu « plus d'une dizaine » d'expressions d'intérêt. Parmi celles-ci se trouvent probablement le CME (Bourse des matières premières de Chicago), l'Intercontinental Exchange et la Bourse de Singapour. Le LME a clairement l'intention de jouer les concurrents les uns contre les autres...

Les actionnaires du LME peuvent se frotter les mains, d'autant qu'ils ne sont pas nombreux. Cette dernière grande Bourse mutualisée est possédée par seulement 71 actionnaires, qui se préparent à une juteuse plus-value. Les dernières actions du LME qui se sont échangées valorisaient la Bourse à 180 millions d'euros ; le prix d'offre qui circule dans la presse pourrait dépasser 1 milliard de livres (1,2 milliard d'euros).

Outre le prix, les actionnaires soulignent aussi qu'ils veulent conserver la spécificité du LME. Cette Bourse est l'une des dernières d'Europe à posséder une criée, qui fonctionne deux fois par jour et demeure très populaire. Elle a aussi un réseau de 600 entrepôts à travers le monde, qui permettent d'y déposer les métaux faute d'acheteur. Ce dernier recours, où se retrouvent à peine 5 % des stocks échangés, est essentiel pour que les prix physiques et ceux du LME restent alignés (voir ci-contre).

« Nous voulons conserver ce système d'entrepôts, explique Gavin Prentice. De même, la criée continue à se développer, parce que cela permet de régler des transactions plus complexes. Tout ceci doit être pris en considération par un offrant. » Fort de ces informations, il reste désormais aux Bourses intéressées par le LME à faire des offres. Elles devront convaincre 75 % des actionnaires pour l'emporter.

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